Culture. La légende incroyable de Sainte Procule, morte pour sa foi 

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Sainte Procule aurait vécu entre le XIe et XIIe siècles. Fille unique du comte de Rodez, celui-ci la destinait au mariage. Sainte Procule souhaitait se vouer au Seigneur. Une histoire somme toute assez banale si la fin n’était pas aussi spectaculaire.

Selon le site Racine et Histoire, Sainte Procule serait la fille unique de Richard IV de Millau, 1er comte de Rodez et de Adélaïs, fille d’Hugues, comte de Rodez, Toulouse. Elle aurait grandi à Rodez dans l’aisance que lui confère sa naissance.

Bien qu’élevée dans le luxe et les grandeurs, elle ne s’intéresse pas aux richesses, aux amusements frivoles, aux fêtes profanes. Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est aller à l’église et elle y va tant qu’elle le peut. Quand elle doit vraiment paraître en public elle se montre modeste, aimable et son comportement délicat, plein de ferveur chrétienne font que tous sont en admiration. Pour ne rien gâcher, Sainte Procule est une très jolie jeune fille.

Ses parents, bien que chrétiens, ont une seule fille et souhaitent la marier pour assurer la succession. Ils sont inquiets, car leur fille a le désir d’entrer dans les ordres mais se rassurent en pensant qu’elle est encore bien jeune. Elle pourrait changer d’avis et dans le cas contraire, de par son obéissance, elle se soumettrait. C’est mal connaître son cœur fervent.

Quand Sainte Procule à 16 ou 17 ans, ses parents lui cherchent un époux qu’ils trouvent en la personne du jeune et riche seigneur nommé Géraud d’Aurillac. Celui-ci, charmé par tant de grâce, accepte volontiers de l’épouser. Lorsque les parents de Sainte Procule lui annonce la nouvelle, elle leur répond avec douceur et respect mais fermeté « Mon seul souhait est de consacrer ma vie entière à Jésus-Christ, le seul Seigneur de mon cœur ».

Ses parents, surpris par la réponse, font leur possible pour la dissuader. Larmes, caresses, menaces, rien n’y fait, tous leurs efforts sont vains. Rentrée dans sa chambre, Sainte Procule se met à genoux et prie Jésus-Christ. Elle renouvelle son engagement et demande la force de surmonter les obstacles qui menacent de la séparer de lui.

L’occasion ne tarde pas à se présenter. Ses parents ne tiennent pas compte de son souhait et décident de lui imposer un mariage. Ils organisent les fiançailles puis fixent la date du mariage. Alors que les préparatifs du mariage mettent la maison en émoi, Sainte Procule reste ferme dans sa résolution.

Le matin de ce jour redoutable, tout est disposé pour que la fête se déroule dans la magnificence qui convient à une famille de ce rang. Les amis et la famille de la maison sont tous présents, se réjouissant de cette brillante cérémonie. Le Seigneur Géraud arrive avec les siens, parés de leurs plus beaux atours. Tout le monde est là et attend patiemment que la fiancée se présente.

Pendant ce temps, Sainte Procule prie, demandant au Seigneur de la protéger et de la guider. Soudain, elle entend une voix qui lui dit « sors de ta famille, de ton pays et viens sur la terre que je te montrerai ». Aussitôt elle se lève pleine de force et de courage, enlève la magnifique robe de mariée et revêt une simple robe. Elle sort furtivement de la maison et s’enfuit dans les bois avec comme guide, son ange gardien.

Elle traverse tout le pays escarpé qui sépare la région de Rouergue de l’Auvergne. Rien ne l’arrête, ni les rochers, ni les précipices, ni les forêts sombres. Elle traverse encore l’Auvergne entière, surmontant sa fatigue, échappant au danger auquel elle était peu accoutumée, son amour pour le Seigneur lui donne la force d’avancer et la protège de tous les périls.

Elle arrive dans le Bourbonnais tout proche de la petite ville de Gannat. Là, elle découvre une petite caverne dans laquelle elle s’installe pour s’entretenir dans la solitude avec son Seigneur.

Pendant ce temps, Géraud et toute l’assistance découvrent la disparition de Sainte Procule. Le père de Sainte Procule, d’abord consterné, entre dans une violente colère. S’excusant auprès de Géraud, il le prie de ramener la fugitive et si ce n’est pas possible, de lui donner la mort.

Géraud erre quelque temps et finit par arriver près de la retraite de Sainte Procule qui se croyait en sécurité. Quand il l’aperçoit, il retrouve la vivacité de sa passion et essaie de la ramener par la douceur et la persuasion.

Devant son inflexible résolution, Géraud entre dans une rage folle, dégaine son épée. Elle prend la fuite mais Géraud la retrouve à cent pas de la ville de Gannat et lui dit : « vous êtes indigne de mon alliance et puisque vous n’avez pas voulu de moi comme époux vous m’aurez comme bourreau ». À ces mots, Sainte Procule tombe à genoux, fait le signe de croix, prononce le nom de Jésus et par le glaive sa tête roule par terre.

Mais ô prodige, la vierge se relève comme si elle était en vie. Elle prend sa tête entre ses mains et marche d’un pas assuré vers la ville de Gannat. À la vue d’un miracle si étonnant, Géraud implore son pardon. Sainte Procule s’arrête, se retourne et voyant son repentir, lui offre son pardon avant de reprendre sa marche vers la ville.

Géraud persistera dans sa conversion. Afin d’expier son crime, il passe le reste de ses jours dans la solitude, menant une vie contemplative et meurt en odeur de sainteté.

Mais l’histoire n’est pas finie, Sainte Procule arrive à Gannat. Elle traverse plusieurs rues à la stupéfaction des habitants, certains lui jettent des insultes. Ils seront atteints de maladies incurables ou perdront tous leurs biens et honneurs.

Sainte Procule arrive à l’église de Sainte-Croix où la messe est dite. Elle entre, se prosterne au pied de l’autel et s’affaisse.

Devant un tel miracle, l’évêque de Clermont-Ferrand se rend à Gannat pour célébrer en personne les obsèques de la sainte martyre. L’histoire du prodige est si extraordinaire qu’elle se répand rapidement dans le pays et la foule se presse pour assister à la cérémonie. Sainte Procule sera inhumée près du grand hôtel de l’église Sainte-Croix. Elle est la patronne de Gannat.

Le site Centre France Auvergne propose deux autres histoires. La première vient du Vicomte de Resie, en 1855. « Il décrit la même histoire mais Sainte Procule serait une paysanne qu’un noble cruel souhaitait mettre dans son lit. Elle a préféré la mort et a été décapitée. »

Toujours d’après le site Centre France Auvergne, « Au XIXème siècle, le docteur Vinaire essaie d’alléger ces traditions invraisemblables. Il pense que Sainte Procule était la fille d’un prêtre païen, devenue chrétienne aux premiers temps de la prédication des apôtres dans les Gaules. Sollicitée d’abjurer, elle préfère le martyre au reniement de sa foi nouvelle. »

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