Les « journées européennes du patrimoine » des 18 et 19 septembre derniers ont mis à l’honneur le patrimoine. Depuis deux décennies, la Fondation du patrimoine s’est donnée pour mission de promouvoir le patrimoine, « l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir ». Telle est la définition retenue par l’UNESCO (l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture).
La Fondation du patrimoine : évolution et développement
Organisme indépendant à but non lucratif, la Fondation du patrimoine fut créée le 2 juillet 1996. Son but est de préserver le patrimoine français de proximité, c’est-à-dire le patrimoine rural, religieux et industriel. Cette fondation favorise le financement visant à restaurer les sites et les monuments dégradés. Un label délivré aux propriétaires privés leur accorde des avantages fiscaux appréciables.
En 2002 apparaît la première campagne de dons sous forme de mécénat participatif. Les donateurs proposent leurs dons en toute transparence pour le projet de leur choix. Depuis 2009 la Fondation œuvre pour la valorisation de la biodiversité et des espaces naturels, le cadre de vie constituant un tout : édifices, paysages, espèces, etc…À partir de 2011, la Fondation du patrimoine ajoute à son actif le programme Patrimoine Emploi, compte tenu de l’impact des projets de restauration sur l’emploi. L’année 2017 est marquée par la création de la Mission Bern que le Président de la République confie à l’animateur et écrivain Stéphane Bern. Afin de sauver le patrimoine français, ce dernier doit identifier les sites menacés sur tout le territoire et encourager des financements innovants tels que la Française des Jeux (FDJ).
Quel bilan affiche la Fondation du patrimoine après plus de 20 ans d’existence ?
Le site du ministère de la Culture révèle qu’en 20 ans la Fondation a mené 25600 projets, induisant 2,9 milliards d’euros de travaux. La protection du patrimoine de proximité serait « plébiscitée » par les Français qui, d’après une étude menée en 2016, pensent « qu’il y a urgence à protéger le patrimoine ». Des partenaires de la Fondation du patrimoine soulignent l’essor des nouvelles technologies qui dynamisent les financements participatifs modernes ou « crowdfunding » et transforment les donateurs en « don’acteurs ». L’avènement d’internet et des réseaux sociaux favoriseraient en effet une philanthropie moderne et responsable.
Interrogé à propos de la Mission Bern, Stéphane Bern explique au micro du Midi Libre le 20 septembre 2020 que 180 monuments ont déjà été sauvés. Sur le plan social 35000 artisans vivent de la restauration qui génère 50 000 emplois. « 52 % du patrimoine se trouve dans des communes de moins de 2 000 habitants, et surtout, il dynamise l’économie de nos villes moyennes et de nos villages ruraux longtemps victimes de désertification. » ajoute-t-il.
Parmi les sites retenus par la Mission Bern en 2021, pourraient être cités le Couvent de Marcassu en Haute-Corse, la Poterie de Gradignan en Gironde, la Maison de Louis Pasteur à Arbois dans le Jura ou la Villa Didier à Fort-de-France en Martinique.
Le mécénat populaire promu par la Fondation du patrimoine contribue au maintien du lien social. Le public se montre de plus en plus soucieux de garder le patrimoine intact, estimant sans doute que protéger le patrimoine, c’est protéger son identité.
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