Le lien spirituel entre les humains et les animaux est bien réel. Il a été reconnu dans toutes les cultures et tout au long de l’histoire. (Image : Ellen Chan / Pixabay)
Le lien spirituel entre les humains et les animaux est bien réel et a été reconnu à travers les cultures et tout au long de l’histoire. Pourrait-on dire que les oiseaux ont une âme, voire une conscience morale ? Certains témoignages ont révélé que les oiseaux peuvent jouer un rôle dans les affaires humaines. De plus, ils sont même connus pour rendre justice à leurs bienfaiteurs, comme en témoignent les deux histoires suivantes de la Chine ancienne.
Un poulet venge son maître
Une certaine année, sous le règne de l’empereur Shunzhi de la dynastie Qing en Chine, vers le milieu des années 1600, un moine errant traversa la rue du marché de Nan Guan, dans un comté situé dans la province de Shanxi. Alors qu’il passait devant l’une des boutiques, un poulet apparut soudainement. Il s’envola et commença à lui donner des coups de bec dans le visage.
Lorsque les passants virent le visage du moine se faire becqueter et taillader par le poulet, ils l’aidèrent à le chasser. Cependant, à leur grande surprise, le poulet continua à attaquer férocement le moine comme s’il lui en voulait. Le moine partit rapidement , mais le poulet le suivit, le poursuivant sur plus de dix pas avant de s’arrêter. Tous ceux qui furent témoins de cet incident à l’époque trouvèrent cela étrange et inhabituel.
Le moine partit rapidement, mais le poulet le poursuivit pendant plus de dix pas avant de s’arrêter. (Image : Nicky / Pixabay)
Un autre jour, le moine repassa devant la même boutique et fut de nouveau attaqué par le poulet. Son visage était lacéré et saignait, tachant ses vêtements de rouge. Les gens de la place du marché qui étaient au courant de l’incident furent encore plus stupéfaits. À ce moment-là, deux personnes de la police qui assistaient également à la scène, arrêtèrent le moine pour l’interroger. Face aux gendarmes, le moine prit peur. Il se mit à trembler et fut incapable de prononcer un mot. Les policiers emmenèrent le moine au commissariat, pour un interrogatoire plus approfondi.
Lors de l’interrogatoire, le moine avoua qu’il y avait un mois et demi, le propriétaire d’une boulangerie dans un village éloigné lui avait offert un endroit où passer la nuit. En voyant que le propriétaire avait beaucoup d’argent caché dans sa poche, le moine était devenu cupide. Il avait tué le propriétaire et s’était emparé de l’argent, personne n’étant là pour le voir. Après le meurtre du propriétaire, la famille finit par emmener un de ses poulets au marché pour le vendre, et une personne ayant un magasin dans la rue du marché de Nan Guan le leur avait acheté.
Bien que le meurtre ait été signalé aux autorités locales, comme il s’était produit dans un village isolé et que personne n’avait enquêté durant tout ce temps, le moine était sûr de s’en sortir. Puis, de façon inattendue, il avait rencontré le « poulet belliqueux » et su que le poulet était venu pour venger son maître.
Le poulet avait été témoin du meurtre et se souvenait clairement du visage du meurtrier. Un jour, quand il avait vu à nouveau ce visage, il s’était précipité pour venger son maître, montrant ainsi son grand esprit de loyauté.
Les oiseaux remercient leur bienfaiteur
Dans la province du Zhejiang, une famille nommée Lu plantait et entretenait des bosquets de bambous autour de sa maison, créant ainsi une forêt dense où toutes sortes d’oiseaux aimaient se rassembler. C’était devenu un spectacle magnifique, formant un environnement plein de vie grâce au gazouillis fracassant des oiseaux. Le propriétaire, M. Lu, aimait ces oiseaux et ne permettait pas aux chasseurs de les abattre. Lorsqu’il pleuvait ou qu’il neigeait, ou encore que le temps devenait froid, il dispersait des grains dans la forêt pour nourrir les oiseaux qui s’y rassemblaient.
La bambouseraie devint un spectacle magnifique rempli d’oiseaux pleins de vie. (Image : Rolanas Valionis / Pixabay)
Une certaine année du règne de l’empereur Shunzhi (milieu des années 1600), M. Lu fut faussement accusé par un ennemi d’être un rebelle. Il fut arrêté et emmené, enchaîné et menotté, pour être interrogé. À l’époque, de nombreux autres prisonniers se trouvaient dans la même situation, et il y avait des piles de pétitions et de réponses liées à leurs cas. Soudain, des centaines d’oiseaux volèrent dans la zone et firent un bruit assourdissant. Au moment où M. Lu était sur le point d’être accusé, un oiseau vola jusqu’au bureau et emporta rapidement la fausse pétition qui avait été utilisée pour le piéger. Tous les oiseaux s’envolèrent ensuite.
Les fonctionnaires en charge de l’affaire furent très surpris par la situation et réalisèrent que quelque chose n’allait pas, soupçonnant que l’affaire était plus complexe qu’il n’y paraissait. Ils convoquèrent alors l’ennemi qui avait accusé M. Lu, et après un interrogatoire approfondi, il apparut que l’accusation contre M. Lu était fausse. La vérité fut finalement révélée.
Afin d’honorer les oiseaux pour leur aide, M. Lu construisit un sanctuaire pour oiseaux juste au Nord-Est de la ville de Nanjing pendant la dynastie Qing. Il l’appela le « Pavillon des oiseaux vertueux », car la justice triompha, grâce à la noble action de ces oiseaux loyaux.
