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Tradition. Impression à caractères mobiles chinoise et européenne

CHINE ANCIENNE > Tradition

Les caractères mobiles (Image : wikimedia / Willi Heidelbach)

Avant l’invention de l’imprimerie, la diffusion de la culture dépendait des livres copiés à la main. La copie manuscrite est longue, laborieuse et sujette à des erreurs et des omissions, ce qui non seulement entrave le développement de la culture mais cause également des dommages à sa diffusion. L’invention de l’impression à caractères mobiles a résolu ce problème. Cependant, le débat sur la question de savoir qui a inventé l’impression à caractères mobiles n’a jamais cessé.

De nombreux spécialistes occidentaux pensent que l’Allemand Gutenberg a été l’inventeur de l’imprimerie à caractères mobiles, tandis que les spécialistes coréens pensent que la première machine d’impression à caractères mobiles au monde est née en Corée. Quant aux chercheurs chinois, en revanche, ils ont écrit de nombreux articles pour réfuter ces deux affirmations, arguant que l’impression à caractères mobiles est originaire de Chine.

Bi Sheng, graveur et inventeur chinois

L’impression chinoise a commencé avec les sceaux, suivie par deux étapes : la gravure et l’impression à caractères mobiles. Bi Sheng, un forgeron impérial chinois de la dynastie Song (1041-1048), a inventé l’impression à caractères mobiles en terre cuite. Plus tard, sous la dynastie Yuan (1271-1368) , l’officier Wang Zhen a amélioré cette technique en créant des caractères mobiles en bois. Il gravait les caractères en relief sur un petit cube de bois et sélectionnait les caractères en fonction du texte à imprimer, puis imprimait le texte sur du papier. Après l’impression du livre, la plaque d’impression était défaite et chaque caractère pouvait être réutilisé pour former d’autres plaques d’impression.

Reconstitution de l’outil de Bi Sheng ( XIe siècle), premier caractères d’imprimerie mobiles, au Musée de l’imprimerie de Chine. (Image : Wikimedia / Domaine public)
Reconstitution de l’outil de Bi Sheng ( XIe siècle), premier caractères d’imprimerie mobiles, au Musée de l’imprimerie de Chine. (Image : Wikimedia / Domaine public)

Shen Kuo, un érudit de la dynastie des Song du Nord (960 – 1127), a consigné les détails de l’impression de Bi Sheng dans son livre Mengxi Bitan (《夢溪筆談》), Notes dans le Jardin Mengxi, écrit en 1088 : « Bi Sheng fabriquait et utilisait souvent deux plaques de fer, l’une pour l’impression de la première page, l’autre pour la mise en forme de la deuxième page, ainsi lorsque l’impression d’une épreuve était terminée, l’autre était prête. Cette méthode permettait de gagner du temps et d’imprimer plus vite les livres. Le nombre de plaques utilisées après la dynastie Song variait d’une dynastie à l’autre, mais le principe d’alterner les plaques pour accélérer le travail reste le même.

Cependant, l’impression à caractères mobiles inventée par Bi Sheng présentait ses limites et n’était pas largement répandue à l’époque. Ce qui a vraiment influencé l’histoire humaine, c’est la technique d’impression à caractères mobiles inventée par le scientifique allemand Johannes Gutenberg trois siècles après Bi Sheng.

L’inventeur allemand Johannes Gutenberg

Tout d’abord, la technique d’impression à caractères mobiles de Johannes Gutenberg n’utilisait pas de sceaux en terre cuite, mais un alliage de plomb et d’étain, également appelé « Caractère mobile en plomb », ce qui permettait une mise en page très soignée du livre. Plus tard, il a également inventé la machine à imprimer à manivelle, qui a grandement amélioré l’efficacité de l’impression. Les travailleurs font simplement bouger la machine à la main, horizontalement ou verticalement, en appliquant de l’encre sur une surface horizontale fixe, de sorte qu’une feuille de papier puisse être imprimée rapidement.

Par la suite, Johannes Gutenberg a également mis en place un processus d’impression avec des imprimeurs spécialisés, ce qui a conduit à la généralisation de l’impression. C’était en quelque sorte le premier modèle de travail à la chaîne dans le monde et cela a joué un rôle important en donnant une impulsion au processus d’impression.

Son invention de l’impression à caractères mobiles a révolutionné l’Europe. L’impression et la publication d’un plus grand nombre de livres ont porté l’art et la littérature européens à un niveau sans précédent, en particulier pour les mouvements artistiques ultérieurs, l’impression a joué un rôle incomparable. Elle a rendu la Bible accessible à presque tout le monde, a ouvert l’esprit des gens et a ouvert le rideau sur l’histoire moderne de l’Europe.

La technique d’impression des caractères mobiles de Gutenberg (Image : wikimedia / Daniel Chodowiecki)
La technique d’impression des caractères mobiles de Gutenberg. (Image : wikimedia / Daniel Chodowiecki)

Les ventes de livres en Europe ont explosé et ont progressivement attiré l’attention internationale. À la même époque, l’impression à caractères mobiles inventée par Johannes Gutenberg a été introduite en Chine. La Chine y a apporté des améliorations techniques qui ont grandement contribué au développement de l’industrie chinoise moderne.

L’avènement de cette technique d’impression a rendu possible la publication de livres. Sous la dynastie Qing (1644-1912), les imprimeries sont apparues, produisant des journaux et des romans en abondance, ce qui a fait que la littérature chinoise s’est rapidement développée pour atteindre un tout autre niveau.

Rédacteur Tchen Sixuan

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