Dans le chaos des préparatifs de guerre, Nicholas Winton aida secrètement 669 enfants tchèques à échapper aux camps de concentration nazis. (Image : wikimedia / cs:User:Li-sung / CC BY-SA 3.0)
En 1988, Nicholas Winton, 79 ans, est assis tranquillement parmi le public d’une émission de la BBC. Son visage est calme, ses yeux plissés et il ne porte aucune expression. Soudain, les spectateurs qui l’entourent se lèvent et le regardent en silence, leurs visages illuminés d’un sourire. L’homme est décontenancé, ignorant pourquoi il est au centre de l’attention. Le secret qu’il garde depuis 50 ans est sur le point d’être révélé, et le monde est sur le point de l’honorer pour ses actes de bravoure méconnus.
Le héros méconnu : Nicholas Winton
En 1938, Nicholas Winton était un Britannique aisé de 29 ans. Cependant, pendant les quelques mois précédents le début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, il devint un héros, sauvant des centaines de jeunes vies des griffes de la mort. Dans le chaos des préparatifs de guerre, il aida secrètement 669 enfants tchèques à échapper aux camps de concentration nazis.
Il organisa huit trains pour transporter ces enfants en Grande-Bretagne et utilisa même ses économies pour leur trouver de nouveaux foyers. Son seul souhait était de s’assurer que ces enfants survivent. Les efforts de Winton illuminèrent l’humanité pendant l’une de ses périodes les plus sombres.
Malgré les éloges, Nicholas Winton resta humble, disant : « Faire le bien, ce n’est pas le faire savoir. Je ne gardais pas délibérément le secret, mais je n’en parlais pas. » (Image : wikimedia / Hynek Moravec / CC BY 3.0)
L’histoire cachée et la révélation
Cependant, Nicholas Winton enferma cette histoire dans une boîte qu’il jeta dans un coin poussiéreux de sa cave. Pendant 50 ans, il n’en parla à personne, pas même à ses proches. Il se fondit dans la foule comme si cet événement n’avait jamais eu lieu. C’est comme s’il avait disparu à jamais.
En 1988, l’épouse de Nicholas Winton tombe sur la vieille boîte en nettoyant la cave. Elle y trouve des photos des listes de sauvetage des enfants, et la porte du secret caché s’ouvre enfin. Cette révélation suscite un flot d’honneurs. La reine d’Angleterre l’anoblit personnellement, les dirigeants tchèques lui décernent leurs plus hautes distinctions, une statue est érigée à la gare de Londres et une planète est même baptisée de son nom.
En juillet 2015, une sculpture de Nicholas Winton et des enfants qu’il aida est érigée à la gare centrale de Prague. (Image : wikimedia / David Sedlecký / CC BY-SA 4.0)
L’humble réponse
Malgré les éloges, Nicholas Winton resta humble, expliquant : « Faire le bien, ce n’est pas le faire savoir. Je ne gardais pas délibérément le secret, mais je n’en parlais pas. »
Lorsque la BBC apprit cela, elle invita Nicholas Winton à une émission de télévision. L’animateur raconta lentement l’histoire de cette année-là et demanda soudain : « Qui, parmi le public, a été sauvé par M. Winton ? » Tous les spectateurs se levèrent. Les enfants qu’il avait sauvés avaient grandi, mais ils se souvenaient de leur sauveur.
Le pouvoir de la bonté
En 2015, Nicholas Winton est décédé paisiblement à l’âge de 106 ans. Son histoire nous rappelle que le choix de la bonté, même lorsqu’il s’agit d’un combat solitaire, en vaut toujours la peine. Il apporte la tranquillité à nos âmes. Chacun peut choisir d’être noble ou lâche. La bonté est un choix que l’on peut faire même lorsque personne ne nous regarde. La vie de Nicholas Winton témoigne du pouvoir des actes de bravoure et de bonté, silencieux et méconnus.
