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Tradition. Un Nouvel An chinois authentique selon les coutumes ancestrales

CHINE ANCIENNE > Tradition

Comment fêtait-on le Nouvel An chinois sous la dynastie Song du Sud il y a plus de 800 ans ?

 

À l’origine, le Nouvel An chinois était une fête traditionnelle au cours de laquelle les Chinois remerciaient les Cieux pour leur protection et se retrouvaient en famille. Dans le passé, les Chinois ont inventé beaucoup d’activités ludiques, telles que chasser le monstre Nian, manger des raviolis, fabriquer des lanternes ou admirer la danse du dragon, pour célébrer cette période entre la fin de l’année et le début du nouvel an. Mais beaucoup de traditions se sont toutefois perdues au fur et à mesure. Et si nous remontions jusqu’à la dynastie Song du Sud, il y a 800 et 900 ans pour découvrir comment les Chinois de l’époque célébraient cette fête ?

D’après le livre Meng liang lu (夢粱錄) de Wu Zimu (吳自牧), un auteur de la dynastie Song du Sud (南宋, 1127 - 1279), la cour impériale et les habitants de Hangzhou, alors la capitale, s’adonnaient à beaucoup d’activités durant le Nouvel An chinois.

La nuit, les gens sortaient dans la rue pour regarder les équipes de danseurs. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
La nuit, les gens sortaient dans la rue pour regarder les équipes de danseurs. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

La journée précédant le Nouvel An chinois

Au cours de la journée précédant le Nouvel An, les habitants passaient du temps à bien choisir les articles et les cadeaux de nouvel an, et décoraient leur maison : l’entrée avec des couplets et l’intérieur avec des motifs de nouvel an. Ils s’offraient aussi mutuellement des jujubes et des pilules à base d’herbes médicinales pour se souhaiter une bonne santé. Les moines et les taoïstes offraient des cadeaux aux croyants. Les médecins préparaient des porte-bonheurs de cinq couleurs pour les patients et leur offraient des potions de bien-être pour renforcer leur santé. Les marchands vendaient des jujubes, des pétards, des feux d’artifices, etc. La nuit, les gens sortaient dans la rue pour regarder les équipes de danseurs s’entraîner.

Les pauvres se rassemblaient par groupes de trois à cinq, se faisant passer pour des dieux ou des fantômes, battant du gong et du tambour et mendiant de l’argent tout au long de la rue pour chasser les mauvais esprits.

S’il neigeait, les familles aisées organisaient des banquets pour se retrouver en famille ou entre amis, chanter, danser, réaliser des lions de neige dans le jardin, ou sortir au dehors pour admirer les montagnes et les lacs enneigés pittoresques, plus vrais et plus beaux que dans les tableaux.

La fin du dernier mois lunaire, c’est-à-dire le réveillon, était communément appelée « la fin du jour du mois de l’année » (除夜).

Ce soir-là, les gardiens du palais impérial portaient des masques et des vêtements brodés de différentes couleurs, tenant des lances dorées, des hallebardes d’argent, des épées en bois peintes, des dragons et des phénix, ainsi que des bannières de cinq couleurs. Tandis que les musiciens du palais, se déguisaient en divinités chasseurs de fantômes, jouaient de la musique tout en faisant le tour du palais afin de chasser les mauvais esprits de la cour.

Les musiciens du palais jouaient de la musique pour chasser les mauvais esprits. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Les musiciens du palais jouaient de la musique pour chasser les mauvais esprits. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Le palais offrait également des collations pour la nuit du réveillon, ainsi que de petits jouets et des pétards étaient allumés. Les gens se réunissaient également autour de la cheminée pour boire et chanter, ce qui était appelé : « Attendre le Nouvel An » (守歲).

Chez les fonctionnaires ou les gens du commun, tout le monde procédait à un grand ménage, remplaçait les vielles affiches de nouvel an par les nouvelles, accrochait deux planches de bois de pêcher pour chasser les mauvais esprits, collait les couplets antithétiques sur la porte d’entrée et offrait des offrandes aux ancêtres. La nuit, ils préparaient de l’encens et des offrandes pour les divinités afin d’avoir une nouvelle année en paix.

Prière pour demander une nouvelle année en paix. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Prière pour demander une nouvelle année en paix. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Des cérémonies impériales pour saluer le premier jour de l'année

Le matin du jour de l’an, avant l’aube, le palais organisait une cérémonie au cours de laquelle l’empereur brûlait de l’encens et priait le Ciel pour une bonne récolte pendant la nouvelle année. Ensuite, il recevait des fonctionnaires et des ambassadeurs étrangers. Le lendemain, l’empereur se rendait dans un temple pour prier. Ensuite, accompagné de militaires soigneusement choisis, il organisait un tir à l’arc rituel dans le jardin impérial, ainsi qu’un banquet. Les gagnants du tir recevaient des cadeaux de la part de l’Empereur.

Saluer les parents pour leur souhaiter une bonne année. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Saluer les parents pour leur souhaiter une bonne année. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Pendant le Nouvel An chinois, les fonctionnaires et les gens du commun pouvaient profiter de trois jours de congé afin de se rendre mutuellement visite et se souhaiter une bonne année. Les gens du commun mettaient de la nourriture, des produits de première nécessité, des jouets, des fleurs et du satin de soie devant leur porte et les vendaient, sous forme d’un jeu, pour s’amuser. Tout le monde se rendait dans les temples pour prier. Les familles se rassemblaient autour d’un festin et passaient ensemble un moment agréable.

La fête des lanternes. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
La fête des lanternes. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

La Fête des Lanternes le 15e jour du Nouvel An chinois

Le 15e jour du Nouvel An chinois se déroulait la Fête des Lanternes, appelée « le jour de la bénédiction de l’Empereur du Ciel ». Ce jour-là, les gens de la cour et du gouvernement en profitaient pour s’amuser avec le peuple. Le palais était décoré de lanternes agrémentées d’histoires d’immortels ou d’autres motifs.

La tour du palais était décorée de lanternes, afin que les habitants de la ville puissent les voir de loin. Le soir, les fonctionnaires sortaient dans la rue pour y maintenir l’ordre et donnaient des pourboires aux équipes de danseurs de rue qui distrayaient les habitants ce soir-là.

Les grandes familles faisaient jouer de la musique. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Les grandes familles faisaient jouer de la musique. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Les grandes familles faisaient jouer de la musique et restaient debout toute la nuit. Certaines d’entre elles ouvraient même leurs portes aux piétons et leur offraient du thé chaud, pendant qu’ils admiraient les lanternes dans ces maisons de luxe.

Selon le calendrier traditionnel chinois, le jour de lichun (立春) qui marque le début du printemps coïncide avec la période du Nouvel An Chinois, les habitants pouvaient assister à une cérémonie ancestrale appelée « accueillir le buffle de printemps » (迎春牛) la veille de lichun. 

Il était coutume d’envoyer le buffle de printemps au palais impérial le jour de lichun. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Il était coutume d’envoyer le buffle de printemps au palais impérial le jour de lichun. (Image : Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)

Ce jour-là, les gens battaient des gongs et des tambours, faisaient envoyer un buffle en paille ou en terre jusqu’au palais ou au siège du gouvernement. Le lendemain au petit matin, l’empereur (ou le plus haut administrateur local) organisait une cérémonie avec les officiers et les militaires durant laquelle il donnait un petit coup de fouet au buffle pour encourager l’exploitation agricole. Les ministres accrochaient sur leur chapeau des accessoires en argent ou en or offerts par l’empereur et se rendaient à la cour impériale avec.

Rédacteur Yi Ming

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