Plus communément connu sous le nom de Saint Louis, Louis IX, dit « le Prudhomme » est né en 1214 à Poissy. Issu de la dynastie des Capétiens, il monta sur le trône en 1226 et régna 43 ans jusqu’à sa mort. Que retenir de la personnalité marquante de ce roi devenu saint ? Quel souvenir laisse-t-il à la postérité ?
Une piété exceptionnelle
Louis IX reste une figure reconnue pour son immense piété qui dura sa vie entière. Jean de Joinville, qui fut son confident et biographe rapporte : « Il eut la plus grande confiance en Dieu depuis son enfance jusqu’à la mort. » Selon le confesseur de la reine Marguerite son épouse, Saint Louis priait assidûment : « Le roi, quand il chevauchait, si une abbaye était près du chemin, se détournait pour y aller et faisait prêcher au chapitre, assis-lui-même sur la paille, les moines dans leurs stalles… » Sa mère Blanche de Castille, très pieuse, lui avait insufflé cette ferveur inflexible. Elle lui aurait déclaré : « Mon fils, je vous aime, mais j’aimerais mieux vous voir mort que coupable d’un péché mortel. »
Simplicité et sobriété
La préoccupation première de Saint Louis, c’était de gouverner son royaume en tant que chrétien, et de concilier dignement son rôle de roi, d’époux et de père. Contrairement à ses ancêtres royaux, il demeura un mari fidèle à son épouse, et vécut dans la plus grande frugalité. Il ne portait pas de vêtements somptueux, préférait les habits en laine sombre. Ainsi ressemblait-il davantage à un moine qu’à un roi. Son entourage l’appelait : « Frère Louis » ! Le roi s’expliquait en ces termes : « Si je dépense quelquefois beaucoup d’argent, j’aime mieux le faire en aumônes pour l’amour de Dieu que pour mes frivolités et choses mondaines. » Par ailleurs, il acheta à prix d’or à l’empereur de Constantinople la couronne d’épines du Christ puis des fragments de la Croix. C’est pour y exposer ces précieuses reliques qu’il fit construire la Sainte-Chapelle. Il voulait faire de la France une grande nation chrétienne.
Des croisades à la canonisation
Frappé de maladie grave, Louis IX s’engage à « se croiser », c’est-à-dire à partir en croisade s’il survit. Suite à sa guérison dite miraculeuse, il part pour la septième croisade en 1248 et embarque à Aigues-Mortes. Aller défendre la Terre sainte correspond à son devoir de chrétien. Fait prisonnier en Égypte, sa bravoure et sa piété impressionnent même ses ennemis musulmans. Plusieurs décennies plus tard, en 1270 il décide de repartir en Terre sainte où la chrétienté va mal. Les barons ne partagent guère son enthousiasme. En Tunisie, la peste et les maladies font rage. Fidèle à ses principes éthiques, Saint Louis soigne lui-même les malades et finit par être atteint à son tour. Saint Louis avait dit à son fils : « Cher fils […] aie le cœur compatissant envers les pauvres et envers tous ceux que tu considèreras comme souffrants ou de cœur ou de corps ; et selon ton pouvoir soulage-les volontiers ou de soutien moral ou d’aumônes. » Il meurt près de Tunis le 25 Août 1270. Son corps est rapatrié en Europe. De nombreux miracles surviennent sur les lieux où transite sa dépouille, ce qui contribue à magnifier sa gloire. Son petit-fils Philippe le Bel et les ecclésiastiques de son entourage plaident pour une enquête en vue de sa canonisation. Louis IX est canonisé en 1297 par le pape Boniface VIII sous le nom de Saint Louis de France.
Un roi réformateur épris de justice
L’image populaire ancrée dans la mémoire collective représente Saint Louis en train de rendre la justice sous un vieux chêne au bois de Vincennes. « Maintes fois il advint qu’en été il alloit s’asseoir au bois de Vincennes après la messe, et se accostoit (s’appuyait) à un chêne, et nous faisoit asseoir autour de lui ; et tous ceux qui avoient affaire venoient lui parler sans empêchement d’huissier ni d’autres. » : disait le biographe Jean de Joinville à ce sujet.
Saint Louis plaçait la justice au-dessus de tout. Après son retour de sa première croisade, troublé par son échec, il tient à rétablir la moralité chrétienne dans le royaume de France. Par ordonnance royale, il réforme la justice en profondeur et lui donne un visage moderne. Le principe de présomption d’innocence est un héritage de son règne. « Nul ne sera privé de son droit sans faute reconnue et sans procès » : peut-on lire dans l’ordonnance de 1256. Nul n’est au-dessus des lois pense Saint Louis. Son sens de la justice et sa fermeté dépassent les frontières. Il réussit à régler les conflits entre les barons anglais qui avaient sollicité son arbitrage…
Considéré comme l’un des plus grands rois capétiens, Saint Louis aura marqué de son empreinte l’histoire de France. Il laisse à sa mort un royaume pacifié, agrandi où le rayonnement de la France atteint des sommets.
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