La comtesse de Ségur a vécu dans le château des Nouettes de 1822 à 1872. Elle a eu huit enfants et vingt petits-enfants dont elle s’est occupée. Son fils Gaston se rappelle qu’elle jouait régulièrement avec eux et leur contait des histoires. De ces histoires, elle a écrit vingt livres, chacun dédié à un de ses petits-enfants.
Une fois l’éducation de ses enfants terminée, la comtesse Sophie de Ségur a le temps d’écrire. Elle prend modèle sur ses petits-enfants, les gens et la nature qui l’entourent pour écrire ses contes. Il y a vingt livres, un pour chaque petit enfant.
Ses histoires se veulent éducatives. Contre la violence, la comtesse est une des premières personnes à proposer une éducation plutôt stricte, mais bienveillante. Fervente catholique, ses livres s’imprègnent de bienveillance, de loyauté, d’obéissance, de dévouement.
Ne dit-on pas « la curiosité est un vilain défaut » ? Certes, il y a curiosité et curiosité. Dans l’histoire résumée ci-dessous et contée dans le podcast, on découvre pourquoi la confiance et la gratitude doivent dominer une curiosité inappropriée.
Le conte de la petite souris grise
Un père et sa fille vivent dans une jolie maison entourée d’un beau jardin, lui-même entouré d’un haut mur de pierres sèches. Rosalie grandit avec l’amour de son père qui lui donne toute l’éducation dont elle a besoin. Une chose étonnante est qu’il conditionne Rosalie à ne jamais être curieuse.
Alors que Rosalie approche de ses quinze ans, elle voit son père se diriger vers une cabane sans fenêtre au fond du jardin. Peu après, elle souhaite avoir la clé pour chercher un arrosoir mais la réaction de son père attise sa curiosité. Bien que son père lui dise de ne surtout pas ouvrir la porte avant ses quinze ans, Rosalie succombe à sa curiosité.
Une petite souris qui est en fait la fée Détestable s’échappe de la cabane. Par une succession de scènes Rosalie doit quitter sa maison et son père car maintenant, elle est sous le pouvoir de la fée Détestable. Elle cherche refuge ailleurs, mais la petite souris la suit et personne ne veut d’elle. Elle finit par s’endormir dans les bois.
C’est alors que le prince Gracieux, inspiré par la reine des fées, décide de chasser dans la forêt et se retrouve devant Rosalie dont il s’éprend tout de suite. Il la ramène au château et veille sur elle. Il lui fait visiter le château et le jardin et lui montre un arbre enveloppé d’une toile. Il lui demande de ne surtout pas l’ouvrir avant ses quinze ans, jour de son mariage.
Malheureusement, Rosalie laisse sa curiosité la dominer, elle ouvre la toile et voilà que le château est détruit et tous ses habitants sont ensevelis. Le prince sort des décombres et lui en fait le reproche. Rosalie s’enfuit et se reproche sa coupable ingratitude et sa stupide curiosité.
Elle reste là, face aux ruines du château, accablée par sa curiosité, cherchant comment la dominer. Son père lui avait dit qu’elle aurait trois épreuves et que si elle passait une des épreuves, la souris grise Détestable ne pourrait plus lui nuire. Elle reste ainsi toute la journée.
Le soir venant, une vieille femme passe par là et lui demande si elle peut garder une cassette pour elle. Rosalie, qui, mis à part sa curiosité, est une très gentille fille, accepte. Durant toute la nuit, elle résiste à la tentation bien que la fée Détestable ne cesse de la tenter. Au matin, la cassette se fend au grand dam de Rosalie. La reine des fées apparaît et lui dit qu’elle a réussi l’épreuve.
Ainsi, les mauvais tours de la fée Détestable s’évanouissent, Rosalie retrouve son père et le prince Gracieux. Le château et ses habitants sont indemnes et les noces sont célébrées. Rosalie et le prince vécurent heureux de nombreuses années. Ils eurent beaucoup d’enfants et Rosalie n’a plus jamais succombé à la curiosité.
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