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Tradition. Les secrets célestes derrière le chinois traditionnel (9 /14)

CHINE ANCIENNE > Tradition

La vitalité du chinois traditionnel

La culture traditionnelle chinoise est également appelée culture divine. Inspirée de la sagesse des dieux, elle est reliée au Divin et dotée d’un sens profond, donc difficile à comprendre. Depuis l’antiquité, combien de philosophes et de sages chinois ont passé leur vie entière à étudier cette culture sans parvenir à comprendre pleinement sa connotation. En tant que véhicule et témoin de la culture divine, le chinois traditionnel est naturellement connecté au monde divin. Par conséquent, pour appréhender la culture chinoise, il faut en tout premier lieu en saisir les fondements : les caractères chinois. Sinon il est difficile de percevoir les vérités subtiles et merveilleuses qui se cachent derrière chaque idéogramme.

Cette série d’articles est une invitation au voyage au cœur de l’univers sans limite des idéogrammes les plus ancestraux du monde où de multiples secrets du ciel et miracles divins se dévoileront au fur et à mesure sur ce chemin de quête vers la vérité.

Dire que les caractères chinois ont une vie n’est pas une métaphore, mais une réalité objective. Ce chapitre permettra aux lecteurs de découvrir ce fait étonnant.

Comment les Chinois apprenaient le chinois traditionnel dans les temps anciens

Dans les temps anciens, lorsque les Chinois ont commencé à étudier, ils n’essayaient pas de mémoriser la signification de chaque caractère traditionnel. Lorsqu’ils étudiaient dans des écoles privées, les enseignants se limitaient à enseigner la reconnaissance des caractères et l’écriture, puis les élèves faisaient de leur mieux pour lire et mémoriser les livres classiques. Les enseignants n’expliquaient pas du tout le sens de chaque mot, de chaque expression, de chaque article, de chaque phrase ni de chaque paragraphe. Quelques années plus tard, après que les élèves avaient mémorisé plusieurs livres anciens classiques, un jour, la signification des livres leur venait à l’esprit naturellement et ils comprenaient.

 Les secrets célestes derrière le chinois traditionnel
Une école privée en Chine ancienne. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)

Les Chinois d’aujourd’hui, en revanche, essaient de mémoriser le sens figé de chaque caractère, ce qui est une mauvaise méthode d’apprentissage due au fait qu’ils ne comprennent pas le mécanisme des caractères chinois. Ce qu’ils ont étudié de cette manière n’est que de la « littérature ancienne morte », et les caractères qu’ils ont appris sont morts aussi et n’ont plus d’âme. Parce que chaque caractère représente un aspect et il est vivant, il englobe tout et peut être utilisé, transformé et emprunté pour d’autres utilisations à volonté, et il est plein d’esprit et de souffle.

L’une des caractéristiques les plus importantes des caractères chinois anciens est qu’ils peuvent être utilisés de manière « souple ». Pour ceux qui maîtrisent vraiment le chinois ancien, chaque caractère chinois prend vie dans leurs mains, parce qu’ils utilisent le Xiang (aspect ou manifestation) d’un caractère qui englobe des connotations sans limite.

Cependant, les significations figées apprises par les gens modernes ne sont que des synthèses d’expériences faites par d’autres, qui sont rigides et immuables. Les anciens Chinois croyaient que le corps humain était en correspondance holographique avec l’univers : tout ce qui se manifestait à l’extérieur se retrouvait également à l’intérieur. Par conséquent, lorsqu’ils étudiaient, ils ne mémorisaient pas la signification, mais développaient la perception du Xiang (aspect ou manifestation) des caractères chinois dans leurs pensées par le biais de récitations répétitives, afin de mettre en correspondance leur perception des caractères avec le Xiang (aspect ou manifestation) de ces derniers.

Au début de l’apprentissage, leur perception interne était chaotique et n’était pas encore structurée en différents Xiang (aspect ou manifestation). Lorsque les élèves sont stimulés en permanence par des Xiang (aspect ou manifestation) externes, leur perception interne répondra lentement, résonnera et se divisera en différents Xiang (aspect ou manifestation) internes. Lorsque les Xiang (aspect ou manifestation) internes et externes sont en harmonie et ne font qu’un, le sens des textes est pleinement compris.

Cet article ne parle que du mécanisme, et non de la méthode d’apprentissage spécifique. Après avoir maîtrisé le mécanisme des caractères chinois, chaque personne peut décider de la méthode qui lui convient.

Les Xiang (aspect ou manifestation) de la langue chinoise ancienne

Le Classique des documents ou Shangshu (尚書) est l’un des documents les plus anciens de Chine, contenant des écrits antiques datant du règne des Empereurs Yao (2324-2206 av. J.-C.) et Shun (2285-2073 av. J.-C.) jusqu’à la période du Printemps et de l’Automne (771 à 481/453 av. J.-C.), et l’un des livres anciens les plus difficiles à lire en Chine. Même Han Yu (768-824), un grand écrivain de la dynastie Tang, a déploré la difficulté de lecture du Classique des documents.

Les premières pages du Shangshu biaozhu (尚書表注) écrit par Jin Lüxiang, imprimé en 1279 dans la province de Fujian, Chine. (Image : wikimedia / White whirlwind / Domaine public)

La raison en est que le Classique des documents est rédigé en caractères chinois antiques (tels que l’écriture ossécaille). Plus les caractères chinois sont anciens, plus leur Xiang (aspect ou manifestation) est immense, et plus ils sont difficiles à comprendre. De nos jours, lorsque nous interprétons les caractères chinois, nous le faisons généralement en fonction de leur version la plus ancienne, qui est la plus proche de leur Xiang (aspect ou manifestation) original et qui est dotée des connotations les plus riches.

Le roi Wen de Zhou a écrit les descriptions pour les trigrammes et les lignes du Zhou Yi d’une manière très ambiguë et difficile à comprendre. Pour les générations suivantes, il y a eu des dizaines d’interprétations pour les mêmes mots, toutes différentes les unes des autres. À tel point que, depuis les temps anciens, il y a eu autant de livres expliquant le Yi Jing mais aucun d’entre eux n’est parvenu à lui donner un sens.

Certaines personnes pensent que le roi Wen de Zhou a écrit la description des trigrammes de manière très ambiguë parce qu’il se trouvait en captivité et que la situation l’exigeait. En fait, ce n’est pas du tout le cas, il s’agit d’une interprétation erronée de l’intention du roi Wen de Zhou, due à la méconnaissance de la connotation du Zhou Yi. Si tel était le cas, pourquoi le Tuan zhuan (彖傳) ou Commentaire sur le jugement (1 et 2) et le Xiang zhuan (象傳) ou Image globale (1 et 2), écrits par Confucius pour le Zhou Yi dans ses dernières années, étaient-ils tout aussi ambigus ?

En réalité, lorsque le roi Wen a décrit les trigrammes et les lignes du Zhou Yi, il a utilisé les Xiang (aspect ou manifestation) immenses, avec de vastes connotations, ce qui les a rendus très difficiles à lire et à comprendre. Mais ce n’est qu’ainsi que les Xiang (aspect ou manifestation) contenus dans le Zhou Yi ne pouvaient pas être complètement verrouillés. Le roi Wen de Zhou a donc choisi de l’écrire ainsi, et il a adopté les Xiang (aspect ou manifestation) les plus grands possibles, afin de ne pas induire en erreur les générations futures.

Le chinois traditionnel et le chinois moderne

Parfois, lorsque nous lisons un texte en chinois ancien, nous comprenons le sens d’une phrase mais, si nous essayons de le traduire en chinois moderne, nous ne parvenons pas à obtenir une traduction précise. Même si nous parvenons à la traduire, elle n’a pas la même portée. C’est parce que la langue chinoise moderne, figée et morte, ne peut pas exprimer le Xiang (aspect ou manifestation) du chinois ancien.

Parfois, nous avons un sentiment : nous voulons exprimer quelque chose, mais nous ne pouvons pas l’exprimer clairement avec des mots. Le sentiment dans notre cœur existe en fait sous la forme de Xiang (aspect ou manifestation), et le chinois moderne formaté ne peut pas exprimer le Xiang (aspect ou manifestation), si bien que nous ne pouvons pas l’exprimer clairement. Si nous utilisons le chinois ancien authentique, nous pouvons l’exprimer à merveille, car le chinois ancien utilise un grand Xiang (aspect ou manifestation), qui peut exprimer des sens très larges.

Les différentes écritures pour l’oiseau en chinois. (Image : Yi Ming / VisionTimes)

Le chinois moderne a transformé les anciens caractères chinois en mots, a enfermé leurs Xiang sous des significations immuables, puis les a ligotés avec une grammaire lourde et rigide, de sorte que les caractères chinois ont progressivement perdu leur énergie et leur vitalité.

La langue chinoise ancienne comporte peu de grammaire et son unité de base est le caractère, qui est très souple et simple à utiliser. Lorsque l’on décompose la langue chinoise ancienne, on s’aperçoit qu’elle est composée de caractères individuels (à l’exception des allusions et des noms fixes). Chaque caractère de la langue chinoise ancienne exprime son Xiang (aspect ou manifestation), de sorte que les connotations qu’il peut véhiculer sont très variées et d’une grande portée.

Cependant, l’unité de base du chinois moderne est le mot. Si l’on décortique le chinois moderne, on s’aperçoit qu’il est composé de mots dotés d’une grammaire très lourde et peu souple. En effet, plus on descend dans les niveaux, plus la manifestation du Xiang (aspect ou manifestation) devient compliquée, et moins il est riche en sagesse et en connotation.

Les caractères chinois traditionnels et l’univers sont le fruit du principe de la mutation

La mutation caractérise l’ensemble du processus de naissance, de développement et de transformation de l’univers. Elle incarne également la vitalité de toutes les choses de l’univers. Les caractères chinois suivent parfaitement le mécanisme de mutation. Ils font donc corps avec l’univers et grandissent, se développent et changent naturellement comme tout ce qui existe dans l’univers.

Pour faciliter la compréhension, voici une analogie entre la langue et l’écriture chinoises et la structure matérielle de notre univers.

La structure matérielle de notre univers suit également le principe de la mutation. Par exemple, tout ce qui se trouve dans notre espace-temps humain est constitué de molécules, qui sont les particules de base de la composition matérielle de notre espace-temps humain. Toutes les substances de notre monde peuvent être décomposées en molécules. Mais la molécule n’est pas la plus petite particule, la molécule peut continuer à se décomposer en atomes, en électrons, en neutrons, et en protons… Ce processus de décomposition se poursuit à l’infini, et personne ne sait quelles sont les particules les plus primordiales et les plus basses. Ces différents niveaux de particules, selon le principe de la mutation, se combinent les uns aux autres, couche par couche. Les atomes fusionnent et forment d’innombrables structures moléculaires. Les molécules continuent à fusionner et à former tout ce qui existe dans ce monde. L’ensemble du monde matériel est ainsi généré.

La représentation d’une molécule d’eau et d’un cristal cubique. (Image : wikimedia /The original uploader was Jmtrivial at French Wikipedia. / CC BY-SA 3.0)

C’est de la même manière que les idéogrammes chinois sont combinés pour former des caractères, qui à leur tour forment des mots et des phrases. Le nombre de caractères chinois est limité à quelques milliers de caractères usuels, mais le nombre de mots et de locutions est infini. Les mots et les locutions se combinent pour former des phrases et des articles, tout comme les molécules qui composent notre monde superficiel. Ils sont générés naturellement par le principe de la mutation et ont la capacité de croître par eux-mêmes. Par conséquent, les caractères chinois ont une vitalité qui leur permet de s’enrichir au rythme de la croissance de toutes les choses naturellement et d’évoluer en fonction des changements du monde.

M. Li Hongzhi, le fondateur du Falun Dafa, a expliqué dans l’Enseignement du Fa à la cérémonie de fondation de l’Association Dafa de Singapour : « Plus une particule est microscopique, plus son énergie est grande. » Dans l’Enseignement du Fa à Pékin lors de la cérémonie de publication du Zhuan Falun, M. Li Hongzhi a également dit : « …les éléments atomiques existant dans un corps humain pourraient détruire une partie d’une ville ». L’énergie d’une molécule est très petite, alors que l’énergie d’un atome est très grande. L’explosion d’une grenade au niveau moléculaire ne peut faire sauter qu’une petite zone, alors que l’explosion d’une bombe atomique de même masse peut presque détruire une ville. De même, lorsque les caractères chinois sont assemblés en mots et en phrases, leur Xiang est scellé, et leur énergie et leur connotation deviennent plus petites, tout comme l’énergie des atomes devient plus faible lorsqu’ils sont combinés en molécules. Il s’agit donc des manifestations de la mutation à différents niveaux.

Par conséquent, pour comprendre la connotation d’une chose, nous pouvons revenir en arrière en suivant le principe de la mutation pour remonter à son origine, couche par couche, afin de libérer son Xiang et son énergie sous-jacents, couche par couche.

Les caractères chinois et les autres langues

Les caractères chinois se caractérisent par une trinité de sons, de formes et de sens : la « forme » représente le « Xiang » (aspect ou manifestation) et le « Xiang » (aspect ou manifestation) est la clé du « son ». Chaque caractère est une entité distincte, et l’ensemble des caractères évolue avec la nature et l’univers selon le principe de la mutation.

Comme les caractères chinois sont créés en suivant le principe de la mutation, ils forment un système parfait d’auto-circulation et d’auto-croissance avec une grande vitalité. Par conséquent, les caractères chinois existants sont capables d’exprimer toutes les informations connues de l’humanité et même les connotations du plus haut niveau que l’humanité est incapable d’exprimer, tout en ayant le potentiel d’exprimer toutes les nouvelles choses qui verront le jour à l’avenir.

Dans le système d’écriture chinois, pendant des milliers d’années, le peuple chinois a pu faire face à toutes les évolutions de la société humaine en s’appuyant sur quelques milliers de caractères chinois ordinaires, alors que peu de nouveaux caractères ont été produits. Les caractères chinois suivent le principe de la mutation et, au fur et à mesure que l’univers et tout ce qui se trouve dans la nature se développent, ils génèrent naturellement une variété infinie de nouveaux mots et expressions en les combinant les uns avec les autres. En outre, les connotations des nouveaux mots permettent aux gens de comprendre naturellement leur signification, de sorte que tous les domaines différents peuvent communiquer librement entre eux sans aucun intervalle.

L’Erya Zhushu (爾雅注疏) exposé au Musée du dictionnaire chinois, sur le site de Huangcheng Xiangfu. (Image : wikimedia / Underbar dk / CC BY-SA 4.0)

Par exemple, si les caractères chinois « 小 » (Petit, xiǎo) et « 馬 » (Cheval, ) sont combinés, le mot « 小馬 » (Poulain, xiǎo mǎ) sera généré. Et si les caractères « 母 » (Femelle, ) et « 馬 » (Cheval, ) sont combinés, le mot « 母馬 » (Jument, mǔ mǎ) sera généré. Lorsque les caractères chinois « 小 » (Petit, xiǎo), « 母 » (Femelle, ) et « 馬 » (Cheval, ) sont combinés, on obtient le mot « 小母馬 » (Pouliche, xiǎo mǔ mǎ). Le processus de création d’un nouveau mot chinois est comme un jeu de Légo, les nouveaux mots se génèrent d’eux-mêmes par combinaison. Dans d’autres langues, dans la plupart des cas, des choses différentes doivent être représentées par des mots différents, comme poulain, étalon, poussin, coq, poule, etc.

Un autre exemple : les ordinateurs et les robots sont des nouveautés qui n’apparaissent qu’à l’époque moderne. Dans la langue chinoise, selon les règles de formation des mots susmentionnées, on peut tout naturellement utiliser les anciens mots et expressions pour produire les nouveaux termes correspondants – le « 電腦 » (Cerveau électrique, diàn nǎo) pour l’ordinateur et le « 機器人 » (Homme mécanique, jī qì rén) pour le robot.

Même les anciens Chinois, qui ne connaissaient pas ces concepts, étaient capables de déduire la signification de ces termes modernes lorsqu’ils les voyaient. Par exemple, lorsqu’ils voyaient le mot chinois « 電腦 » (Ordinateur, diàn nǎo), ils imaginaient quelque chose qui utilisait l’électricité (comme la foudre) comme source d’énergie et dont la fonction était similaire à celle du cerveau humain, et lorsqu’ils voyaient le mot « 機器人 » (Robot, jī qì rén), ils imaginaient quelque chose de mécanique qui ressemblait à un être humain.

Ainsi, le chinois, plus on le décompose, plus il a de vivacité, d’énergie et de connotations derrière. La langue chinoise comporte des couches et des couches de connotations qui conduisent aux dieux et aux espaces supérieurs infinis de l’univers.

Rédacteur Yi Ming


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