« Quand tu pourras prendre le caillou dans ma main, il sera temps pour toi de partir », est une citation mémorable de la série télévisée classique Kung Fu des années 70. Parallèlement à la montée en puissance de Bruce Lee, cette émission a permis de faire connaître le Kung Fu au public américain. Avec l’introduction du Kung-Fu en dehors de la Chine, l’émergence de films d’arts martiaux comme la fureur de vaincre, Drunken Master, etc. a vu le jour.
Beaucoup d’entre nous pensent que les arts martiaux consistent à bondir dans les airs, à enchainer des coups de pieds rapides et agiles et des coups de poings, contre des agresseurs armés. Mais ce n’est qu’un aspect. Les démonstrations de ces arts martiaux sur grand écran ne nous conduisent qu’au niveau superficiel du Kung Fu. Selon Zeng Hairuo, directeur de la série documentaire Kung Fu : « Les films de Hong Kong et certains films hollywoodiens sur le Kung Fu sont très connus, mais ce qu’ils ont présenté au public est une partie très limitée de la véritable culture du Kung Fu en Chine ».
Kung Fu : Plus qu’un système de combat
L’idée générale qu’on se fait du Kung Fu est qu’il s’agit d’un art martial unique, comme le sont le judo et l'aïkido, mais le Kung Fu est un terme qui englobe des centaines de styles d’arts martiaux chinois, comme le Long Fist et le Taiji Quan.
D’autre part, l’histoire suggère qu’en Chine le Kung Fu fait partie intégrante du système éducatif. Le Kung Fu ne se réduit pas à un simple système de combat, il met l’accent sur des valeurs comme le respect, l’humilité, la confiance, la droiture et l’honneur. Ces valeurs sont les aspects essentiels des arts martiaux, car atteindre la maîtrise des techniques du Kung Fu, c’est le considérer comme un mode de vie. Comme l’a encouragé le maître Li Youfu : « La vertu martiale doit être cultivée ».
La vertu martiale ou Wu De
Selon Maître Youfu Li, la vertu martiale, ou « wu de », est « d’arrêter le mal et de promouvoir le bien. Cela consiste, en fait, à être une bonne personne ». L’idée englobe deux ensembles de morales : la morale de l’action et la morale de l’esprit. La morale de l’action appartient à la morale et à l’éthique qui ont des implications dans le monde réel, en particulier dans nos relations avec les autres. Les valeurs d’humilité, de respect, de droiture, de confiance et de loyauté font partie intégrante de cette morale. En pratiquant la morale de l’action, vous devenez réceptif aux actions des autres et aussi plus compréhensif.
Les « vertus martiales » englobent deux sortes de morales : la morale de l’action et la morale de l’esprit. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Par ailleurs, la morale de l’esprit s’assimile aux traits de caractère que l’on peut acquérir. La volonté, la persévérance, l’endurance, le courage et la patience sont les valeurs ancrées dans cette morale. Lorsque ces valeurs sont cultivées, l’esprit est aiguisé, ce qui résulte en un xin (esprit de sagesse) et un yi (esprit émotionnel) harmonisés.
La morale de l’action est rudimentaire, elle se pratique avant de s’aventurer dans toutes sortes d’apprentissages. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Globalement, la morale de l’action est rudimentaire, elle se pratique avant de s’aventurer dans toutes sortes d’apprentissages, tandis que la morale de l’esprit est nécessaire pour approfondir ses connaissances.
Pour l’essentiel, le « wu de » désigne une méthode d’art martial chinois, propice à une vie sociale harmonieuse. Il est étayé par le caractère chinois pour art martial, wu (武) – une combinaison de « stop » (止) et de « guerre » (戈). Comme l’a dit Maître Li Youfu : « Si un élève est capable de continuer à pratiquer les véritables arts martiaux traditionnels, sa vertu martiale sera bonne ».
Rédacteur Swanne Vi
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