Dans la culture traditionnelle chinoise, les dragons incarnent la bienveillance et la puissance. L’histoire suivante en est une illustration
Dans la ville de Hangzhou, allée Dajing, il y a un magasin de médecine chinoise, du nom de Zhu Yangxin. La légende raconte qu’un jour, un mendiant boiteux nommé Li Tieguai, couvert de blessures aux jambes et aux pieds, se rendit au magasin et supplia le propriétaire : « Monsieur ! J’ai faim, et mes pieds sont très enflés et douloureux. S’il vous plaît, soyez miséricordieux et donnez-moi un médicament pour me soulager ! »
Le propriétaire et sa famille venaient juste de s’asseoir pour prendre un repas, mais en entendant ce cri de détresse, le commerçant cessa immédiatement de manger et se précipita vers la porte. En voyant le mendiant boiteux au corps émacié, au visage jaunâtre, aux vêtements en loques, aux membres ensanglantés et aux pieds gangrenés, son cœur de compassion émergea et il sentit que le mendiant se trouvait dans une grande détresse.
Le propriétaire donna de l’argent au mendiant, lui offrit de la nourriture, nettoya soigneusement ses blessures et lui appliqua le meilleur onguent. Après avoir remercié le propriétaire du magasin, le mendiant s’éloigna en boitant.
À partir de ce moment, le mendiant boiteux revint tous les jours au magasin pour solliciter un traitement médical. À chaque fois, le propriétaire lui donnait de l’argent, changeait ses bandages, lui appliquait de la pommade sur les pieds et le traitait avec compassion et considération.
Au bout de quelques jours, les pieds du mendiant s’étaient rétablis. Le mendiant se rendit au magasin pour remercier le propriétaire, disant : « Monsieur ! Vous avez été si charitable, vous vous êtes donné tant de peine pour soigner mes pieds. Je ne sais pas comment vous remercier pour votre grande bonté. Maintenant, je ne peux que vous dessiner un dragon à l’aquarelle, ce qui pourra vous être utile ! Si un jour il y a un incendie, le dragon en aquarelle deviendra réel et pulvérisera de l’eau pour éteindre le feu ».
Après avoir parlé, il demanda au propriétaire de lui apporter un morceau de papier et un grand pinceau. Le propriétaire lui dit alors : « Désolé, nous n’avons pas de grand pinceau, seulement un petit pinceau. »
Ce à quoi le mendiant répondit : « Ce n’est pas grave. Je prendrai un balai. »
Le commerçant demanda alors à son assistante d’apporter un balai et un morceau de papier. Il vit le mendiant se saisir du balai, le tremper dans l’encre et l’agiter sur le papier. Aussitôt, un dragon noir, vif et bien réel prit forme devant lui, avec l’encre encore humide et dégoulinante ! Dès qu’il eut terminé le tableau, le mendiant s’éleva dans les airs et disparut comme un nuage de fumée. Le commerçant sut alors qu’il avait affaire à un Dieu !
Quelques années plus tard, un grand incendie se déclara dans cette zone, ravageant de nombreuses habitations. Seul le magasin de médicaments de Zhu Yangxin demeura intact, sans aucun dommage, confirmant le pouvoir de protection de la peinture au pinceau.
Un jour, quelques voleurs, convaincus que cette peinture était extraordinaire, décidèrent de la voler. Mais curieusement, lorsqu’ils se faufilèrent dans le magasin la nuit, l’œuvre d’art se divisa soudainement en deux, puis en quatre, pour se transformer ensuite en centaines de tableaux. Toutes les images étaient identiques. Les voleurs, éblouis et confus, n’arrivaient pas à déterminer quelle peinture était la vraie. Pris de panique, ils firent demi-tour.
Le magasin de médicaments a ainsi pu conserver le tableau pendant de nombreuses années et l’histoire est devenue célèbre.
Rédacteur Swanne Vi
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