Le Mont des Alouettes, en Vendée, est un lieu historique et emblématique de la période des Guerres de Vendée (1793-1796). À l’époque, les moulins étaient utilisés pour transmettre des messages aux royalistes. Ces guerres civiles ont été particulièrement sanglantes et meurtrières. Les Vendéens défendaient la royauté et celle-ci ne les a pas oubliés.
Selon les différents récits historiques, la Révolution française s’est faite dans le sang et la douleur. Un groupe a pris le pouvoir, tuant ceux qui ne les reconnaissaient pas. De la royauté, la France est passée à la dictature révolutionnaire. Pourtant, ce que voulait le peuple, c’était « du pain ». Cela a conduit à ces années, connues comme étant la période de la Terreur : une période marquée par les luttes intestines et qui a fait passer sous la guillotine les têtes des nobles et des opposants.
Madame Royale, son histoire et son soutien à la Vendée
Madame Royale, née Marie-Thérèse de France en 1778, était la fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Elle a grandi à Versailles, entourée de l’amour de ses parents. Sa mère a veillé à son éducation et lui a souvent rappelé de rester humble et douce. À l’âge de onze ans, sa vie a basculé. Versailles est envahi, la famille est déportée au palais des Tuileries, puis à la prison du Temple.
En 1793, son père est guillotiné. Il passe sa dernière nuit en compagnie de sa famille. Une de ses dernières recommandations est de pardonner à ses bourreaux. Suite à sa mort, le reste de la famille est séparé, Marie-Thérèse de France reste avec sa tante qui sera décapitée quelques mois plus tard.
Elle est restée enfermée, totalement seule, sans aucune nouvelle de sa famille. Elle a été la seule rescapée et est devenue une héroïne de la révolution malgré elle. On l’appelle alors l’Orpheline. En 1795, elle entre à la cour de Vienne, suite à un échange de prisonniers. Quatre ans plus tard, elle se marie avec Louis Antoine d’Artois, duc d’Angoulême. Durant sa longue vie, elle a dû s’exiler à plusieurs reprises.
Malgré tous ses déboires, certains récits historiques précisent qu’elle montrera une grande générosité pour les œuvres caritatives, une grande piété et une loyauté sans faille à la royauté et à son pays. N’ayant pas de descendant, à son retour en France, elle parcourt le pays pour se faire connaître, notamment en Vendée. Elle financera alors la construction de la Chapelle du Mont des Alouettes et donnera une grosse somme d’argent pour soutenir les familles des Vendéens morts pour sa cause.
Les guerres de Vendée
Comme les Vendéens, très attachés à leurs valeurs religieuses et profondément royalistes, vivaient mal les ordres de Paris, ils ont demandé de l’aide aux nobles et sont partis en guerre.
Quand le gouvernement de la Révolution leur a demandé de partir en guerre sous le drapeau révolutionnaire, c’en était trop et ils se sont alors révoltés. Les années de la Terreur ont fait tomber des milliers de têtes à travers la France, ce qui a fait dire qu’il n’y a pas eu de « génocide vendéen ». Selon une vidéo de France Culture, la Convention a demandé d’exterminer « les Brigands vendéens », ce n’est donc pas tout le peuple vendéen qui a été massacré.
Néanmoins, la colonne infernale, dirigée par le général Turreau, applique la politique de la terre brûlée et les Vendéens républicains qui se trouvent là sont aussi exécutés. Des dizaines de milliers de personnes seront torturées ou violées et massacrées, voire même noyées. En effet, 4 800 personnes sont embarquées dans des barques et jetées dans le fleuve. En 1794, le général Turreau est destitué et le massacre cesse, mais pas la guerre. Ce n’est qu’à la mort de Robespierre que la situation va se détendre, sans pour autant que la Vendée retrouve la paix. Il y a encore des soulèvements en 1799, 1815 et 1832.
La cérémonie du jubilé
2023 marque le jubilé des deux cents ans de la Chapelle du Mont des Alouettes. Depuis la mort de Louis XVI et les guerres de Vendée, les descendants de Louis XVI reviennent régulièrement commémorer ces faits.
Le rapport avec cette chapelle ? Le Mont des Alouettes est venteux, c’est pourquoi il y avait de nombreux moulins. Ceux-ci informaient les Vendéens des avancées républicaines par la position de leurs ailes. C’était aussi le lieu où ils se retrouvaient. C’est pourquoi la dernière représentante de la famille royale, en la personne de Marie Thérèse de France, fille de Louis XVI, s’est rendue au Mont des Alouettes, en Vendée, en septembre 1823, pour remercier les milliers d’anciens combattants fidèles à sa famille.
À cette occasion, elle a répondu au souhait du préfet d’édifier une chapelle en l’honneur du roi son père et des martyrs des guerres de Vendée. À cette demande, la duchesse d’Angoulême aurait répondu : « Combien cela coûtera-t-il ? » « Cinq mille francs au plus », aurait répliqué le préfet « Et bien, je les donnerai l’année prochaine, car cette année j’ai beaucoup dépensé, et cependant je ne puis rien refuser de ce qui dépend de moi dans la Vendée » ajoutera-t-elle. La situation politique étant loin d’être stable, ce n’est qu’en 1968 que la chapelle sera définitivement inaugurée.
Le prince Louis-Alphonse de Bourbon, duc d’Angoulême, descendant de Louis XVI, et sa famille, sont venus rendre hommage aux Vendéens qui se sont battus à mort pour défendre leur foi et la royauté. Lors de son discours, il a déclaré : « En ces temps troublés, ma présence sur cette terre de Vendée, autrefois si éprouvée, se veut aussi un message de foi et d’espérance, pour tous les Français fidèles à leur Patrie, à leurs racines et à leurs valeurs héritées des civilisations grecques, romaines et chrétiennes ! » Il a parlé également de sa grand-tante Marie-Thérèse de France, duchesse d’Angoulême, de la duchesse de Berry, mère d’Henri V. Il avait récemment rendu hommage au général François Athanase Charette de La Contrie dans une lettre publiée par le magazine Causeur.
La journée s’est passée en cérémonies et diverses activités familiales, ainsi qu’une messe en latin en mémoire des Martyrs de Septembre. Parmi les différentes activités, pour remercier la famille royale de sa venue, un petit spectacle retraçant l’histoire a été joué par des enfants.
Collaboration Evelyne Boilève
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.