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Histoire. La civilisation des Gaulois, leurs qualités, leurs activités et leur combativité (2/2)

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L’élégance des femmes et des hommes gaulois était appréciée par les Grecs de passage en Gaule, mais les Romains avaient un autre regard sur leurs intrépides voisins. D’où les guerriers gaulois tiraient-ils leur volonté de combattre ?  

Le commerce gaulois s’établit et permit d’écouler une production abondante

L’artisanat prospère des Gaulois et leur production importante de matière première entraîna inévitablement la nécessité de faire du commerce. À partir du IIe siècle av. J.-C., le commerce s’accrut entre la Gaule et Rome. Les échanges furent facilités par l’utilisation des premières monnaies. Il y avait deux voies principales pour les commerçants, celle reliant Narbonne à Toulouse, puis Bordeaux et celle allant de Marseille jusqu’à la Gaule centrale.

Les échanges étaient considérables et on imagine aisément des établissements de négociants le long de ces voies terrestres ou fluviales. Toutes sortes de produits entraient dans le négoce : céréales, tissus et vêtements, cuir, sel, lingots de fer et... des esclaves (en majorité des prisonniers de guerre). Des quantités considérables de vin affluaient en Gaule, qu’on estime à un million d’amphores par an, soit environ 25 millions de litres. De même, l’huile d’olive y arrivait en grande quantité.

La civilisation des Gaulois, leurs qualités, leurs activités et leur combativité
Des quantités considérables de vin en amphores affluaient en Gaule. (Image : wikimedia / Jeangagnon, CC BY-SA 3.0)

Des échanges avaient lieu aussi avec les Îles Britanniques, notamment du minerai d’étain, nécessaire à la fabrication du bronze. Il existait un commerce d’ambre entre la Gaule et les pays nordiques. Les Gaulois commerçaient avec tous leurs voisins et même au-delà. Leurs inventions et leurs technologies, dont certaines sont encore utilisées aujourd’hui, étaient reprises dans d’autres pays.

Nous avons encore des éléments de cette culture gauloise, présents dans notre quotidien, dans des techniques de travail, dans notre langage (environ un millier de mots de notre vocabulaire remonte à des racines gauloises) et dans le nom de lieux. Peut-être même avons-nous un peu de ces éléments dans notre tempérament ? 

Les Gaulois étaient élégants aux yeux des Grecs...

Les observateurs grecs étaient frappés par l’élégance des Gaulois. Chacun accordait une grande attention à sa tenue, à ses vêtements, à sa chevelure. Laurent Olivier nous dit : « Là encore, on est loin de cette image du Gaulois arriéré vivant dans sa crasse au fond des bois ». Il confirme aussi : « On peut parler d’une civilisation raffinée. Donc évidemment, les Gaulois se lavent, les Gaulois se rasent, on a des rasoirs, des pinces à épiler, des objets de toilette. On a aussi beaucoup d’éléments de parure qui montre un grand soin accordé à l’apparence. » 

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De magnifiques objets de parures rehaussaient l’élégance des Gauloises et des Gaulois. (Image : wikimedia / Musée Saint-Raymond / Domaine public)

Les observateurs grecs, dont l’historien Posidonius d’Apamée, étudiaient des Gaulois résidant dans les régions peu éloignées de la Méditerranée, ou des commerçants venant de plus loin pour s’occuper de leur négoce dans les villes de Massilia ou de Narbonne. On doit souligner que ces observateurs grecs rencontraient surtout des personnes relativement riches. Mais qu’en était-il des guerriers gaulois ? 

… et barbares aux yeux des Romains 

Les Romains avaient un autre point de vue, car ils pouvaient être, de temps à autre, confrontés aux guerriers gaulois, combattants féroces et redoutables coupeurs de têtes, et c’était plutôt, dans leur esprit, cette représentation qu’ils avaient des Gaulois. Laurent Olivier souligne : « La Gaule, c’est un pays dangereux pour les Romains, on n’y va pas. Et même les Grecs ne s’aventurent pas très très profondément dans le monde gaulois, ils restent sur les côtes. Les Romains les voient comme des barbares agressifs. » Selon cet historien, la société gauloise était effectivement guerrière, mais cela a été généralement surévalué par les sources écrites les plus utilisées, telles que le livre de Jules César La guerre des Gaulesou les récits de bataille de l’historien romain Tite-Live. De plus, les guerriers ne représentaient qu’une faible partie de toute la population. Néanmoins, ils étaient très combatifs.

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Les Romains pouvaient être confrontés aux guerriers gaulois, féroces et redoutables coupeurs de têtes. (Image : wikimedia / Évariste Vital Luminais, CC BY-SA 4.0)

Concernant la coutume de couper la tête de leurs ennemis, Laurent Olivier avance l’explication suivante : « Cela existait dans de nombreuses sociétés guerrières à travers le monde. Avec la tête, vous vous appropriez la force du grand guerrier ennemi, et ces têtes, elles deviennent ensuite un élément qui va protéger votre propre communauté. Ces têtes sont puissantes, elles sont placées dans des boîtes ou sur des portiques dans les sanctuaires [..] L’archéologie a permis de retrouver certains de ces crânes qui étaient placés à l’entrée des oppida, ces fortifications gauloises ». L’historien ajoute : « … c’est ce que raconte Posidonius : dans les familles, on conserve, embaumées, la tête des grands ennemis que les ancêtres ont abattus ».

Couper la tête de l’ennemi, et là il ne s’agissait plus de Romains mais de Gaulois ennemis, permettait aussi de récupérer le torque, gros collier rigide en métal précieux. Selon Laurent Olivier, les sources historiques gréco-romaines montrent les guerriers gaulois des IIIe et IVe siècles av. J.-C. allant au combat couverts d’or, et en particulier portant un gros torque en or. On ne retrouve jamais ces torques dans les sépultures, en revanche, on les retrouve dans les sanctuaires. Ils n’étaient pas un objet personnel du guerrier, mais étaient plutôt l’or des dieux, qui protégeaient les guerriers et qu’ils emmenaient au combat.

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Les combattants gaulois portaient souvent un torque en or ou autre métal précieux. (Image : wikimedia / Nid123, CC BY-SA 3.0)

Pour expliquer cette violence guerrière sous-jacente à la société gauloise, Laurent Olivier indique que « les grands guerriers vont au combat comme à une performance, ce qui est important c’est la renommée. Il s’agit d’être le plus courageux possible sur le champ de bataille (...). Ils s’entourent d’un aéropage de jeunes guerriers qui les suivent, et il y a une compétition pour être le plus vaillant au combat. »

Dans la société gauloise,il y avait des artistes poètes et chanteurs, les bardes, qui avaient pour rôle, entre autres, de garder la mémoire des grands événements et des hommes remarquables, de ce qui fait toute la richesse d’une culture et qu’on ne doit pas oublier. « Les bardes ne sont pas des flatteurs, (..) ce sont vraiment des gens qui transforment les actions des guerriers en une sorte de saga qui justement construit cette réputation », indique encore l’historien.

Les conflits et les batailles en République romaine

Il y eut un conflit important entre Gaulois et Romains, en 388 av. J.-C. Tite-Live, historien romain, en fit le récit quatre siècles plus tard. Nombre de Gaulois vivaient dans la Gaule cisalpine au nord de l’Italie. Les Étrusques, originaires d’une région voisine, étaient en conflit avec ces Gaulois et demandèrent l’aide de la République romaine pour résoudre leurs différends. Les Romains acceptèrent, cela leur permettant d’exiger un tribut du peuple secouru, et peu à peu, d’y imposer leur loi et leur culture.

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Après l’échec des négociations, Brennus et ses hommes décidèrent de marcher sur Rome. (Image : wikimedia / Musée national de la Marine / Domaine public)

Les ambassadeurs romains entreprirent des négociations avec Brennus, le chef des Gaulois, mais celles-ci n’aboutirent pas, ce qui décida Brennus et ses hommes à marcher sur Rome. L’armée romaine se regroupa sur les rives de l’Allia, à quelques kilomètres de Rome, pour stopper l’avancée gauloise, mais ce fut un échec. Brennus ne profita pas d’attaquer Rome dans le même élan. Il décida de passer la nuit à piller aux alentours, à boire et à chanter. Il laissa ainsi le temps aux Romains de fuir Rome. Il ne restait à Rome que les gens du Sénat et mille soldats, enfermés dans la citadelle.  

Brennus installa son camp dans la ville (au Forum) et fit le siège du Capitole pendant sept mois. Une nuit, fut découverte une possibilité d’escalader les remparts. Les meilleurs guerriers gaulois entreprirent l’escalade dans la nuit silencieuse, mais, arrivés en haut, les oies sacrées du temple de Junon les accueillirent en criaillant et donnant l’alerte, permettant aux Romains de repousser les Gaulois. Ne pouvant tenir le siège plus longtemps, les Gaulois acceptent de sortir de Rome en échange de 300 kg d’or pur, de vivres et d’une partie du territoire romain.

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Les meilleurs guerriers entreprirent l’escalade du rempart dans la nuit silencieuse, mais les oies sacrées du Capitole les accueillirent en criaillant et donnant l’alerte. (Image : wikimedia / Henri-Paul Motte / Domaine public)

Cet événement fut extrêmement traumatisant pour les Romains. Ils découvraient un véritable ennemi. Un ennemi trop près de leur nation et qui ne les laisserait pas en paix. Effectivement, d’autres incursions des Gaulois eurent lieu sur le territoire romain, dans les deux siècles suivants, qui se soldèrent toutes par des défaites gauloises, l’armée romaine s’organisant toujours mieux pour faire face aux invasions gauloises. La dernière de ces batailles, en 225 av. J.-C. fit 40 000 victimes gauloises. Suite à cet épisode, les Romains décidèrent de conquérir peu à peu la Gaule cisalpine en repoussant les Gaulois au nord.

Le fondement politique gaulois : des Conseils, une séparation et une durée limitée des pouvoirs

La société gauloise, sur l’ensemble du territoire de la Gaule, n’était pas constituée en nation. Les Gaulois vivaient en tribus, c’est-à-dire en communautés plus ou moins importantes, ayant chacune leur propre fonctionnement indépendant. Il était difficile que toutes se mettent d’accord pour aller dans une même direction. Il n’y avait pas de système de vote où une majorité pouvait remporter la décision. Dans les Conseils, les décisions devaient se prendre à l’unanimité. Les Gaulois délégués des différentes tribus devaient discuter jusqu’à trouver une décision qui agréait à tout le monde.

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Les Gaulois vivaient en tribus, plus ou moins importantes, ayant chacune leur propre fonctionnement indépendant. (Image : wikimedia / Boutelié, Louis (Paris, 18–01–1843 - Paris, en 1914), dessinateur, CC0)

« L’éloquence, la capacité à convaincre sont des qualités qui sont essentielles et notamment chez les guerriers, car on ne mène la guerre que si on le veut bien dans la société celtique. On le voit bien avec Vercingétorix, à tout moment les gens qui le suivent sont prêts à l’abandonner, s’ils considèrent que son action n’est pas légitime. Cette question des Conseils, de se retrouver ensemble pour discuter d’une stratégie, pour adopter une attitude collective, elle est fondamentale et on la trouve à tous les échelons de la société », affirme Laurent Olivier.

Selon cet historien, on trouve, chez les Gaulois, cette capacité à débattre, à argumenter et se mettre d’accord, dans la famille, chez les guerriers, chez les sages, les anciens, à l’échelle des tribus et des confédérations de tribus. « Dans le récit de César, quand on lit entre les lignes, on voit poindre chez lui une admiration pour Vercingétorix, justement dans sa capacité à manier l’éloquence », souligne Laurent Olivier.

Les Conseils étaient constitués sur la base de contre-pouvoirs. L’assemblée des anciens faisait preuve d’expérience, de sagesse, tandis que l’assemblée des jeunes guerriers avait à cœur de défendre ses droits. Tout cela se discutait et s’équilibrait. C’était une culture du débat. Si une réponse claire n’émergeait pas du débat, on portait la question à un échelon plus élevé ou on convoquait un Conseil extraordinaire.

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Les guerriers pouvaient obtenir un énorme pouvoir, revenir de conquêtes et bouleverser le pouvoir chez eux, c’était une des raisons de la séparation des pouvoirs et de leur durée limitée. (Image : wikimedia / This file is not in the public domain. Therefore you are requested to use the following next to the image if you reuse this file: © Yann Forget)

Dans la société gauloise, il y avait aussi une préoccupation à limiter le pouvoir personnel. Car dans cette société non constituée en nation, les guerriers pouvaient obtenir un énorme pouvoir. Ils pouvaient revenir de conquêtes et bouleverser le pouvoir chez eux. C’est pourquoi le pouvoir était transitoire chez les Gaulois. On séparait le pouvoir intérieur qui gérait la communauté en temps de paix, du pouvoir extérieur, qui menait la guerre. On confiait provisoirement le pouvoir à ces gens et on jugeait sur les résultats si on pouvait continuer à leur faire confiance. Il y avait donc aussi un pouvoir d’arbitrage du peuple.

« Visiblement, dans la société gauloise, ce n’est pas une activité professionnelle que d’être politicien. Vous siégez dans un Conseil car on a considéré que vous aviez l’éloquence, l’expérience, la sagesse pour le faire, et cette place, elle, n’est que transitoire... », précise Laurent Olivier.

La séparation des pouvoirs en Gaule était réellement pratiquée, et contrairement aux systèmes grecs et romains, les pouvoirs des différents Conseils étaient contrôlés par les druides, qui étaient législateurs, philosophes et indépendants. 

Les femmes étaient parties prenantes dans les débats publics. Elles avaient un pouvoir d’arbitrage important. Laurent Olivier affirme qu’elles intervenaient notamment lors de conflits avec des peuples étrangers, pour régler les différends.

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Les pouvoirs des différents conseils étaient contrôlés par les druides. (Image : wikimedia / Bernard de Montfaucon / Domaine public)

Il semble qu’il y ait eu, dans la société gauloise, une pensée politique, qui, particulièrement, se méfier de la tyrannie. En outre, les politiciens gaulois étaient privés de tout pouvoir religieux, qui était réservé aux druides.

La guerre des Gaules fut aussi une guerre de négociation et de compromis

Au 1er siècle av. J.-C., la Gaule cisalpine, dans le nord de l’actuelle Italie, était devenue romaine. L’empire romain s’étendait de l’ouest de la Turquie jusqu’aux côtes du Portugal. Le proconsul Jules César voulait encore repousser les frontières de l’empire en attaquant son puissant voisin, la Gaule, qui à maintes reprises pendant les deux derniers siècles avait fait trembler Rome. En 58 av. J.-C., il allait profiter de l’appel à l’aide des Eduens, voulant empêcher les Helvètes de traverser leur territoire, pour commencer sa conquête. Il repoussa donc les Helvètes. 

Les Gaulois de l’est, après que le Conseil de toute la Gaule donna son accord, demandèrent également l’aide de l’armée romaine, s’estimant menacés par les Germains d’Arioviste. À juste raison, car ces Germains avaient commencé à coloniser la Gaule celtique. César accepta, mais sous condition de lui livrer des combattants, des chevaux et des vivres. Il repoussa les Germains, et pour continuer de protéger les Gaulois, il leur demanda un lourd tribut, ainsi qu’en otage les enfants des plus puissants. Vercingétorix fit partie de ces enfants otages, et il apprit ainsi beaucoup sur les soldats romains et leurs stratégies de guerre. Judicieusement, Jules César établissait un protectorat avec l’accord du Conseil de toute la Gaule. 

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Jules César fit le récit de sa conquête dans le livreLa guerre des Gaules. (Image : wikimedia / Siren-Com, CC BY-SA 3.0)

L’année suivante, il gagne la faveur d’un peuple de Gaulois belges, en les protégeant de voisins bellicistes. Quelque temps après, les Vénètes de l’Armorique, refusant de verser un tribut, rentrèrent en conflit avec César. Ce conflit se termina en bataille navale au détriment des Vénètes. En 56 av. J.-C., César avait conquis la Gaule avec l’aide de chefs gaulois et sans conflits majeurs. Cependant il tarda à instituer une administration romaine, ce qui envenima la situation. Les gaulois payaient un tribut, donnaient des hommes, mais n’avaient rien en retour. C’était un calcul politicien de César : il voulait développer son influence à Rome en faisant durer son proconsulat.

En 52 av. J.-C., le « Conseil de toute la Gaule » rejeta le protectorat de Rome et élit Vercingétorix pour mener la guerre contre César et l’armée romaine. Il y eut tout d’abord des victoires gauloises, qui mirent à mal la réputation de grand stratège de César.Vercingétorix tint en échec son adversaire pendant plusieurs mois. Des attaques rapides et incessantes enflammèrent tout le centre de la Gaule. L’armée romaine arriva finalement à Gergovie. César croyait y anéantir les forces gauloises. Cependant, Vercingétorix avait beaucoup appris de l’art militaire romain et il réussit à mettre en déroute l’armée romaine.

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Les soldats romains menés par Jules César firent de grandes fortifications pour assiéger la ville gauloise d’Alésia. (Image : wikimedia / Henri-Paul Motte (1846-1922) / Domaine public)

Quelques semaines plus tard, à la bataille d’Alésia, les forces militaires en présence étaient vraiment considérables, des centaines de milliers d’hommes dans les deux camps. César, dans son récit, minimisa fortement ses effectifs, en taisant les forces auxiliaires germaniques, qui eurent pourtant un rôle majeur dans la bataille. Après deux combats intenses, beaucoup de déboires et grâce à de nouvelles stratégies de la part des Gaulois, toutes les conditions étaient à nouveau favorables à leur victoire. 

Pourquoi Vercingétorix et son armée ont-ils échoué et perdu cette bataille décisive ? Il peut y avoir une réponse par les faits eux-mêmes. Vers la fin du troisième combat, alors que l’armée de Vercingétorix et ses alliés avaient fini par ouvrir des brèches dans la défense romaine, la grande masse des fantassins en réserve, qui devaient s’y engouffrer, ne bougea pas. Ils firent, au contraire, leurs bagages et partirent avant la fin des combats. Leurs chefs, les généraux éduens Viridomaros et Eporédorix n’avaient cessé de traîner les pieds depuis leur nomination aux côtés de Vercingétorix. Ces généraux Éduens avaient-ils été compromis par César ? 

La bataille d’Alésia était peut-être le dernier reflet de la guerre des Gaules. César présenta Alésia comme son plus grand succès militaire, mais cette bataille avait aussi une autre signification. Car rassembler, en peu de temps, plus de 300 000 guerriers venant de quarante tribus différentes était une victoire stupéfiante de Vercingétorix, et la preuve d’un profond désaccord entre les Gaulois et César, même si celui-ci, avec son armée, les avait bel et bien protégés des envahisseurs germains (contre un lourd tribut, cependant).

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Vercingétorix préféra jeter ses armes aux pieds de Jules César, pour épargner les soldats et le peuple gaulois, dans une guerre qu’il savait déjà perdue. (Image : wikimedia / Lionel Royer / Domaine public)

La véritable réponse à la défaite des Gaulois à Alésia est certainement à découvrir ailleurs. Car les hommes, même s’ils sont forts et courageux, sont-ils vraiment maîtres de leur destin ? Quand il s’agit de grands événements comme des guerres et des batailles d’une telle ampleur qui engendrent tant de morts violentes et de souffrance, n’y a-t-il pas des raisons plus essentielles, qui dépassent généralement la compréhension des hommes ? 

Les Romains occupèrent la Gaule. Il y eut quelques grands et ponctuels massacres de Gaulois dus à Jules César, probablement en guise de représailles. Puis la société gauloise se pacifia dans une large mesure. Les Gaulois acceptèrent et adoptèrent peu à peu la culture et l’administration romaine. La civilisation gallo-romaine était née.

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