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Histoire. Retour sur le ministère de Saint Remi, figure historique de premier plan

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Le ministère de Saint Remi, ce haut dignitaire de l’Église, célébré le 15 janvier, ne laisse guère indifférent. Évêque précoce au destin fabuleux, souvent associé à la ville de Reims ou au roi Clovis, Saint Remi a joué un rôle prépondérant dans la France médiévale et bien au-delà.

Une naissance prédestinée

En dépit d’une grande célébrité, la vie de Saint Remi ou Saint Remy est assez mal connue. Il serait né en 440 dans une famille de la bonne société gallo-romaine, en Picardie. Selon la tradition, sa naissance fut annoncée par un ermite aveugle à la future mère de Remi, Sainte Cécile. Après la naissance du nouveau-né, conformément au songe prophétique, l’ermite recouvrit la vue. La moralité exceptionnelle de Remi, son goût prononcé pour les Écritures, son charisme le prédisposaient à l’épiscopat : à 22 ans il devint évêque de Reims, une fonction qu’il exerça jusqu’à sa mort, survenue le 15 janvier 533, à un âge très avancé. Le ministère de Saint Remi fut d’une longévité remarquable : près de 70 ans à l’actif de celui qui, si l’on en croit l’archevêque Hincmar, l’auteur de Vita Remigii signait son nom soit Remigius, c’est-à-dire « le rameur » soit Remedius, c’est-à-dire « le remède ».

Le baptême de Clovis, sommet du ministère de Saint Remi

Le même biographe Hincmar, archevêque de Reims, accorda à Saint Remi le titre de « apôtre des Francs ». C’est le glorieux Remi en effet qui contribua au bout d’un long cheminement à convertir Clovis, roi des Francs avec l’aide de la reine Clotilde, catholique fervente. Fin diplomate, l’évêque de Reims réalisa le baptême de Clovis le 25 décembre 496 vraisemblablement. Clovis avait promis de se convertir s’il obtenait la victoire contre les Alamans. La victoire obtenue, le roi païen consentit à se convertir. Saint Remi lui administra le baptême et lui aurait adressé les paroles suivantes : « adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ».

Le roi et le prélat développèrent dès lors des relations amicales empreintes de respect. Saint Remi s’ingénia à prodiguer à son nouvel ami un enseignement axé sur la justice : « L’important est que la justice de Dieu ne chancelle pas chez vous. Que votre prétoire soit toujours accessible à tous et que personne n’en reparte triste… Soyez le père et le protecteur de votre peuple. Allégez autant qu’il vous sera possible le fardeau des impôts que les besoins de l’État rendent nécessaires. Consolez et soulagez les pauvres. Défendez les veuves et nourrissez les orphelins… ». Il recommandait à ses pairs, les autres évêques d’être de « bons pasteurs » et leur disait : « Le Seigneur ne nous a pas établis pour dominer sur le peuple, mais pour le conduire avec douceur ».

Retour sur le ministère de Saint Remi, figure historique de premier plan
La sainte ampoule, c’est cette « fiole contenant le saint chrême qui servait à oindre les rois de France ». (Image : wikimedia / Sergey Prokopenko / CC BY-SA 3.0)

Une vie prestigieuse parsemée de légendes

C’est par le baptême de Clovis, acte fondateur dans l’histoire de France, que Saint Remi entra dans la postérité. Avec son baptême, Clovis, roi des Francs, scelle le sort de la France qui lui doit son nom. À partir de cette date, les rois de France, pour la plupart d’entre eux, se feront sacrer à la cathédrale de Reims, symbole du pouvoir des rois acquis « de droit divin ». Trois d’entre eux ont reçu le sacre à la basilique Saint-Remi de Reims, où reposent encore les reliques du célèbre Saint.

Avec, en préambule, une naissance marquée par la guérison miraculeuse de l’ermite aveugle, le ministère de Saint Remi se distingue par un nombre conséquent de miracles alimentés par les légendes. Dans son ouvrage intitulé Vie des Saints pour tous les jours de l’année, l’abbé Jaud rapporte que « sa consécration fut marquée par un prodige : le front de Rémi parut brillant de lumière et fut embaumé d’un parfum tout céleste. »

Par ailleurs, un autre miracle est lié au pontificat de Saint Remi, c’est le miracle de la sainte ampoule, cette « fiole contenant le saint chrême qui servait à oindre les rois de France ». Or, selon la tradition, c’est une colombe envoyée par le Seigneur qui aurait transporté en son bec la fiole et l’aurait remise à Saint Remi pour oindre le roi Clovis. La fiole fut détruite à la révolution. Une infime partie de son contenu est conservée par l’actuel archevêque de Reims.

Plus de 90 paroisses et de nombreux villages portent le nom de Saint Remi. Pour ainsi dire le ministère de Saint Remi poursuit son chemin, peu importe la marche du temps.

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