Édith Piaf est un personnage qui a marqué le XXe siècle, tant par sa voix vibrante d’émotion que par sa personnalité et sa vie. Ce petit bout de femme qui semblait si fragile a pourtant été capable de supporter tant de souffrances et de transmettre tant d’émotions. Elle est un exemple pour tous ceux qui souffrent.
Édith Piaf est née à Paris, en pleine guerre mondiale, le 19 décembre 1915. Ses parents sont artistes, sa mère chante dans des cabarets et son père, Alphonse Gassion, se produit dans des cirques comme contorsionniste.
Dès le début de sa vie, Édith vit dans la souffrance. Sa mère n’a pas la fibre maternelle, elle est dépendante de l’alcool et des drogues. Elle confie Édith à sa mère qui n’est pas mieux qu’elle. Son père est mobilisé. Édith reste chez sa grand-mère maternelle jusqu’à ses dix-huit mois. Son père, lors d’une permission, lui rend visite et découvre l’état lamentable dans laquelle se trouve sa fille. Il la prend et l’emmène chez sa mère.
Plusieurs études ont démontré l’impact psychologique qu’un manque d’amour entraîne chez les enfants et à l’âge adulte. Or lorsqu’Édith arrive chez sa grand-mère paternelle, elle est rachitique, elle n’a certainement jamais été lavée, sa vie ne tient qu’à un fil. La grand-mère paternelle tient une maison de passe à Berney. Ses « filles » s’occupent bien d’Édith, elles lui donnent de l’amour et des bons soins. Mais le mal est fait. Édith a une kératoconjonctivite phlycténulaire qui l’obligera à porter un bandeau sur les yeux et finalement reçoit le diagnostic de cécité.
Bien que ce soit des filles de joie, la maison est pieuse et il n’est pas question de voir cette jolie petite fille rester aveugle. Sa grand-mère entend parler de miracles que ferait Thérèse de Lisieux, elle n’est pas encore canonisée. Elle décide d’emmener tout le monde sur la tombe de Thérèse et de prier pour qu’Édith retrouve la vue. Elle ramène de la terre de la tombe et la met dans le bandeau que porte Édith. Quelques jours plus tard, le miracle se produit : Édith voit.
Sainte Thérèse de Lisieux accompagne Édith tout au long de sa vie. (Image : canelita07 / flickr)
C’est à partir de ce moment, alors qu’elle n’a que six ans, qu’Édith priera sainte Thérèse tous les jours. Sa foi est inébranlable et la portera toute sa vie. Elle prie avant chaque spectacle et se réfugie souvent dans les églises quand elles sont vides. Malgré tous les malheurs qui jalonnent sa vie, elle s’accroche à la Sainte et bien évidemment à Jésus et à Dieu.
Édith voit, elle peut aller à l’école, mais pas longtemps. À cette époque, une enfant ne peut pas vivre dans une maison de joie, la maison du diable comme l’appellent les enfants de sa classe. Ils la maltraitent, lui jettent des cailloux. Les parents ne sont pas mieux et le père d’Édith est obligé de venir la chercher.
Elle passe la majorité de son enfance dans les rues, ramassant les pièces que son père reçoit. Celui-ci est très dur avec elle. Elle voit défiler les maîtresses de son père. Certaines lui donnent de l’affection mais pour une enfant, cette vie va définir sa vie d’adulte. De l’amour, Édith en a à revendre mais dans son cœur, il y a un grand vide. Toute sa vie, elle cherchera le grand amour. Suivant les modèles qu’elle a eus enfant et adolescente, elle aura beaucoup d’amants à qui elle se donnera complètement. Ce sera pourtant une suite de tragédies qui la blessent mais ne la découragent jamais dans sa quête d’amour absolu.
Dans le milieu qu’elle fréquente avec son amie Momone, les soirées arrosées se suivent, ce qui lui cause des soucis. Mais le ciel veille sur Édith et des hommes entrent dans sa vie pour la porter au sommet de la gloire. Sa voix, son charisme, sa soif de vie et d’amour, son endurance et son travail acharné en font la star que nous connaissons. Édith a écrit 87 chansons dont La vie en rose et L’hymne à l’amour. Elle travaille sans relâche et chante sur les plus grandes scènes de France et des États-Unis. Quand elle chante, elle se donne de tout son cœur et le public le lui rend. C’est un des moteurs qui lui permet de tenir le coup et c’est la facette brillante de sa vie.
Elle est restée toute sa vie avec un cœur d’enfant et était bien plus belle que les photos ne laissent voir car c’est son âme qui était belle. (Image : wikimedia / Studio Harcourt / Domaine public)
Ce qu’on sait peu et qui démontre la générosité et la bienveillance d’Édith, c’est tout le bien qu’elle fait autour d’elle. Elle aide les gens qui l’entourent. Elle lance la carrière de plusieurs hommes comme Yves Montand, Charles Aznavour et tant d’autres. Il se dit qu’elle aide les pauvres comme l’histoire de ce clochard qui vient vers elle et à qui elle trouve un travail sur le champ. Elle a aussi permis la restauration d’églises car elle ne peut concevoir que la maison de Dieu soit délabrée.
Côté sombre, Édith vit passionnément et ses ruptures amoureuses sont douloureuses. De plus Édith a une polyarthrite rhumatismale qui lui procure d’énormes souffrances. À cela s’ajoutent plusieurs accidents de voiture dont les séquelles intensifient sa souffrance. Elle prend beaucoup d’antidouleurs, notamment de la morphine qui la rend dépendante et provoque un caractère irascible. Elle reçoit une dose de cortisone tous les matins car elle a tellement mal qu’elle ne peut pas se lever et cela durant des années. Sa vie, elle la brûle par les deux bouts et elle décède le 10 octobre 1963 à l’âge de 47 ans, usée par les médicaments, la morphine et l’alcool.
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