des Printemps et Automnes (milieu du vie siècle av. J.-C. – milieu
du ve siècle av. J.-C.). (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)
Laozi avait un serviteur nommé Xu Jia. Ils étaient ensemble depuis plus de 200 ans. Mais durant tout ce temps, Xu Jia était malheureux car son maître n’avait pas été en mesure de lui verser son salaire. Bien qu’au début on lui avait promis une certaine somme d’argent, la promesse ne fut pas tenue. Chaque jour avant de s’endormir, il comptait silencieusement dans sa tête, tout ce qu’il aurait du gagner. Le salaire qu’il aurait du percevoir pendant ces plus de 200 ans, représentait environ 500 pièces d’or.
Laozi n’était pas très aisé pendant la dynastie de Zhou. Plus tard, pendant la période des printemps et automnes et la période des Royaumes combattants, la situation s’est même agravée, socialement et politiquement. Laozi avait l’intention de quitter l’est de la Chine et de se déplacer vers l’ouest. Cependant, l’Ouest s’est avéré encore plus déplorable. Perdant patience, Xu Jia décida de porter l'affaire devant le gouverneur de Hanguan.
Laozi, « le vieil homme sur un bœuf »
Le gouverneur Yin Xi se préparait à rencontrer Laozi, connu comme « le vieil homme sur un bœuf ». Il voulait s’agenouiller pour accueillir Laozi et montrer combien il voulait en apprendre davantage sur le Dao (« Chemin » de la spiritualité). Cependant, dès leur arrivée, Yin Xi reçut une plainte de Xu Jia, le serviteur de Laozi.
Ainsi, Laozi et Xu Jia durent s’affronter devant un tribunal. Le tribunal reconnut que Laozi devait payer son serviteur et que c’était la chose juste à faire dans la société ordinaire. Laozi demanda à Xu Jia d’ouvrir la bouche et d’en retirer une amulette Taixuan Qingsheng. Mais Xu Jia mourut aussitôt, et seul son squelette gisait sur le sol.
Laozi n'avait pas les moyens de payer son serviteur
Laozi soupira. Il était pauvre et n’avait pas les moyens de payer son serviteur. Il lui avait donc offert une amulette Taixuan Qingsheng et avait promis de la remplacer par de l’or une fois qu’ils auraient atteint la région ouest. Malheureusement, Xu Jia n’avait pas pu attendre et réclamait son du.
Yin Xi fut le témoin de tout cela et en fut choqué. Ses sentiments étaient mitigés. Il pensait : « Quelle chance de passer 200 ans avec un maître comme Laozi, moi j’ai dû passer toute ma vie à chercher un maître. » Yin Xi s’agenouilla devant Laozi et supplia : « Pourriez-vous rendre la vie à Xu Jia et je paierai ce que vous lui devez ? »
Après l’avoir écouté, Laozi jeta l’amulette Taixuan Qingsheng sur le corps de Xu Jia qui ressuscita immédiatement. Xu Jia avait honte, mais il pensait : « Je ne suis pas idiot. Si je n’avais pas obtenu mon paiement ici, comment aurait-je pu résoudre cela une fois arrivé à l’ouest. Je n’aurais eu nulle part où demander justice. » Alors il accepta une grosse somme d’argent de la part de Yin Xi et projeta d’acheter une maison et de se trouver une épouse. Quand Yin Xi lui remit plus de 100 pièces d’or, il s’en fut, heureux. Une fois l’affaire réglée, Laozi se prépara à partir vers l’ouest.
Yin Xi devint alors le disciple de Laozi et fut ravi de remplacer Xu Jia. Il aida ensuite Laozi à enregistrer et à diffuser les 5 000 mots du Dao De Jing. Par la suite, il rendit son sceau officiel du gouvernement et accompagna Laozi dans son voyage.
En lisant cette histoire pour la première fois, on pourrait s’amuser de la bêtise de Xu Jia – il avait la chance de côtoyer un grand maître, mais ne songeait qu’à acheter une maison et à se marier! Pourtant en y réfléchissant, il se peut que cela ne nous semble plus aussi amusant. Si nous observons les gens autour de nous, combien d’entre nous ne sont ils pas affectés par les petits gains, ou les petites pertes, dans notre vie quotidienne? Ne sommes nous pas, nous aussi, un peu comme Xu Jia ?
Rédacteur Yi Ming
Collaboration Swanne Vi
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