Niché au cœur de la capitale et situé sur la rive gauche de la Seine, au niveau du Ve arrondissement ainsi qu’au Nord et à l’Est du VIe, le Quartier latin demeure le quartier emblématique de Paris. Il compte un nombre impressionnant de monuments prestigieux ayant pour cœur historique la Sorbonne. Ses vestiges romains, ses églises antiques montrent à quel point l’histoire de ce quartier est étroitement liée à l’histoire de la capitale.
Pourquoi le surnom Quartier latin ?
Le surnom de Quartier latin n’est pas lié aux vestiges romains qui peuplent la capitale mais il fut adopté seulement au XVIIe siècle. Le quartier de l’Université fondée au XIIe siècle auprès de la montagne Sainte-Geneviève était surnommé ironiquement « le pays latin » car l’ensemble des professeurs, étudiants peuplant les lieux discutaient en latin, la langue de communication de l’époque. Dans le Socrate chrétien publié en 1662, l’écrivain Guez de Balzac y fait allusion : « il nous vint voir un homme du pays latin, homme plein de grands desseins, et qui meditoit plusieurs ouvrages ». Au fil du temps, le pays latin devint le Quartier latin.
Les Thermes de Cluny
En 52 av. J.-C. les Romains s’installent sur la rive gauche de la Seine après avoir vaincu les Parisii qui habitaient la ville de Lutèce, ancêtre de Paris. Les thermes, bains romains encore visibles au Musée de Cluny, témoignent du lointain passé de la capitale. Ils occupaient l’espace compris entre les boulevards Saint-Michel et Saint-Germain et les rues des Écoles et de Cluny. La grande salle actuelle du frigidarium (salle froide) évoque les prouesses techniques réalisées dans la Rome antique. Ses voûtes de plus de 14 mètres, comptent parmi les mieux conservées du Nord de l’Europe.
Les arènes de Lutèce
Les arènes de Lutèce sont accessibles à la rue Monge. Il s’agit d’un amphithéâtre gallo-romain construit au IIe siècle et redécouvert seulement au XIXe siècle à l’occasion de travaux de terrassement. Victor Hugo et Victor Duruy ont dû s’acharner pour que le gouvernement de l’époque consente à réhabiliter les lieux. « Il n’est pas possible que Paris, la ville de l’avenir, renonce à la preuve vivante qu’elle a été la ville du passé. Le passé amène l’avenir. Les arènes sont l’antique marque de la grande ville. Elles sont un monument unique. Le conseil municipal qui les détruirait se détruirait en quelque sorte lui-même. Conservez les arènes de Lutèce » écrivait Hugo, s’adressant au président du conseil municipal de Paris en 1883. Les arènes de Lutèce ont ainsi échappé à l’oubli. Elles s’avèrent être le plus ancien monument de la ville après l’obélisque de la Concorde.
La Sorbonne, temple de la connaissance au charme médiéval
La Sorbonne située au cœur du Quartier latin, à proximité du jardin du Luxembourg, fut fondée en 1257 par Robert de Sorbon originaire de Sorbon, un petit village des Ardennes. Ce théologien chapelain du Roi de France Saint Louis avait conçu le « Collège de Sorbonne » pour accueillir les étudiants peu fortunés. « Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement » : tels étaient les termes de son projet. Dès le XVIe siècle le collège de Sorbonne acquiert une excellente réputation malgré les bâtiments austères. Ces derniers seront agrandis et rénovés au XVIIe siècle à la demande du cardinal de Richelieu. Sous le Troisième Empire, la Sorbonne devient l’université de prestige par excellence, incarnant le savoir et la connaissance. La Sorbonne représente non seulement l’université française la plus réputée mais aussi la plus ancienne. Ainsi le quartier de la Sorbonne a-t-il gardé le charme et le pittoresque des rues médiévales étroites à l’extrême. Le quartier abrite en effet la rue considérée comme la plus étroite de Paris : la rue du Chat-qui-Pêche.
L’Église Saint-Séverin : un joyau
Située dans la rue des prêtres Saint-Séverin, cette église est dédiée à Saint Séverin, un ermite qui occupait les lieux. Une basilique fut érigée à sa mort au VIe siècle mais brûlée par les Vikings trois siècles plus tard. Elle fut reconstruite au XIIIe siècle. Une cloche fut refondue en 1412, ce qui fait d’elle la plus ancienne cloche de Paris. Il s’agit de la cloche Macée. Au XVIIe siècle, est construite une chapelle grâce aux dons de la Grande Mademoiselle, cousine germaine de Louis XIV. Avec sa magnifique façade, ses vitraux intérieurs qui constituent l’une des plus belles collections de Paris, ses peintures murales datant du XIXe siècle, l’église Saint-Séverin passe pour un « joyau de l’architecture gothique flamboyant ».
L’Église Saint-Julien-le-Pauvre
L’église Saint-Julien-le-Pauvre située elle aussi au cœur du Quartier latin fait partie des plus vieilles églises de Paris. Ses origines remontent au VIe siècle. Détruite par les Vikings en 886, elle fut reconstruite en 1165 en même temps que la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle est dédiée à Saint Julien l’Hospitalier dit le Pauvre, qui, selon la légende, mourut dans le dénuement. Son nom rappelle qu’un hospice voué aux pèlerins et aux voyageurs existait à l’emplacement de l’église. Le bâtiment a eu une vie mouvementée. Il fut maintes fois remanié. Depuis 1889, l’Église est confiée à la communauté melkite grecque de Paris qui officie suivant le culte byzantin. De nos jours cette église de dimensions modestes affiche une allure de style gothique, marqué par l’influence du roman. Son jardin permet de découvrir l’arbre le plus ancien de la capitale, un robinier planté en 1620.
Le Quartier latin renferme d’autres sites emblématiques au sein de la Capitale.
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