En Chine, le dragon est une ancienne tradition, symbolisant la bonne fortune. La légende veut que le dragon puisse déplacer les nuages et faire pleuvoir, éliminer les catastrophes et transmettre les bénédictions du ciel. Il représente les auspices, l’honneur, le courage et incarne le pouvoir. La danse du dragon, qui est également connue sous le nom de Jeu de lanterne du dragon ou de Danse de la lanterne du dragon, est ainsi devenue une coutume traditionnelle chinoise dans tout le pays pour attirer la paix et une bonne récolte. Du nouvel an chinois à la fête des lanternes, les danses du dragon sont pratiquées dans de nombreuses régions en Chine.
La danse du dragon
Le dragon qui déplace les nuages et fait pleuvoir. (Image : Peint par
Li Gonglin, dynastie Song du nord (960-1127) / Musée National du
Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Le dragon est le premier des quatre animaux sacrés chinois (dragon chinois, phénix chinois, qilin et tortue) à la fois respecté et craint par les Chinois. Il est considéré comme le symbole du peuple chinois. Il symbolise une créature divine capable de déplacer les nuages et de faire pleuvoir, d’éliminer les catastrophes et les épidémies. Le dragon est aussi un symbole de bonne fortune, le maître du vent et de la pluie, et sa puissance est inégalée même par la plus féroce des bêtes. Comme le dragon est le maître de l’eau, les pêcheurs de la région côtière de Chine ont tous érigé des temples pour vénérer le dragon afin de jouir de conditions climatiques favorables.
La coutume de la « danse du dragon » est probablement originaire des dynasties Shang (商,1600-1046 av. J.-C.) et Zhou (周,1046 - 256 av. J.-C.) où les gens vénéraient le Ciel au moyen de cette danse. Au départ, elle était un rituel en hommage au dragon totem. Par la suite, sous les dynasties Han (漢, 205 av. J.-C. - 219 ap. J.-C.) et Tang (唐, 618-907) elle est devenue un divertissement festif. Dès la dynastie des Han, on trouve divers témoignages d’une scène aussi spectaculaire : pour attirer la pluie, les gens s’habillaient en différentes couleurs et faisaient danser les grands dragons de différentes couleurs. Peu à peu, la danse du dragon est devenue une forme indispensable d’expression de bons vœux et de prière pour la longévité et l’abondance.
Le corps du dragon peut mesurer une trentaine de mètres de long de la tête jusqu’à la queue. Il est fabriqué avec des lamelles de bambou formant de gros anneaux reliés les uns aux autres, et est recouvert d’un énorme tissu rouge décoré de motifs en forme d’écailles de dragon. Lors de la danse, le corps du dragon est tenu à l’aide de perches par plusieurs danseurs espacés d’1,5 à 1,8 mètres. Une personne, munie d’une perche surmontée d’un grand ballon, symbolisant le guide du dragon, se trouve à l’avant du dragon afin de le diriger. Au cours de la danse, le guide du dragon se déplace d’avant en arrière et invite la tête du dragon à le suivre, entrainant ainsi le corps du dragon à bouger, comme un vrai dragon qui vole dans le ciel. Aujourd’hui, les styles de la danse du dragon sont très diversifiés.
La danse du lion
La danse du lion est une tradition populaire chinoise, un art complet qui combine les arts martiaux, la danse et les gongs. Cette danse est exécutée pour le Nouvel An chinois et pour d’autres festivités religieuses ou culturelles chinoises et pour certaines célébrations. Chaque lion est interprété par deux personnes, l’une faisant bouger la tête et l’autre la queue. Accompagnés par la musique des gongs et des tambours, les artistes déguisés en lions imitent les mouvements du lion.
Cependant, à l’origine, il n’y avait pas de lions en Chine. Ce n’est qu’au cours de la dynastie Han, qu’un petit nombre de vrais lions ont été importés de l’Ouest. À cette époque, les gens imitaient l’apparence et les mouvements du lion. La danse du lion a vu le jour pendant la période des Trois royaumes.
Les premières traces de la danse du lion se trouvent dans le Livre des Han - Volume de la Musique (漢書·樂志). Ce livre mentionne « l’homme-éléphant », qui, selon l’explication de Meng Kang (孟康), natif du royaume Wei pendant la période des Trois Royaumes (220-280), était un artiste de l’art vivant qui se déguisait en poisson, en crevettes ou en lion. Cela montre que la danse du lion existait déjà au plus tard à l’époque des Trois Royaumes.
Durant les dynasties du Nord et du Sud (南北朝, 420-589), la danse du lion est devenue populaire avec la montée du bouddhisme.
Un lion qui joue avec sa balle. (Image : Paire de lions en émail cloisonné, dynastie Qing (清, 1644-1911) / Musée National du Palais de Taiwan / @CC BY 4.0)
Une légende raconte que la danse du lion a tiré son origine d’un rêve d’un empereur chinois. Lors de son voyage dans le Palais de la Lune, l’empereur Minghuang (唐明皇, aussi appelé Xuanzong) de la dynastie Tang a croisé une licorne colorée, avec une large bouche et un grand nez, devant les marches du palais. Cette créature le regardait sans aucune malice, et faisait rouler la balle devant les marches avec une posture majestueuse.
Lorsque l’empereur Minghuang s’est réveillé, il a voulu revoir cette scène. Il a donc demandé à ses ministres d’imiter la bête propice dans son rêve, et en même temps, a demandé au ministère de la musique d’inventer une danse avec des gongs et des tambours majestueux pour divertir les invités. Ainsi, la danse du lion que l’empereur a appelé la Danse du lion au réveil (醒獅舞) a vu le jour. Depuis lors, cet art est devenu très populaire en Chine.
Aujourd’hui, il existe une distinction entre les styles du nord et du sud. Au début, la danse du lion du nord était plus populaire au nord du Yangtsé, tandis que celle du sud était populaire dans le sud de la Chine, dans les mers du Sud et à l’étranger. Le spectacle de danse du lion à Guangdong est le plus célèbre du sud.
Rédacteur Jessica Wang
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