Cela fait maintenant plus de deux-cents ans que le Pavillon Chinois de l'Isle-Adam veille sur la charmante ville de l'Isle-Adam, située au Nord de l’Île de France. Cet élégant monument, d’inspiration chinoise, serait issu de l’imagination de Pierre Jacques Bergeret, riche héritier d’une dynastie de financiers et de mécènes.
L’histoire de ce petit chef-d’oeuvre commence à la suite d’un voyage en Italie, auquel Pierre Jacques Bergeret et le peintre Fragonard, tous deux bons amis, participent. Là-bas, le financier découvre les jardins à l’anglaise et les pagodes chinoises, très à la mode au XVIIIe siècle. Émerveillé par ce qu’il voit, il garde en lui le souhait de réaliser quelque chose de semblable en France. C’est ainsi qu’en mars 1778, Pierre Jacques Bergeret achète le domaine de Cassan à son cousin, dans le but de l’aménager en parc à l’anglaise orné de bâtiments décoratifs.
L'invitation au voyage d'une merveille architecturale
La construction du Pavillon Chinois s’étale vraisemblablement de 1781 à 1785. Cette « fabrique » n’est pas seulement destinée à décorer le jardin, elle est une invitation au voyage pour le promeneur, elle lui permet de se reposer et de réfléchir. Ce noble ouvrage est bâti sur un plan octogonal, et s’articule sur deux niveaux.
Un niveau inférieur d’abord, en pierre de taille, abritant des colonnes doriques et des niches, positionnées autour d’un bassin. Ce niveau a une dimension utilitaire, car il permet la régulation des eaux de l’étang se situant derrière le monument. Il est bon de souligner que cette solide base de pierre est sans doute ce qui a permis à l’édifice de parvenir jusqu’à nous, protégeant ainsi la construction en bois de l’humidité.
Mais c’est dans la partie supérieure du pavillon que se dévoile l’essentiel du style d’inspiration chinoise. Ce dernier est composé d’un péristyle en bois de huit piliers, supportant un auvent retroussé au droit de chacun d'entre eux. De même, la salle est généreusement ouverte sur l’extérieur par huit portes-fenêtres. Le toit, recouvert de plaques de cuivre, est surmonté d’une haute hampe soutenant une sphère de cuivre et des cercles métalliques ornés de clochettes. Enfin, des lions-dragons, situés de part et d’autre de la structure, surveillent attentivement les deux escaliers menant à l’étage.
Accès au jardin du Pavillon Chinois – Cette magnifique grille fut sauvée in extremis de la casse avant d’être transportée à L’Isle-Adam. Elle offre une féérie supplémentaire à ce lieu verdoyant. (Image : office de tourisme de L’Isle-Adam – photo de presse)
Une restauration initiée par la ville de l'Isle-Adam
Laissé à l’abandon pendant plusieurs années et endommagé lors la seconde guerre mondiale, il est racheté par la ville en vue d’une restauration. Pendant quatre ans, une équipe d’artisans appliqués s’efforce de lui redonner son éclat originel, jusqu’à son inauguration en 1975.
Il faut attendre la période entre 2007 et 2008 pour qu’une seconde réfection soit effectuée sur l’édifice.
Une grille majestueuse, placée lors de la restauration de 1975, donne un accès féérique au jardin de ce bijou architectural, et ajoute à la poésie des lieux. Elle fut sauvée de la casse en 1906, et était depuis 1907 à l’entrée de la propriété du château de Cassan.
Le petit joyau du parc de Cassan, indissociable de la ville de l’Isle-Adam, est un des derniers témoins, en France, de cette ferveur pour la Chine au XVIIIe siècle. Classé monument historique en 1965, il continue encore aujourd’hui d’émerveiller et de rendre un vibrant hommage à la véritable culture millénaire chinoise.
Avec l’aimable collaboration de l’office de tourisme de L’Isle-Adam
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