Sous la dynastie des Song du Nord, le Festival de Qing Ming faisait partie de la Fête de la Nourriture Froide. Mais la coutume du Festival de Qing Ming avait plus d’importance que celle de la nourriture froide. Selon un essai de style carnet de notes intitulé Dongjing Meng Hua Lu (東京夢華錄 ; Rêves de splendeur de la capitale de l’Est) de la dynastie des Song du Nord : « Le Festival de Qing Ming : en général, le cent cinquième jours après le solstice d’hiver est un grand jour pour la capitale… Le jour de Qing Ming se situe le troisième jour de la fête de la nourriture froide ».
Il existait divers stands de jongleurs et de troupes de chants et de danses. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0)
Sous la dynastie des Song du Nord, les différentes coutumes du Festival de Qing Ming, telles que balayer les tombes, apprécier la musique et se détendre, sont apparues. Le festival dure trois jours.
Sous la dynastie Song, les habitants de la capitale organisaient des banquets sous les arbres ou dans les jardins
Le Dongjing Meng Hua Lu rapporte que les trois premiers jours du Festival de Qing Ming était réservé à la visite des tombes. Sous la dynastie des Song du Nord, les gens balayaient les tombes et partaient en excursion au printemps. La campagne était remplie de gens qui organisaient des banquets sous les arbres ou dans les jardins. Ils alignaient tasses et assiettes et buvaient à la santé des uns et des autres, tout en dégustant des dattes, des gâteaux, des œufs de poule et de canard, toutes sortes de desserts, des fleurs célèbres et des fruits exotiques.
Dynastie des Song : l’empereur Huizong et les dix-huit érudits. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0)
Cela ressemblait au banquet Hanami (Hanakan) pendant la saison des cerisiers en fleurs au Japon. Dans le même temps, « les danseuses et chanteuses de la capitale des Song du Nord remplissaient les jardins et les pavillons » de chants et de danses. Il y avait aussi des acteurs et des poètes dans les pavillons de campagne, qui, pleins de vigueur, ne rentraient chez eux qu’au crépuscule.
Sous la dynastie des Song du Sud, la capitale se trouvait au Sud du fleuve Yangtsé, et la saison de Qing Ming était l’occasion pour balayer les tombes et pour se promener dans la nature. Le Festival de Qing Ming de la dynastie des Song du Sud est enregistré dans les Chroniques de la dynastie des Song du Sud : admirer les fleurs, visiter les lieux magnifiques, se promener à son gré. Il y avait des commerçants partout et les habitants de la capitale, sous les toits ou dans les voitures, étaient dans la brise printanière tous les jours.
Un festival animé et haut en couleur
Qing, Dong Bangda, Les loriots chantent dans les saules près du Lac de l’Ouest. (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0)
Sous la dynastie Ming, l’Addendum à l’ancienne histoire de Wulin (增補武林舊事) de Zhu Ting Huan, relate en détail que pendant le Festival de Qing Ming, Wulin (aujourd’hui Hangzhou), la capitale de la dynastie des Song du Sud, située entre les deux montagnes et le lac de l’Ouest, était remplie au printemps de gens qui jouaient et s’amusaient beaucoup. Le jour de Qing Ming, les montagnes étaient remplies de carrosses et de chevaux, tandis que les bateaux sur le lac de l’Ouest suivaient les vagues et oubliaient de revenir au coucher du soleil.
Lors du balayage des tombes en plein air et des sorties de printemps, les foules de touristes attiraient naturellement de nombreux vendeurs à la recherche d’opportunités commerciales, et les étals et les jongleurs, les chanteurs et les danseurs étaient rassemblés près du lac de l’Ouest, sur le marché, où toutes sortes de nourritures, de boissons et de loisirs étaient disponibles, le tout dans la brise du printemps.
Il existait divers stands de jongleurs et des troupes de chant et de danse près de la digue de Su à Hangzhou. À différents endroits, on pouvait voir des équilibristes sur des cordes, des gens se promenant à cheval, des joueurs de cymbales, des avaleurs de couteaux, des cracheurs de feu, des acrobates effectuant des sauts périlleux, des jongleurs avec des disques et diverses performances d’oiseaux et d’insectes. Toutes sortes d’acteurs, chanteurs, danseurs…, des théâtres de marionnettes, des chevaux de guerre, des chanteurs d’orchestre, tous venaient pour gagner de l’argent. À l’époque, le festival rencontrait un succès si important, que même un festival typique d’aujourd’hui ne pourrait pas l’égaler.
La course de cerfs-volants en papier devant les tombes, sous la dynastie Qing
Sous la dynastie Qing, la coutume de balayer les tombes et de faire voler des cerfs-volants lors des sorties de printemps s’est répandue, comme le rapporte la Chronique des temps d’une année de la capitale impériale (帝京歲時紀勝) : « Lors du Festival Qing Ming, les hommes et les femmes sortaient dans les quatre banlieues pour balayer les tombes. Les carrosses, transportant des boîtes, se succédaient. » À cette époque, hommes et femmes, jeunes et vieux, apportaient des harriers, également appelés cerfs-volants, en papier, et du fil.
Lorsqu’ils avaient fini de balayer les tombes, ils organisaient un concours de harriers devant les tombes. Les joueurs faisaient également la compétition de busards en papier, comparant leur aspect. Ainsi, les busards en papier fabriqués à la capitale étaient extrêmement sophistiqués. Certains d’entre eux valaient plusieurs pièces d’or à l’époque. Pourquoi ces compétitions de busards en papier devant les tombes avaient-elles lieu à cette époque ? Parce qu’à la fin du printemps, lorsque la terre et le ciel sont clairs et que la brise printanière est douce, c’est le bon moment pour faire voler des busards en papier.
Sous la dynastie Qing, les busards en papier étaient utilisés pour prier afin d’éviter les catastrophes et recevoir la bonne fortune. Un proverbe de l’époque disait que « les busards étaient utilisés pour éviter les catastrophes lors du Festival de Qing Ming ». (Image : Musée National du Palais de Taïwan / @CC BY 4.0)
Sous la dynastie Qing, les busards en papier étaient utilisés pour conjurer les catastrophes et attirer la bonne fortune. À cette époque, il y avait un dicton « Le jour de Qing Ming, couper les harriers pour libérer les catastrophes ». Les gens écrivaient les maladies et les catastrophes à éliminer sur les cerf-volants. Lorsque le cerf-volant s’envolait haut et loin avec le vent, on coupait le fil de soie signifiant que le désastre disparaissait avec le busard à papier dans le vent. Le cerf volant en papier se prononce aussi Zhi Yuan. Zhi Yuan est également un homonyme de Zi Yan. Peut-être que la dynastie Qing est à l’origine du lancer du harrier en papier, lors du Festival de Qing Ming. Mais peut-être était-ce aussi une incarnation du « Zi Tui Yan » inséré dans le linteau de la porte pour rendre hommage à Jie Zi Tui, la veille de la fête de la nourriture froide de la dynastie des Song du Nord.
Dans le folklore et les poèmes des dynasties passées, de précieux souvenirs folkloriques sont préservés, montrant l’histoire des festivals et des coutumes. On peut dire que la coutume actuelle de balayer les tombes pour honorer les ancêtres lors du Festival de Qing Ming a hérité de la tradition depuis la dynastie des Song du Nord.
En parcourant l’histoire du festival, on constate que certaines coutumes ont été conservées et développées, alors que d’autres ont été perdues. Ces coutumes continuent de charmer grâce à la richesse de leurs différents styles et malgré les changements ayant eu lieu au cours de l’histoire afin de préserver la tradition qui est laissée à l’appréciation des gens.
Rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Yi Ming
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