Nuwa, l’un des Trois Augustes et la créatrice du peuple chinois
Il existe de nombreuses légendes autour de la création de l’Univers. La mythologie chinoise, attribue à Pangu (槃古), un Dieu originel, la séparation du Ciel et de la Terre et à Nuwa (女媧 ), un des Trois Augustes, la réparation de l’Univers et la création du peuple chinois. Fuxi (伏犧) et Shennong (神農 ), les deux autres Augustes, ont apporté au peuple chinois des connaissances sur la vie et la compréhension de la nature.
Selon la mythologie chinoise, après l’ouverture du Ciel et de la Terre par Pangu, les dieux descendirent du ciel l’un après l’autre pour créer différentes races et ethnies sur la terre, selon leur propre image. Pour les Chinois, leur créatrice fut la déesse Nuwa.
La mythologie chinoise précise que Nuwa créa l’Homme selon sa propre image
Dans l’Encyclopédie à relecture impériale (de l’ère) Taiping (太平御览) de la dynastie Song, on peut voir qu’avant de créer l’Homme, Nuwa créa en premier la poule, puis le chien le jour suivant, la chèvre et le mouton le troisième jour, le cochon le quatrième jour, le buffle le cinquième jour, le cheval le sixième jour, et enfin, elle créa l’Homme selon sa propre image, avec de la terre jaune, le septième jour.
Pour créer l’Homme, au départ, elle utilisa de la terre jaune pour modeler de petites figurines. Mais c’était trop lent et fatiguant. Alors, Nuwa trempa une longue corde dans la boue et la secoua vigoureusement. Une fois tombées au sol, les éclaboussures devinrent des hommes et des femmes.
À leur naissance, ces hommes et ces femmes ressemblaient plutôt à des figurines en terre, sans âme ni dynamisme. Insatisfaite de son œuvre, Nuwa souffla sur ces statues et injecta des âmes dans leurs corps grâce à ses pouvoirs divins. Aussitôt, ces petits bonhommes prirent vie et commencèrent à sauter, à courir et à pousser des cris de joie. Nuwa les considéra comme ses propres enfants.
Avec la sagesse et la musique, la civilisation chinoise s’est développée
Mais à ce stade là, Nuwa avait encore un souci : ses enfants étaient très fragiles et manquaient de sagesse et de tolérance face aux changements extérieurs. Ils ne savaient pas comment maîtriser leurs émotions ou comprendre ce qui se passait dans leur environnement, et ils mouraient rapidement à cause de leur fragilité. Nuwa dut sans cesse en créer d’autres jusqu’à ce qu’ils soient complets. Ce fut un travail compliqué et interminable.
Nuwa décida de prier les Cieux supérieurs pour qu’ils l’aident à unir les hommes et les femmes qu’elle avait créés. Ce fut l’origine de l’institution du mariage sur terre. Désormais, Nuwa n’avait plus besoin de créer les hommes et les femmes, ceux-ci se mariaient et se reproduisaient tout seuls.
L’Homme avait besoin de normes morales, d’activités culturelles et de savoir comment bien se discipliner. Nuwa utilisa ses pouvoirs divins pour créer le premier instrument de musique au monde : le saenghwang, un instrument à vent à anche libre en bambou. L’Homme connut ainsi la musique et put jouer, chanter, danser, et se développer. Peu à peu, il apprit à maîtriser ses émotions. Ainsi commença l’histoire de la culture de l’Homme, basée sur la musique…
C’est ainsi que petit à petit s’installa l’embryon d’une civilisation qui partant de la vie simple des premiers êtres humains est devenue une civilisation riche de sa culture.
Selon Sima Qian, qui a été le premier à relever l’histoire chinoise, notamment dans le Shiji, Nuwa fait partie des Trois Augustes : ces Dieux légendaires de la mythologie chinoise qui ont existé bien avant l’apparition de la dynastie Xia.
Elle est restée dans la religion chinoise en tant que divinité mineure et est surtout vénérée par le peuple Miao, une ethnie du Sud-Ouest de la Chine qui continue à lui rendre hommage et lui attribue l’invention du se (瑟), la cithare chinoise aussi connue sous le nom de gujin : l’instrument qui a accompagné dans l’histoire ancienne tous les être cultivés et de nombreux lettrés.
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