La vie du roi de France Henri IV est intimement liée aux guerres de religion qui se sont succédé de 1562 à 1598. Il y a eu sept traités ou édits de paix toujours rompus. C’est avec l’édit de Nantes, signé par Henri IV que la guerre est définitivement terminée. Cependant, le conflit entre catholiques et protestants remonte à 1525 et durera jusqu’à la Révolution française.
Les guerres de religion ont duré 36 ans, entrecoupées de sept périodes de paix relative. En réalité, les guerres de religion sont bien plus politiques que religieuses. Les protestants ne reconnaissent pas l’autorité du pape, par conséquent, ils ne croient pas aux saints, nommés par le Vatican, ni à l’autorité des rois puisqu’ils sont couronnés par le pape. Les extrémistes protestants comme catholiques ont été les déclencheurs de cette succession de guerres.
Avant que ne débute la guerre, des frictions sont déjà présentes. Lorsque la réforme protestante arrive en France, François 1er est sur le trône. Un pacte avec le Vatican en 1516 lui donne le pouvoir sur le choix des cardinaux en France et d’autres privilèges. La France a un lien politique fort avec le Vatican. Au départ, le protestantisme ne le dérange pas. Mais les extrémistes protestants créent des provocations comme vandaliser les églises, entraînant la réaction implacable de François 1er qui interdit cette religion.
Henri II succède à François 1er en 1547. Il règne sur la France jusqu’à son décès, en 1559. Il épouse Catherine de Médicis qui donnera naissance à dix enfants dont trois seront rois. Sa politique envers les protestants est encore plus dure que celle de son père et entraîne la guerre de religion.
C’est sous son règne que naît le futur Henri IV le 13 décembre 1553. Il sera baptisé dans la religion catholique quelques semaines plus tard mais grandit auprès de sa mère, Jeanne d’Albret, fervente protestante au château de Coarasse où il reçoit une éducation rude. À 8 ans, il suit son père, Antoine de Bourbon, catholique, prince du sang et duc de Vendôme, à la cour de France. Un an plus tard, le roi Henri II meurt.
Début des guerres de religion
François II âgé de 15 ans lui succède mais décède un an plus tard. Charles IX monte alors sur le trône, il n’a que 10 ans. Catherine de Médicis devient régente. Son but est de maintenir le royaume en place, mais elle fait face aux extrémistes catholiques et protestants avec qui elle ne cesse de faire des compromis. Suite à un massacre perpétré par le Duc de Guise, un extrémiste catholique en 1562, la guerre de religion commence. Le futur Henri IV est amené à Montargis auprès de Renée de France.
En 1563, l’emprisonnement et la mort des principaux chefs de guerre permet finalement de ramener la paix. Catherine de Médicis donne plus de liberté aux protestants. Mais en 1567, le prince de Condé, protestant, trahit la couronne, ce qui déclenche la deuxième guerre qui dure quatre mois. S’ensuit une courte paix et la guerre reprend jusqu’en 1570. Catherine de Médicis pousse les protestants à accepter la paix de Saint-Germain-en-Laye mais leur accorde une liberté de culte très limitée.
Henri devient Henri III roi de Navarre
En 1572, la mère d’Henri de Navarre (futur Henri IV) meurt. Il devient Henri III de Navarre et doit épouser Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis. Quelques jours plus tard, Catherine de Médicis et le roi Charles IX ordonnent le massacre de la Saint-Barthélemy. Henri est contraint à se convertir au catholicisme et est assigné à résidence à la cour de France.
La guerre reprend et dure un peu moins d’un an. Le futur Henri IV se bat aux côtés des catholiques. Le traité de paix est signé sans qu’aucun parti n’ait gagné. Henri et le fils cadet de Catherine de Médicis, François, duc d’Alençon restent assignés à la cour royale. Les nobles catholiques modérés et les protestants ont de plus en plus de mal à supporter l’autoritarisme de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis. Ils montent deux complots pour libérer Henri et François début 1574 mais échouent. Dans un premier temps, la répression s’intensifie mais Catherine de Médicis se rend compte du danger et fait des compromis.
Henri III de Navarre rentre chez lui
En 1576, durant la cinquième guerre de religion, Henri réussit à s’échapper et rejoint ses partisans. Il abjure le catholicisme. Sa cour est composée de protestants et catholiques modérés. Les radicaux protestants et catholiques ne lui font pas confiance. Notamment son cousin, le prince de Condé. D’ailleurs, Henri a failli mourir dans un piège et se voit refuser l’entrée de Bordeaux, alors capitale de son gouvernement. Il s’établit alors au château de Nérac.
Deux ans plus tard, dans un tour de France pour pacifier le pays, Catherine de Médicis et Marguerite de France lui rendent visite. Durant quelques mois, Henri et Marguerite festoient, ayant maîtresses et amants avant de participer à la septième guerre de religion en 1580. Lors de la prise de Cahors, il réussit à éviter pillage et massacre, son courage et son humanité sont toujours là. La septième guerre de religion dure quelques mois.
S’ensuit une période relativement calme où les intrigues prospèrent. En 1584, le duc d’Anjou, François d’Alençon, décède sans successeur. Charles III n’a pas de fils et choisit Henri III de Navarre comme successeur. Mais la ligue catholique, menée par le duc de Guise, ne l’entend pas ainsi. Les Guise s’allient aux Espagnols et conviennent de mettre sur le trône le cardinal Charles de Bourbon, oncle du futur Henri IV.
8ème guerre de religion
Début 1585, la ligue prend le pouvoir dans plusieurs villes de France et Henri III, qui cherche à la contrôler, se proclame chef de la ligue et publie l’édit de Nemours qui interdit le culte protestant. Par la même occasion, il déchoit Henri de Navarre et le prince de Condé de leurs droits. C’est le début de la huitième guerre de religion. Henri de Navarre inflige de lourdes pertes aux royaux lors de la bataille de Coutras en 1587.
La ligue, menée par le duc de Guise, enchaîne aussi les victoires et, grisée par celles-ci, se fait acclamer par le peuple de Paris et humilie le roi, qui doit abandonner la capitale en mai 1588. En décembre de la même année, Henri III fait assassiner le duc de Guise et son frère le cardinal Louis de Lorraine. Pour autant, le roi ne retrouve pas sa place à Paris et doit faire alliance avec les protestants. Il se réconcilie avec Henri III de Navarre. Mais en août 1589, il est assassiné. Il nomme son successeur en la personne d’Henri III de Navarre qui devient Henri IV, roi de France.
Henri devient roi de France
Henri IV n’est pas reconnu comme roi par beaucoup. Pour satisfaire les catholiques, il affirme respecter leur religion sans pour autant abjurer sa foi, ce qui ne les satisfait pas. En voyant Henri IV chercher à se réconcilier avec les catholiques, plusieurs protestants craignant une nouvelle persécution, lui tournent le dos. Il perd ainsi la moitié de son armée royale. En 1591, il signe le traité de Mantes qui valide le traité de Poitiers, permettant à nouveau le droit au culte limité pour les protestants, mais ça ne ramène pas la paix.
La guerre se poursuit et la ligue catholique demande de l’aide au roi d’Espagne qui envoie ses troupes en France. Les protestants ont le soutien de la reine Elizabeth 1er qui envoie de l’argent et des troupes allemandes. Il s’ensuit d’interminables années de guerre avec des victoires et des défaites de part et d’autre. Henri IV gagne l’estime du peuple petit à petit du fait que lorsqu’il est victorieux, il veille à ce que les églises restent intactes et que les habitants ne souffrent pas du passage de son armée. Les huguenots et plusieurs princes de sang se rallient à Henri IV.
Henri IV abjure sa foi et devient vraiment roi de France
Si Henri IV veut être vraiment reconnu roi de France, il doit abjurer sa foi et se baptiser. C’est ce qu’il fait en 1593, à la basilique Saint-Denis. Dans le but de rallier les villes à sa cause, il offre des cadeaux fastueux. Pour ce faire, il prélève double impôt ce qui amène une partie du peuple à se révolter. En 1594, Henri IV est sacré roi de France à la cathédrale de Chartres et rentre à Paris. Il y distribue des pardons royaux afin de calmer les esprits. En 1595, il est absous par le pape Clément VIII, ce qui lui assure le ralliement de la noblesse et du peuple.
Cette même année 1595, Henri IV déclare officiellement la guerre à l’Espagne. Sa démarche est politique, il s’agit d’une stratégie habile faisant des derniers ligueurs, soutenus financièrement par Philippe II, des traîtres. La guerre continue.
L’édit de Nantes et la paix
L’édit de Nantes de 1598 ou édit de pacification est avant tout destiné à apporter la paix après 36 ans de guerre. Il garantit la liberté de conscience dans tout le royaume, la liberté de culte dans les lieux où le protestantisme était installé avant 1597 ainsi que dans 3 500 châteaux de seigneurs justiciers et dans deux localités par bailliage. L’édit est mal perçu par les protestants qui en voudraient plus et par les catholiques qui s’offusquent de la liberté que le roi laisse aux protestants. Henri IV doit encore s’affirmer et négocier avec les parlements afin que l’édit de Nantes soit accepté par tous, ce qui se conclut en 1609.
Durant 11 ans de paix, Henri IV aura à cœur de reconstruire la France. Il met en place un urbanisme moderne, poursuit la construction du Pont Neuf. Il fait construire le Louvre, restaurer ses châteaux et s’entoure d’artistes et maîtres artisans. Sous son règne se développe l’artisanat de la tapisserie et de la soierie. Il développe aussi l’agriculture car il souhaite que tous puissent vivre décemment.
Durant sa vie, il a eu beaucoup de maîtresses. Il semble que la reine Marguerite, appelée également la reine Margot, ne se soit pas privée non plus. Si les rois avaient coutume d’avoir des maîtresses, il n’en va pas de même pour les reines. En 1599, Henri IV, n’ayant pas de descendance, reçoit de la part du Pape, l’annulation de son mariage et se remarie l’année suivante avec Marie de Médicis dont il aura six enfants. Louis est le premier et régnera sous le nom de Louis XIII.
Le 14 mai 1610, Henri IV est assassiné par Ravaillac, un extrémiste catholique. Henri IV était avec le duc d’Épernon au moment de l’attaque. Il semble que le duc connaissait Ravaillac et ait cherché à le tuer. Ce qui est étonnant, c’est qu’il n’a pas protégé Henri IV qui a quand même reçu trois coups de couteau. Une des raisons pourrait être que le duc, potentiel amant de Marie de Médicis, elle-même couronnée reine de France la veille du drame, a organisé avec cette dernière l’assassinat afin de devenir régente du royaume de France, Louis XIII n’ayant que 8 ans. Ils étaient en désaccord politique et le futur a démontré que Marie de Médicis avait une grande soif de pouvoir. Mais la vérité restera un mystère.
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