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Histoire. Jeanne d’Arc endura toute épreuve pour sauver le royaume de France (4/6)

FRANCE > Histoire

Sans préparation et sans l’avis de Jeanne d’Arc, le roi Charles VII, nouvellement sacré, voulut délivrer Paris et empêcher le cardinal de Winchester d’y couronner le jeune roi anglais Henri VI. Dans cette entreprise hasardeuse, Jeanne d’Arc fut gravement blessée, récolta de la médisance et perdit le soutien de ses troupes. Jeanne d’Arc mena d’autres sièges et d’autres batailles durant l’automne et l’hiver 1430. Mais au printemps suivant, elle fut capturée à Compiègne par les Bourguignons.

Une bataille contre le gré de Jeanne d’Arc

Une ville telle que Paris ne pouvait être prise qu’en l’affamant par un siège, mais les Anglais étaient maîtres de la Seine et du ravitaillement en nourriture. De plus, ils étaient soutenus par de nombreux habitants qui s’étaient compromis.

Toutefois, le roi ne prit pas l’avis de Jeanne d’Arc et, contre son gré, une bataille s’engagea. C’est dans cette bataille imprudente que Jeanne d’Arc fut blessée une seconde fois. Elle était bien en vue à commander ses soldats quand une flèche lui traversa la cuisse. Elle résista à la douleur et resta pour encourager les troupes à donner l’assaut. Perdant beaucoup de sang, elle se mit à l’abri dans un fossé et on ne put la décider à revenir jusque tard le soir. Elle redoutait que cet échec sous les murs de Paris, la laisse sans ressource.

Jeanne d’Arc endura toute épreuve pour sauver le royaume de France
Jeanne d’Arc résista à la douleur et resta pour encourager les troupes à donner l’assaut. (Image : wikimedia / Bayot, A., dessinateur-lithographe / CC0)

Jeanne d’Arc revint de son fossé, maudite des siens comme de ses ennemis. Nombre de soldats avaient été blessés et on l’accusait à tort d’avoir voulu cette attaque. De plus, la pieuse ville de Paris fut scandalisée qu’on puisse donner l’assaut le jour de la Nativité de Notre Dame.

La capture de Jeanne d’Arc par les Bourguignons

Dans l’automne suivant, Jeanne d’Arc fit encore, avec son armée, les sièges de Saint-Pierre-le-Moûtier et la Charité-sur-Loire, près de Nevers, deux villes parmi les dernières places fortes des Bourguignons, alliés des Anglais. Après plusieurs assauts, la ville fortifiée de Saint-Pierre-le-Moûtiers capitula et Charles VII la remercia en l’anoblissant. Toutefois, raisonnablement, elle abandonna le siège de La Charité, car il s’avérait être long dans un hiver rigoureux et les assiégés étaient bien ravitaillés en nourriture et en armes.

De leur côté, les Anglais, de plus en plus diminués, demandèrent une aide plus soutenue du duc de Bourgogne. Celui-ci pensait pouvoir tirer profit de la faiblesse des Anglais. Ainsi, il assiégea Compiègne dont les habitants s’étaient ralliés à la cause de Charles VII. Jeanne d’Arc vint avec ses soldats pour délivrer la ville.

Elle attaqua le jour même les Bourguignons qui, surpris, se mirent rapidement au combat et repoussèrent avec force les assiégés dans leurs murs. Jeanne d’Arc, restée en arrière pour couvrir la retraite, ne put rentrer à temps. Vite reconnue par les assiégeants, elle fut tirée à bas de son cheval et capturée.

Jeanne d’Arc endura toute épreuve pour sauver le royaume de France
Jeanne fut capturée par les Bourguignons, alliés des Anglais, le 23 mai 1430. (Image : wikimedia / FredSeiller / CC0)

Jeanne d’Arc ne fut pas étonnée. Elle savait que c’était son destin. Elle avait dit à ses parents, qu’elle avait retrouvés à Reims, étonnés de son courage : « Je ne crains rien, que la trahison ». En parlant de son rôle ici-bas, elle dit : « C’est pour cela que je suis née ». La délivrance d’Orléans et le sacre de Reims accomplis, sa sainteté était en péril.  Devait-elle passer l’épreuve suprême pour qu’il n’y ait pas de doute, dans la mémoire des hommes, sur la pureté de sa mission ?

La sainteté est-elle toujours à l’opposé de la guerre ?

Jeanne d’Arc avait dit en prenant possession de l’épée de Sainte Catherine :  « Je ne veux pas me servir de mon épée pour tuer personne ». Plus tard, elle qualifia ainsi son épée : « excellente pour frapper d’estoc et de taille ». En outre, elle pouvait devenir rude et colérique pour réprimer ses soldats indisciplinés, et impitoyable pour les prostituées qui les suivaient tout au long des campagnes militaires.

Peu avant d’être capturée, elle consentit de livrer à la justice, qui le réclamait pour le pendre, un brigand exécré et redouté dans tout le nord, ce qui dut altérer son caractère de sainteté pour beaucoup. Jeanne d’Arc n’était pas orgueilleuse et ne se considéra jamais comme une sainte. Elle avouait souvent qu’elle ignorait l’avenir. A Bourges, on lui demanda de toucher des croix et des chapelets. Elle rit et dit : « Touchez-les vous-même, ils seront tout aussi bons ».

Jeanne d’Arc endura toute épreuve pour sauver le royaume de France
Tout au long des batailles et de sa mission divine, Jeanne d’Arc pratiqua la religion, suivie par son confesseur et aumônier, Jean Pasquerel. (Image : wikimedia / Maurice Denis / CC BY-SA 4.0)

Cette simplicité et ce bon sens ne pouvaient faire mépriser Jeanne d’Arc comme folle. Elle se doutait qu’elle allait bientôt mourir. Dès le début elle avait dit : « Il me faut employer, je ne durerai qu’un an, guère plus ».

Jeanne d’Arc valait un prix d’or, autant pour les Bourguignons que pour les Anglais. Aux mains des Bourguignons, elle fit deux tentatives d’évasion, par souci du devenir des gens de Compiègne. Ses saintes la prévenaient pourtant « qu’elle ne serait délivrée qu’elle n’eût vu le roi des Anglais ». A la deuxième tentative, sautant de la tour de Beaurevoir, elle faillit perdre la vie et resta deux jours sans manger. 

Les agissements des Anglais pour acheter Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc resta prisonnière mais elle continuait d’agir par ses prières. Par une révélation de l’archange Saint Michel, elle prédit la délivrance de Compiègne au 1er novembre, ce qui eut bien lieu ce jour-là. Peu après, le duc de Bourgogne fut défait à Germiny. Des humiliations qui allaient l’inciter encore davantage à livrer Jeanne d’Arc aux Anglais.

Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, était puissant, possédait de nombreux fiefs dans cette période du début du XVe siècle, et souhaitait en acquérir plus encore. Pour cela il avait besoin de l’aide des Anglais et Jeanne d’Arc était une formidable « monnaie d’échange ». Elle avait humilié les Anglais par ses actions glorieuses et ses victoires éclatantes, et par l’admiration que lui portait le peuple français.  

Jeanne d’Arc endura toute épreuve pour sauver le royaume de France
Le duc de Bourgogne avait besoin de l’aide des Anglais et Jeanne d’Arc était une formidable « monnaie d’échange ». (Image : wikimedia / Rogier van der Weyden / Domaine public)

Les Anglais, dirigés par le cardinal de Winchester et son gouvernement d’évêques, blessés dans leur orgueil, ne pouvaient accepter que cette jeune vierge de 18 ans ait retourné la situation en faveur du véritable roi de France Charles VII, et redonné l’espoir et la hardiesse aux Français. Ils voulaient la juger et la faire condamner comme sorcière. Qu’elle soit, par tous, reconnue comme possédée par le démon et brûlée vive. 

En ce temps-là, il n’y avait pas de demi-mesure : c’était soit Dieu, soit le démon qui était à l’œuvre. Admettre que l’œuvre de Jeanne d’Arc était celle de Dieu, c’était admettre, dans l’esprit des Anglais, que leur cause était celle du démon. C’était intolérable pour un cardinal et ses évêques.

A cause de personnes qui lui étaient défavorables et d’un mauvais concours de circonstances dans l’entourage du roi Charles VII, Jeanne d’Arc se sentit totalement abandonnée. Moyennant argent et corruption pour quelques personnes, et des manœuvres économiques habiles vis-à-vis du duc de Bourgogne, les Anglais purent enfin eux-mêmes acheter et emprisonner Jeanne d’Arc.

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