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Tradition. La culture traditionnelle chinoise : 5 000 ans de culture pour éclairer le monde d’aujourd’hui (1/5)

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La culture traditionnelle chinoise a une longue histoire. De plus, elle est profonde et vaste. Elle constitue ainsi une source inépuisable de vie. Je voudrais ici me concentrer sur un concept important de la culture traditionnelle chinoise : la crainte et le respect du divin.

La crainte et le respect des Dieux et des Bouddhas

La culture traditionnelle chinoise : 5 000 ans de culture pour éclairer le monde d’aujourd’hui
Depuis que Pangu a créé le monde, suivi de l’époque des Trois Augustes et Cinq empereurs jusqu’à nos jours, les ancêtres de la nation chinoise ont tous cru et honoré les Dieux. (Image : Avec l’aimable autorisation d’Epoch Média Group)

Depuis que Pangu a créé le monde, suivi de l’époque des Trois Augustes et Cinq empereurs jusqu’à nos jours, les ancêtres de la nation chinoise ont tous cru et honoré les Dieux. La croyance est que les personnes qui croient en Dieu et le respectent, croient toutes que l’homme a été créé par Dieu, que les Cieux et la Terre ainsi que toutes choses ont été créés par Dieu. Les corps célestes de l’univers ont également été créés par Dieu. La naissance, le vieillissement, la maladie et la mort des êtres humains ainsi que la formation, la stabilité, la dégénérescence et la destruction de l’univers sont tous conformes à la volonté de Dieu.

Les anciens Chinois disaient souvent : « le pouvoir divin est immense » et « La Loi de Bouddha est illimitée ». Ce qui est souvent compris par : les Dieux et les Bouddhas sont remplis d’une grande sagesse, d’une grande intelligence et d’une grande compassion.

Les anciens disaient aussi que : « les murmures des gens sur la Terre sont entendus comme le tonnerre par les Cieux » et « les péchés commis en secret sont vus par les Dieux comme éclairés par un puissant éclair ». Selon cette croyance, les Dieux et les Bouddhas connaissent chaque pensée, chaque parole et chaque action des gens sur Terre. Comparés aux Dieux et aux Bouddhas qui ont créé le Ciel, la Terre et l’Humanité, les humains sont très petits : presque insignifiants. Les anciens sages pensaient que c’est seulement en croyant en Dieu et en le respectant que l’on pouvait recevoir sa bénédiction et son aide divine.

Des empereurs et des rois respectaient le divin

Dans l’histoire chinoise, il existe de nombreux récits historiques qui illustrent le lien entre les empereurs, rois et le divin.  

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Le roi Wen de Zhou respectait les dieux et inspirait le peuple par sa vertu. (Image : wikimedia / ColBase: 国立博物館所蔵品統合検索システム (Integrated Collections Database of the National Museums, Japan), CC BY 4.0)

Le roi Wen de Zhou respectait les Dieux. Il a revisité le Livre des Mutations et a inspiré le peuple par sa vertu. À son époque, personne ne ramassait les objets perdus sur les routes, car chacun pensait que le propriétaire pouvait venir rechercher son objet perdu. Personne ne fermait ses portes à clé la nuit, car il n’existait aucun risque de vol. Le roi Wen a eu la bénédiction d’avoir de nombreux fils et est mort à presque 100 ans.

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L’empereur Taizong des Tang respectait le bouddhisme et le taoïsme. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)

L’empereur Taizong des Tang respectait le bouddhisme et le taoïsme. Pendant son règne sous le nom de période Zhenguan (626-649), il y a eu une période de clarté politique, de reprise économique et de prospérité culturelle, connue dans l’histoire sous le nom d’Âge d’or de Zhenguan . L’empereur Taizong était vénéré comme le Khagan céleste ou Saint Kakhan par différents peuples nomades. Il a accompli la grande prouesse d’être reconnu en tant que « le plus grand empereur de tous les temps ».

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Le célèbre historien Chen Yinke (1890 – 1969). (Image : wikimedia / 梅州网 / Domaine public)

Le célèbre historien Chen Yinke (1890 – 1969) a dit un jour : « La culture de la nation chinoise, après des milliers d’années d’évolution, a atteint son apogée sous la dynastie Song, à l’époque de Zhao Kuangyin ».

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Zhao Kuangyin, empereur Taizu (927 – 976), le fondateur de la dynastie Song. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)

Zhao Kuangyin, empereur Taizu (927 – 976), le fondateur de la dynastie Song, respectait le bouddhisme et le taoïsme. Il a promu la culture et réduit le pouvoir militaire. De plus, il n’a tué aucun savant et ou fonctionnaire, apportant ainsi de grandes contributions à l’empire.

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L’empereur Kangxi de la dynastie Qing cultivait le respect du Ciel et la crainte des Dieux. (Image : wikimedia / Author of Qing Dynasty / Domaine public)

L’empereur Kangxi de la dynastie Qing cultivait le respect du Ciel et la crainte des Dieux. Il a capturé avec sagesse Oboi, le régent qui cherchait à s’emparer du trône,supprimé les Trois Feudataires, unifié Taiwan, expulsé la Russie tsariste, marché vers l’Ouest jusqu’au désert du Nord. Il accomplit des exploits civils et militaires sans précédent : posant les bases de la L’ère prospère de Kangxi et Qianlong.

Certains empereurs et roi ont manqué de respect aux Dieux et aux Bouddhas

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Le roi Zhou de la dynastie Shang (1570 – 1045 av. J.-C.). (Image : wikimedia / 高井 伴寛、蹄斎 北馬 (Hiroshi Takai, Hossai Hokuma) / Domaine public)

À contrario, il y a eu, tout au long de l’histoire, de nombreux récits de personnes qui ont manqué de respect aux Dieux et aux Bouddhas, et qui en ont subi les conséquences. Le plus souvent, elles ont été victimes de morts soudaines, ou de circonstances épouvantables. Il est souvent décrit que leurs familles ont été détruites et que leurs pays ont été ruinés.

Ainsi, le roi Zhou de la dynastie Shang (1570 – 1045 av. J.-C.) était irrespectueux envers les dieux, extrêmement licencieux et belliqueux. Il a imposé de lourdes taxes et des punitions d’une grande sévérité. De plus, il refusait d’accepter les conseils et dissimulait ses erreurs. Finalement, il a été abandonné par son peuple. Il est mort et son pays a été détruit.

Tuoba Tao (408 – 452), l’empereur Taiwudi de la dynastie des Wei du Nord, a détruit le bouddhisme et a été tué par des eunuques à l’âge de 44 ans.

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Yuwen Yong, l’empereur Wu des Zhou du Nord. (Image : wikimedia / Yan Liben / Domaine public)

Yuwen Yong, l’empereur Wu des Zhou du Nord, a déclaré qu’il n’avait pas peur d’aller en enfer pour avoir détruit le bouddhisme et le taoïsme. Il est mort d’une maladie soudaine à l’âge de 35 ans.

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Li Yan (814 – 846), l’empereur Wuzong des Tang. (Image : wikimedia / Wang Qi / Domaine public)

Li Yan (814 – 846), l’empereur Wuzong des Tang, a détruit le bouddhisme. Il est mort subitement de maladie à l’âge de 32 ans.

Avoir Dieu et Bouddha dans le cœur et se tenir au juste milieu

La sagesse de l’Antiquité chinoise annonçait que si vous avez Dieu et Bouddha dans votre cœur, vous pouvez être aussi prudent que Lao Tseu l’a dit : dans le traitement de toutes les questions importantes, ce sera « comme si vous vous teniez au bord d’un abîme profond ou que vous marchiez sur une fine couche de glace ». Alors vous pourrez vous tenir sur le droit chemin et profiter au pays, au peuple et au monde. Mais, si vous n’avez pas peur du Ciel ou de la Terre, vous oserez faire tout ce qui est contre le Ciel et la morale, et cela finira par nuire aux autres, à vous-même, et aux générations futures.

La vénération pour le Ciel et la Terre

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Dans le Yi Jing, le Livre des Mutations il est écrit : « La grande vertu du Ciel et de la Terre est de chérir la vie ». (Image : wikimedia / Song era print artist / Domaine public)
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Le Classique des Rites explique que : « La voie du Ciel et de la Terre est large, profonde, élevée, lumineuse, longue et durable ». (Image : wikimedia /File:Annotated_Classic_of_Rites_59 / [1] / Domaine public)

Dans le Yi Jing, le Livre des Mutations il est écrit : « La grande vertu du Ciel et de la Terre est de chérir la vie ». Le Classique des Rites explique que : « La voie du Ciel et de la Terre est large, profonde, élevée, lumineuse, longue et durable. »

Le Compendium des essentiels, le Zhuan Yao, précise que : « L’Est, l’Ouest, le Sud, le Nord sont appelés les quatre directions, les coins des quatre directions sont appelés les quatre dimensions, les quatre directions plus le Ciel et la Terre sont appelées les six directions, le Ciel et la Terre sont appelés les deux polarités. En prenant les deux polarités et l’humain, on parle des trois talents. Les quatre directions, le supérieur et l’inférieur sont appelés les espaces. Le passé et le présent sont appelés les temps. Le Ciel et la Terre sont également appelés l’univers. C’est la source de l’énergie primordiale du Ciel et de la Terre ».

Si nous résumons les vues des anciens sur le Ciel et la Terre : le Ciel est Qian et la Terre est Kun. Tout le Ciel et la Terre naissent du Yuan Qi : la voie du Ciel et de la Terre est large, bienveillante, noble, concise, lointaine et durable. Toutes choses dans le Ciel et sur la Terre ont la grâce de nourrir les êtres humains. Sans soleil, sans air et sans eau, il est difficile pour les gens de survivre dans ce monde. Par conséquent, les gens devraient éprouver du plus profond de leur cœur de l’admiration et de la gratitude envers le Ciel, la Terre et toutes les choses.

Il existe également une relation de cause à effet entre l’homme et la nature, dans laquelle le bien est récompensé par le bien et le mal est puni par le mal. Si les gens respectent le Ciel et la Terre et traitent bien la nature, ils seront bénis par le Ciel et la Terre et recevront l’amour et les dons de la nature. Dans le cas contraire, ils seront sévèrement punis par des catastrophes naturelles ou d’origine humaine.

Par voie de conséquence, le confucianisme chinois prône « l’harmonie entre l’homme et la nature », et le taoïsme prône le respect des lois de la nature, l’adaptation à la nature et la vie en harmonie avec elle, afin d’atteindre l’état de : « Le Ciel et la Terre coexistent avec moi, et « toutes choses ne font qu’un avec moi ».

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Wang Yangming (1472 – 1529), un grand érudit confucéen de la dynastie Ming, croyait que les gens ne devaient pas seulement ressentir de la compassion pour la mort des êtres vivants. Ils devaient également ressentir de la compassion pour la destruction des choses dites inertes, comme des tuiles et des pierres. (Image : wikimedia / Shen Junhui (沈俊繪) / Domaine public)

Wang Yangming (1472 – 1529), un grand érudit confucéen de la dynastie Ming, croyait que les gens ne devaient pas seulement ressentir de la compassion pour la mort des êtres vivants, comme les oiseaux et les animaux, la destruction des plantes et des arbres. Mais, ils devaient également ressentir de la compassion pour la destruction des choses dites inertes, comme des tuiles et des pierres. Ainsi pour cet érudit, avec un tel cœur qui traite tout avec gentillesse, tout viendra à vous : « vous sourira, vous aidera et prendra soin de vous ».

Le concept de : « L’homme peut vaincre le Ciel » est considérée comme une hérésie. L’homme ne pourra jamais vaincre le Ciel. Car « combattre contre le Ciel et la Terre » est également considéré comme une hérésie dans la culture traditionnelle chinoise. Selon ce concept, les gens devraient toujours rester humbles devant le Ciel et la Terre.

Le respect de la morale dans la culture traditionnelle chinoise

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Quand Confucius a rencontré Lao Tseu. (Image : wikimedia / Shih K’ang / Domaine public)

Le Tao Te King ou Dao de jing ( le Livre de la Voie et de la Vertu) écrit par Lao Tseu, le célèbre philosophe chinois des temps anciens, met en avant deux concepts : l’un est le Tao et l’autre est le « De ».

Qu’est-ce que le Tao ? Le Tao est la loi objective de l’apparition, du développement, du changement et de la destruction de toute chose dans l’univers. Qu’est-ce que le « De » ? Le « De » est la « vertu » : c’est le principe d’être une personne qui agit en accord avec les lois objectives de l’univers.

Les enseignements de Confucius, le fondateur du confucianisme, visent à enseigner aux gens comment être des êtres humains privilégiant un comportement moral, ce qui peut se résumer en cinq mots : bienveillance, droiture, convenance, sagesse et fiabilité.

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Mencius a dit : « Celui qui n’a pas de compassion n’est pas un être humain. Celui qui n’a pas le sens de la honte et du dégoût n’est pas un être humain. Celui qui n’a pas le sens de la courtoisie et de l’humilité n’est pas un être humain. Celui qui n’a pas le sens de la justice ... » (Image : wikimedia / anonymous / Domaine public)

Mencius a dit : « Celui qui n’a pas de compassion n’est pas un être humain. Celui qui n’a pas le sens de la honte et du dégoût n’est pas un être humain. Celui qui n’a pas le sens de la courtoisie et de l’humilité n’est pas un être humain. Celui qui n’a pas le sens de la justice ... ». Ce qui signifie que si l’on n’a pas de compassion pour la souffrance, on n’est pas un être humain. Sans honte pour le mal, on n’est pas un être humain. Si l’on ne sait pas distinguer le bien du mal, on n’est pas un être humain.

Selon la culture traditionnelle chinoise, ces « quatre cœurs » sont les valeurs morales que l’on doit posséder en tant qu’être humain.

Le résultat est que, si les paroles et les actes d’une personne sont conformes aux normes morales, elle est une bonne personne et sera bénie. Elle connaîtra une série de beaux états de vie tels que la richesse, la sagesse, la santé et le bonheur : elle sera reconnue et louée. Si une personne s’écarte des normes morales, elle sera considérée comme une mauvaise personne et sera souvent appelée une « personne sans moralité ». Par voie de conséquence, si vous manquez de moralité ou portez atteinte à la vertu, vos bénédictions seront réduites et vous serez condamné et puni.

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Qian Mu (1895-1990), un maître d’études chinoises, a déclaré : « Nous devons savoir que la connaissance et la vertu sont en fait une seule et même chose… » (Image : wikimedia / See page for author / Domaine public)

Qian Mu (1895-1990), un maître d’études chinoises, a déclaré : « Nous devons savoir que la connaissance et la vertu sont en fait une seule et même chose. L’acquisition des connaissances doit être basée sur la culture de la vertu, et elle est également limitée par la culture de la vertu. Si nous négligeons la vertu, il sera difficile d’approfondir notre connaissance ».

Selon ces principes, la moralité d’une personne vient toujours en premier. Sans vertu, il est impossible d’avoir un véritable talent et une véritable connaissance. Ce n’est que si une personne améliore constamment sa cultivation morale qu’elle ne s’égarera pas, quelle que soit la complexité de l’environnement, et elle continuera à progresser dans ses connaissances. Tant que vous n’avez pas le mal dans votre cœur, vous pouvez survivre parmi les tigres et les loups. Là où il y a une grande vertu, il y aura toujours un grand talent. Si l’on ne valorise pas la morale et que l’on n’apprend que quelques choses superficielles, on deviendra arrogant, satisfait de soi et égoïste. À la fin, on risque de développer « l’arrogance, la suffisance, l’égoïsme » et de le regretter toute sa vie.

Dans la Chine continentale actuelle, il arrive de se faire avoir lors d’un achat. Mais ce phénomène est moins fréquent à Taiwan. Pourquoi ? Taïwan utilise toujours l’ancienne balance, composée des sept étoiles de la Grande Ourse, des six étoiles de la constellation du Sud du Sagittaire et des trois étoiles de la fortune, de la richesse et de la longévité, formant une balance de seize étoiles.

Pourquoi les dernières étoiles sont-elles l’étoile de la fortune, l’étoile de la richesse et l’étoile de la longévité ? Ceci est un avertissement aux personnes faisant des affaires sur l’obligation qu’il y a à respecter la moralité et à se conformer strictement aux règles. Autrement, s’il vous manque ne serait-ce qu’une once, vous n’aurez aucune fortune. S’il vous manque deux onces, vous perdrez votre richesse. S’il vous manque trois onces, vous raccourcirez votre vie. Si la fortune, la richesse et la longévité disparaissent, à quoi bon vivre ?

Les caractères chinois et les mots créés par les anciens Chinois ont tous des connotations profondes. Mérite : mérite sans vertu, où est le mérite ? Pouvoir et vertu : sans vertu, comment peut-il y avoir le pouvoir ? Cela peut être interprété ainsi. C’est seulement avec un haut caractère moral que l’on peut être respecté. C’est seulement avec un haut caractère moral que l’on peut avoir des lois. C’est seulement avec un haut caractère moral que l’on peut se cultiver, gérer la famille, gouverner le pays et apporter la paix au monde ! Si quelqu’un n’a pas de vertu, quelle est la différence entre lui et un animal ?

L’importance du respect des ancêtres dans la culture traditionnelle chinoise

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Scène de la Dynastie Song : une illustration du Classique de la piété filiale (détail), montrant un fils s’agenouillant devant ses parents. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)

« Les affaires humaines sont sujettes au changement, et le passé et le présent sont liés. » Le passé, le présent et le futur forment un ensemble organique. La nation chinoise a une histoire continue de 5 000 ans. Par ailleurs, la vénération des ancêtres est une tradition de la culture chinoise.

Ainsi, parmi les festivals traditionnels chinois, le réveillon du Nouvel An, le festival de Qingming, le festival du Double Neuf et le festival de Zhongyuan sont les quatre principaux festivals consacrés au culte des ancêtres. Le but est de rappeler aux générations futures que les ancêtres sont la source de l’être humain. L’être humain ne doit pas oublier ses ancêtres et doit connaître ses racines pour pouvoir vivre éternellement.

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Fu Sheng (268 - 178 av. J.-C) est un confucianiste chinois des dynasties Qin et Han occidentaux. Il est célèbre pour avoir sauvé le Classique des documents de l’incendie. (Image : wikimedia / Wang Wei & White whirlwind / Domaine public)

Le Classique des Documents, Les Recommandations de Shun, rapporte que : « Le premier jour du premier mois, Shun a rendu hommage à l’empereur Wen ». L’Empereur Shun se rendait au temple ancestral pour adorer ses ancêtres le premier jour du premier mois. « La bienveillance et la droiture », « la piété filiale et la fraternité » sont au cœur de la morale traditionnelle de la culture chinoise. Lors des cérémonies commémoratives et des commémorations, elles favorisent la gratitude et le sens des responsabilités des générations futures. Les Entretiens de Confucius déclarent : « Si l’on prend soin des morts et que l’on se souvient des ancêtres, la moralité des gens deviendra plus profonde ».

Les savants dans l’esprit de Confucius incluent les Empereurs Yao, Shun, Yu le Grand, le roi Wen de Zhou, le roi Wu de Zhou, le duc de Zhou, etc. Les Entretiens de Confucius racontent que Confucius a fait l’éloge de l’empereur Yao en disant : « Génial ! Un monarque comme Yao. Tellement sublime! Seul le Ciel est le plus grand, et seul Yao peut imiter la grandeur du ciel. Sa grâce est si grande que les gens ne savent vraiment pas quels mots utiliser pour le louer ! Quelle sublime réussite qu’il accomplit en gouvernant le monde ! Quel merveilleux système d’étiquette il a établi ! ».

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Le Zhuzi yulei, Recueil de conversations de Maître Zhu contient les discussions entre l’érudit néo-confucéen Zhu Xi et ses disciples. (Image : wikimedia / scan from《社会历史博物馆》 ISBN 7-5347-1397-8 / Domaine public)

Dans Zhu Zi Lei Yu, le Recueil de conversations de Maître Zhu, il est écrit : « Si Confucius n’était pas né, le monde aurait été plongé dans les ténèbres pour toujours ». Le philosophe français des Lumières, Voltaire (1664 – 1778), croyait que le principe moral le plus élevé devrait être cette devise de Confucius : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent ».

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la sinologie russe a émergé et son fondateur a été Nikita Bitchourine (1777 - 1853), le chef de la mission religieuse qui était venue à Pékin à cette époque. Après une étude approfondie de la culture chinoise, il s’est exclamé : « Il semble que le Christ ne soit pas meilleur que Confucius ». Deux grands écrivains russes du début et de la fin du XIXe siècle aimaient tous deux beaucoup la culture chinoise. Le premier est Alexandre Pouchkine (1799 – 1837), qui a promu le Livre de phrases de trois mots, et le dernier est Tolstoï (1828 – 1910), qui a personnellement traduit le Tao de King. Quelqu’un a demandé à Léon Tolstoï « Quelle est la personnalité culturelle la plus influente au monde ? » Il a répondu : « Confucius est grand, Lao Tseu est immense ! ».

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Le guqin a été créé par l’Empereur Fuxi. Cet instrument musical avait la forme d’un phénix, sa longueur symbolisant les 365 jours d’une année. (Image : wikimedia / Ma Lin / Domaine public)

Le guqin a été créé par l’Empereur Fuxi. Cet instrument musical avait la forme d’un phénix, sa longueur symbolisant les 365 jours d’une année. Il avait à l’origine cinq cordes, symbolisant les cinq éléments : l’or, le bois, l’eau, le feu et la terre. Plus tard, le nombre a été augmenté à sept. En 2006, la sinologue suédoise Anna Cecilia Lindqvist (1932 – 2021)a passé 15 ans à écrire le livre Guqin, qui a été publié en Suède et a remporté la plus haute distinction littéraire suédoise cette année-là, Augustpriset (le prix August) : qui a déclenché un engouement pour la culture chinoise et le guqin en Suède. En avril 2009, la version chinoise de Guqin a été publiée à Taiwan et a été en tête de la liste des best-sellers pendant deux mois consécutifs. « J’ai beaucoup appris en Chine et je suis très heureuse de pouvoir apporter ce que j’ai appris en Chine grâce à ce livre », a déclaré Anna Cecilia Lindqvist.

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En 2006, la sinologue suédoise Anna Cecilia Lindqvist (1932 – 2021) a passé 15 ans à écrire le livre Guqin, qui a été publié en Suède et a remporté la plus haute distinction littéraire suédoise cette année-là, Augustpriset (le prix August). (Image : wikimedia / www.chinaguqin.org/news/?991.html / Domaine public)

Une occidentale a parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Europe du Nord jusqu’en Chine, a appris la quintessence chinoise dont elle avait rêvé toute sa vie auprès du maître du guqin chinois Guan Pinghu et d’autres, et a fait de son mieux pour la promouvoir à l’étranger. En tant que Chinois, que pouvons-nous faire ? Pourquoi ne pas respecter les sages et oublier nos racines ?

Être une personne qui comprend vraiment la notion de la crainte et du respect

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La fleur de prunier, l’orchidée, le bambou et le chrysanthème comptent parmi les fleurs les plus appréciées en Chine. Chacune d’entre elles symbolise les vertus traditionnelles chinoises que doit posséder un gentilhomme, un jūnzǐ. (Image : wikimedia / Sun Long (孫隆) and Chen Lu & Ike no Taiga & The Palace Museum & Giuseppe Castiglione / Domaine public)

Quel genre d’être est une personne qui comprend vraiment la crainte et le respect ? La réponse donnée par le maître culturel Li Shutong (également connu sous le nom de Maître Hongyi après être devenu moine) est : « Un gentleman ne doit pas avoir de fausses pensées, bouger son corps dans tous les sens ou dire des bêtises. Il ne doit pas se tromper lui-même, les autres ou Dieu. L’homme est prudent lorsqu’il est seul. Il est digne de ses parents, de ses frères et sœurs et de sa femme, c’est donc un bon père de famille. Il est digne de son pays, de son peuple et de ce qu’il a appris : c’est pourquoi il est utile au monde. »

Un gentleman qui est « sincère, prudent lorsqu’il est seul, axé sur la famille et utile au monde » doit être une personne qui craint et respecte les Dieux et les Bouddhas, les Cieux et la Terre, la moralité et les ancêtres, c’est-à-dire une personne qui comprend vraiment révérence. Il est difficile de devenir une telle personne. Mais, dans la vie, si vous avez de telles aspirations et de tels objectifs dans votre cœur, et que vous faites un petit progrès vers un tel objectif chaque jour grâce à des efforts quotidiens, au fil du temps, avec persévérance, vous serez certainement capable de devenir un gentilhomme qui est doux et modeste comme le Jade.

La crainte dans le cœur est bonne pour la cultivation de soi, l’amélioration du caractère et l’augmentation des connaissances. Il est bon pour la famille d’avoir un père aimant et un fils filial, un frère amical et un frère cadet respectueux, un couple harmonieux. Il est bon pour le pays que le dirigeant et ses sujets fassent leur devoir, s’acquittent de leurs responsabilités et soient loyaux envers l’empereur. Cela est conforme à la volonté du Ciel et à la volonté du peuple, et le pays sera prospère. Il est avantageux pour l’empereur ou le roi d’avoir un cœur juste, un corps droit, des gens droits et intègres, une cour juste et un monde juste.

Rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Yi Ming

Source : Secret China

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