La gypserie est un art très ancien consistant à réaliser ou restaurer des ornementations à base de plâtre pour des maisons ou hôtels particuliers ou pour des bâtiments publics. Il ne reste en France que quelques entreprises qui maîtrisent et exercent ce métier d’art.
Comment est produit le plâtre et quelles sont ses utilisations en bâtiment
Le plâtre, que l’on trouve chez les marchands de matériaux sous forme de poudre, prêt à l’emploi, est obtenu à partir de la pierre à plâtre ou gypse (sulfate de calcium), dans des carrières ouvertes ou souterraines. Ce gypse doit être broyé mécaniquement, puis chauffé de 120 °C à 400 °C selon la qualité et l’utilisation souhaitée. Il est ensuite réduit en poudre fine dans un moulin.
Le gypse est un minéral très abondant et la production du plâtre est relativement peu coûteuse, comparée à d’autres matériaux de construction. Le mortier de plâtre pour la construction et l’ornementation est une matière noble qui était déjà utilisée dans l’Égypte antique.
Depuis plusieurs décennies, l’emploi du plâtre de façon traditionnelle en enduits et ornementations a été beaucoup délaissé. La plupart des plaques de plâtre, utilisées actuellement pour l’isolation et le revêtement des murs intérieurs des maisons et bâtiments, sont faciles à poser et répondent à la demande du marché. Mais elles sont, pour la plupart, en plâtre synthétique d’une qualité très inférieure, recouvertes d’une fine couche de cellulose et n’ont donc plus du tout la texture et la beauté du plâtre traditionnel.
Un métier d’art en voie de disparition ?
Le gypsier était autrefois très respecté, en considération de son précieux savoir-faire. Comme les tailleurs de pierre et les maçons, le gypsier était souvent itinérant et proposait son travail dans les villes, les villages et les lieux propices à son métier d’art, tels que châteaux, manoirs, chapelles, etc.
Autrefois, le gypse avait un rôle important dans la construction d’une maison. En mélange avec du sable, de la terre, de la sciure ou des gravats, il pouvait être utilisé pour la réalisation des murs et des façades extérieures d’un bâtiment, ou encore la construction de cheminées. Néanmoins, pour les enduits et les ornementations des murs intérieurs ou extérieurs et des plafonds, le gypsier utilisait un mélange fin et souple qui lui permettait de réaliser des motifs selon son inspiration et sa créativité. Ce mortier était principalement à base de plâtre et d’eau, auquel pouvaient être ajoutés un peu de chaux, du sel, du lait ou autres adjuvants pour modifier légèrement le temps de prise, la texture, la couleur ou la solidité.
Il reste peu d’entreprises spécialisées dans la gypserie en France. Ces plâtriers œuvrant dans la création ou la restauration de décoration en plâtre travaillent pour des particuliers ou des institutions, dans notre pays ou à l’étranger. Leurs chantiers concernent aussi des églises, des temples, des monastères, des mairies et autres édifices publics ou privés.
Le métier de la gypserie est plus orienté actuellement vers la production en série d’éléments de décoration préfabriqués en atelier et intégrés sur le chantier, par collage, à des enduits ou à des plaques de plâtre. Ces artisans sont appelés maintenant staffeurs ornemanistes. La matière de base de ces gypseries est un mélange de plâtre, de fibre végétale (ou de fibre de verre) et d’eau.
La magie et la délicatesse du plâtre traditionnel et d’ornementation
On peut voir dans certaines anciennes maisons ou hôtels particuliers des moulures en plâtre qui mettent en valeur les nuances de l’enduit et l’harmonie des ouvertures. Un bon gypsier peut aussi réaliser des corniches en bordure des plafonds qui apportent une touche d’élégance et d’originalité à la pièce. Il lui est possible aussi d’entreprendre la réalisation de colonnes, d’arches, de rosaces, d’encadrements de portes ou de fenêtres en plâtre sculpté. Beaucoup de bas-reliefs ou autres motifs de gypserie sont des chefs-d’oeuvre.
La restauration d’ornementations en plâtre datant de plusieurs siècles nécessite plusieurs opérations comme le nettoyage, la réparation ou la reconstitution et le polissage.
La mise en œuvre du mortier de plâtre traditionnel est délicate et demande une excellente maîtrise du métier pour obtenir des résultats satisfaisants. Le plâtrier doit être rapide, précis et bien organisé sur son chantier. Le travail du plâtrier est rythmé par la vitesse de prise et de durcissement du plâtre, qui est de quelques minutes. Une fois le plâtre durci et sec, il ne peut plus être travaillé, sinon pour quelques légères retouches. Le gypsier utilise des outils tels que truelles, taloches et couteaux de formes et de tailles diverses. Il travaille aussi à l’aide de gabarits pour façonner dans des dimensions constantes les moulures et les corniches.
Collaborateur Evelyne Boilève
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