Célèbre homme politique et stratège militaire à l’époque des Trois Royaumes (三國; 220–280), Sima Yi (司馬懿) a d’abord servi le Premier ministre Cao Cao (曹操), puis les empereurs de la dynastie Wei. Il était aussi l’un des fondateurs de la dynastie Jin de l’Ouest (西晉;265-316) et était également connu pour ses batailles militaires avec Zhu Geliang (諸葛亮).
Aujourd’hui, parlons des 4 grands principes qui ont contribué au succès de Sima Yi, combien pouvez-vous en appliquer ?
1. On ne peut pas être lâche, mais on doit être humble et respecter les autres
Après la mort de Cao Rui (曹叡), le second empereur des Wei, l’arrogant Cao Shuang (曹爽), petit-fils du frère de Cao Cao, a pris le pouvoir. Il a décidé tout seul de promouvoir Sima Yi au poste de Grand tuteur de l’empereur (Taifu, 太傅), le privant ainsi du contrôle de la cour.
Face aux actions agressives de Cao Shuang, Zhong Hui(鐘會), un élève de Sima Yi, est venu lui rendre visite et lui a conseillé : « Maître, êtes-vous prêt à vous asseoir et à parler du poste de Taifu ? » Les conseils de Zhong Hui reflétaient en fait son propre désir de lutter contre Cao Shuang et de récupérer la place pour sa propre famille.
Cependant, Sima Yi est resté inébranlable. Il a cité l’exemple de Yang Xiu (楊修), pour convaincre Zhong Hui de ne pas répéter ce même genre d’erreur, car il ne faut pas être lâche, mais il faut respecter et ne pas sous-estimer son adversaire.
Cette réflexion met en évidence la raison pour laquelle Sima Yi n’a pas agi comme Cao Shuang : ce n’est pas par lâcheté, mais plutôt par respect. Il ne se précipite pas pour se battre avec son adversaire, mais attend la bonne occasion.
2. Ne pas lutter face à la stupidité
Cao Shuang n’avait aucune considération pour Sima Yi, qui était également ministre auxiliaire de l’empereur, et voulait forcer l’impératrice Guo à déménager afin de prendre en main le pouvoir du jeune empereur.
Sima Zhao (司馬昭), le fils de Sima Yi, a dit à son père avec colère que Cao Shuang était allé trop loin, que c’était une insulte pour leur famille, et qu’il n’y avait aucune raison de supporter une telle chose lorsque c’était impossible à supporter.
Après avoir écouté les paroles de son fils, Sima Yi est resté très calme et a demandé à Sima Zhao : « Comment est Cao Shuang par rapport à Zhuge Liang ? »
Sima Zhao a répondu : « Cao Shuang n’est qu’une fourmi. »
Sima Yi a dit alors à son fils : « N’est-il pas insensé de lutter de toutes mes forces contre un individu stupide ? Il est inévitable de co-exister avec des individus stupides, donc, dans ce cas-là, la meilleure chose à faire est de se maitriser ».
Ce qui s’est passé plus tard a montré que si Cao Shuang a pu forcer par des moyens inappropriés l’impératrice Guo à déménager et qu’il semblait pouvoir tout contrôler, il n’a pas eu le dernier mot.
Face à des provocations stupides et des tactiques sournoises, il n’est pas nécessaire d’être vindicatif. Ne fréquentez pas les imbéciles, car ils vont chercher à obtenir ce qu’ils veulent en faisant des choses inappropriées et ils en paieront le prix plus tard.
3. Pas un seul ennemi durant toute une vie
Sima Yi a eu deux grands adversaires dans sa vie. Quand il était jeune et servait Cao Pi (曹丕), son plus grand adversaire était Yang Xiu (楊修). Yang Xiu était le comptable en chef du bureau ministériel du Premier ministre Cao Cao. Il était trop intelligent et trop arrogant, il a donc été exécuté par Cao Cao. Après l’annonce de la peine de mort de Yang Xiu, Sima Yi a pris l’initiative de demander à Cao Cao de le laisser rencontrer Yang Xiu.
Lorsque Cao Cao lui en a demandé la raison, Sima Yi a répondu : « Pendant toute ma vie, je n’ai eu aucun ennemi, seulement des amis et des professeurs ». Les paroles sincères de Sima Yi ont vraiment touché Cao Cao qui l’admirait du fond du cœur.
Après la mort de Zhuge Liang, Sima Yi est venu dans la tente au camp militaire de Zhuge Liang et a utilisé de l’eau au lieu du vin pour vénérer Zhuge Liang. Il avait les larmes aux yeux. S’il n’y avait pas eu de soldats Wei derrière lui, Sima Yi se serait peut-être agenouillé et lui aurait rendu hommage. Le respect de Sima Yi pour ses adversaires et ses ennemis a également montré sa largeur d’esprit et sa magnanimité.
Pas un seul ennemi durant toute une vie, seulement du respect envers les autres. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)
Sur le lieu de travail, nous devons apprendre des qualités de nos adversaires, les respecter et leur être reconnaissants, car c’est leur présence qui nous rend plus forts et nous permet de progresser davantage.
4. Accepter volontiers la défaite sans en avoir honte
En ce qui concerne l’éducation des enfants, Sima Yi avait également sa propre philosophie. Par exemple, suite à la défaite contre Zhuge Liang, les blés de Long Shang (隴上) ont été volés, les soldats de l’armée Wei (魏) étaient vraiment mécontents, car bien que l’armée Wei soit beaucoup plus puissante que l’armée Shu (蜀), ils ont toutefois perdu la bataille contre Zhuge Liang. Même les deux fils de Sima Yi n’ont pas pu rester les bras croisés, ils se sont rassemblés sous la tente de Sima Yi pour se plaindre.
Lorsqu’ils sont arrivés à la tente de Sima Yi, ils ont trouvé Sima Yi pratiquant tranquillement l’exercice de Qi Gong « Le jeu des 5 animaux » avec son majordome Hou Ji (侯吉). Face à ses deux fils en colère, Sima Yi n’a fait que leur rappeler que ceux qui sont déterminés à gagner ne pourront peut-être pas l’emporter au final. Lors d’une guerre, il faut apprendre à accepter la défaite. Ce n’est que lorsqu’on est un bon perdant qu’on peut vraiment aller jusqu’au bout.
Les paroles de Sima Yi ont fait comprendre à ses deux fils son intention de rester sur place et ne pas attaquer l’armée Shu.
Apprendre à ses enfants la « théorie de l’échec » est complètement différent de ce que font les parents chinois modernes, qui veulent que leurs enfants soient tout de suite gagnants. Tout le monde sait que « l’échec est la mère du succès », mais très peu de gens peuvent l’accepter sans rancœur. Sima Yi nous dit qu’il faut avoir plus de patience face à l’échec, pour remporter le succès final.
Qu’il s’agisse des relations, de la carrière, de la vie ou de l’éducation des enfants, Sima Yi a quelques idées bien à lui qui peuvent grandement nous inspirer.
Rédacteur Jessica Wang
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