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FRANCE. Charles Perrault : au-delà du conteur mondialement connu, un homme témoin de son temps (1/2)

FRANCE

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Qui n’a pas entendu parler du Petit Poucet, du Petit Chaperon rouge ou de Cendrillon ? Qui a écrit ces contes mondialement connus ? Il s’agit de l’un des plus grands auteurs du XVIIe siècle, Charles Perrault, le père de la fameuse formule « Il était une fois ». Cependant la vie de Charles Perrault reste plutôt méconnue. Il serait intéressant d’en savoir plus sur l’homme, au-delà du conteur.

Un homme brillant proche du pouvoir

L’écrivain Charles Perrault naît à Paris le 12 janvier 1628, dans une famille bourgeoise assez aisée et lettrée. Cadet d’une fratrie de 7 enfants, il fait de brillantes études au Collège de Beauvais. Très jeune, il se passionne pour les textes sacrés et l’histoire de France. Il suit les traces de son père et devient avocat en 1651 mais la profession l’ennuie. Il préfère embrasser une carrière politique et se place sous la protection de Colbert, le puissant ministre d’État. Chargé de promouvoir la politique culturelle de Louis XIV, il est nommé en 1653, secrétaire de la « Petite Académie », appelée à devenir l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, puis sa fonction de contrôleur général de la Surintendance des bâtiments du roi lui laissera le temps de se consacrer à l’écriture. En 1671 il obtient la consécration et entre à l’Académie française

Charles Perrault verse dans l’éclectisme littéraire, il rédige des écrits galants, des essais, de la poésie. En 1682, la lecture de son poème intitulé Le siècle de Louis le Grand va déclencher la Querelle des Anciens et des Modernes dont il deviendra le chef de file. Charles Perrault, très complaisant envers la monarchie, y démontre que les œuvres modernes, en l’occurrence les œuvres du XVIIe siècle sont supérieures aux œuvres antiques. Ce qui lui vaut les foudres des Boileau, La Fontaine ou Racine, tous trois fervents partisans des « Anciens ».

Charles Perrault : au-delà du conteur mondialement connu, un homme témoin de son temps
Avec la publication des contes en prose, Les Contes de ma mère l’Oye en 1697, Charles Perrault entre dans la postérité.(Image : wikimedia / Morgan Library and Museum / Domaine public)

Les contes : un succès immédiat

La querelle fait rage et prendra fin une vingtaine d’années plus tard. Les théories polémiques de Charles Perrault tombent dans l’oubli. En revanche, avec ses contes, il entre dans la postérité. Il publie d’abord 3 contes en vers entre 1691 et 1694 puis 8 contes en prose en 1697 : Les Contes de ma mère l’Oye, ou Histoires et contes du temps passé. Grâce à cette œuvre dont il n’avoua la paternité que tardivement, les contes du merveilleux, jadis méprisés, devinrent un genre littéraire à part entière. Charles Perrault a immortalisé par écrit ces récits issus de la tradition orale. Dans sa préface, à propos des contes, il expliquait que « ces bagatelles n’étaient pas de pures bagatelles, qu’elles renfermaient une morale utile, et que le récit enjoué dont elles étaient enveloppées n’avait été choisi que pour les faire entrer plus agréablement dans l’esprit et d’une manière qui instruisît et divertît tout ensemble ». Les contes avaient donc pour fonction première d’élever les consciences, celles des enfants et des adultes, sans pour autant ignorer les problèmes du Grand Siècle si cher à Perrault.

Peu de temps après la parution des contes, l’écrivain s’éteint à Paris en 1703, à l’âge de 75 ans.

L’aspect intemporel des contes, les personnages présentés non comme des héros mais comme des archétypes (le prince, l’ogre, la fée, etc…) constituent sans doute la clé du succès que connut notre académicien de son vivant.

Dans un prochain chapitre nous analyserons de plus près deux contes emblématiques, Cendrillon et Le Chat Botté, où semble-t-il, Charles Perrault se dévoile.

À suivre...

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