Un mannequin marche sur le podium pour le défilé de mode Thom Browne Automne 2022 le 29 avril 2022 à New York. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le monde de la mode a toujours été un lieu d’exploration des idées et de la créativité, mais depuis la fin des années 1960, on a l’impression que l’ « absurde » occupe le devant de la scène. Les défilés sont remplis de styles bizarres, peu pratiques et carrément ridicules qui défient la logique et la fonctionnalité.
Quel est le moteur de cette tendance ? S’agit-il d’innovation ou avons-nous collectivement perdu notre sens de la beauté et de l’utilité ? Il est temps d’y regarder de plus près et, franchement, de remettre en question ces idées soi-disant « à la pointe de la mode ».
Qu’arrive-t-il à la mode ?
Les défilés débordent aujourd’hui de créations qui semblent plus adaptées à un cirque qu’à une garde-robe. Les vêtements impossibles à porter, peu pratiques et totalement dépourvus de sens sont devenus la norme. Ces créations sont souvent célébrées comme révolutionnaires ou artistiques, alors qu’elles manquent de l’essence même de ce que devrait être la mode : un équilibre entre la forme et la fonction qui élève et inspire.
Un mannequin lors du défilé Thom Browne Fall 2022, le 29 avril 2022 à New York. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Pourquoi cela se produit-il ?
Le désir d’être différent : Les créateurs s’efforcent constamment de se démarquer, souvent au détriment de la beauté et de l’aspect pratique. Cette quête incessante d’unicité peut conduire à des créations qui ressemblent plus à des cascades qu’à des expressions artistiques sincères.
Le besoin de se montrer : les défilés de mode sont devenus des scènes de spectacle, où le besoin de se démarquer remplace souvent la substance. Au lieu de créer des modèles qui résonnent avec la beauté, certains créateurs optent pour l’absurde afin d’attirer l’attention et de faire la une des journaux.
Une confiance aveugle dans les experts : On pense à tort que l’expertise est synonyme d’infaillibilité. Les designers, comme chacun d’entre nous, sont des individus imparfaits qui naviguent dans des processus créatifs. La pensée rationnelle devrait toujours prévaloir sur la confiance aveugle.
La beauté de la tradition
Contrairement aux tendances modernes, les vêtements traditionnels des cultures du monde entier démontrent des principes intemporels de beauté et de fonctionnalité. Pensez à l’élégance d’un saree indien traditionnel, à la grâce des vêtements chinois de la dynastie Tang, à l’aspect pratique et robuste des vêtements cosaques traditionnels ou à la sophistication raffinée d’un costume occidental. Ces créations reflètent l’harmonie, l’héritage culturel et une compréhension intrinsèque de ce que signifie créer quelque chose à la fois beau et significatif.
Dames de la cour portant des coiffes fleuries. (Image : wikimedia / Zhou Fang / Domaine public)
Les règles du design et leur utilité
La beauté esthétique n’est pas aussi subjective que certains le prétendent. Des principes tels que la proportion, la théorie des couleurs, la répétition et la symétrie guident notre perception de la beauté. Par exemple, les mannequins sont souvent sélectionnés pour la symétrie de leur visage, que des logiciels sophistiqués peuvent analyser. De même, le nombre d’or et la règle des tiers sont des outils essentiels pour atteindre l’équilibre et l’harmonie dans le design.
Ces règles peuvent-elles être contournées, voire enfreintes ? Oui, mais le résultat doit justifier l’écart. Le design doit laisser à l’observateur un sentiment de positivité et d’innocence, semblable à celui qu’évoquent le visage d’un enfant, une fleur épanouie ou un lever de soleil serein. Lorsque le design n’y parvient pas, il devient inesthétique et régressif plutôt que tourné vers l’avenir.
Conçu pour offrir un confort et une chaleur luxueux, cet élégant manteau en cachemire s’affine à la taille et s’évase légèrement pour tomber confortablement sous les hanches. (Image : via Shen Yun Collections)
La couture et son rôle dans les arts
La couture fait indéniablement partie des arts visuels, mais peut-on la considérer comme de l’art à proprement parler ? Pas tout à fait. Bien qu’elle occupe une place essentielle dans le monde de l’esthétique, il s’agit avant tout d’un artisanat. Apposer l’étiquette « Art » sur la mode permet aux créateurs de se laisser aller à toutes les idées, même les plus extravagantes et les plus déconnectées de la réalité.
L’art lui-même a des limites. Un artiste doit-il explorer des idées radicales, grotesques ou même dérangeantes au point d’uriner sur une toile et de la qualifier de chef-d’œuvre ? La plupart des gens ne seraient pas du tout d’accord. L’art du passé, que nous continuons d’admirer, est intemporel parce que ses créateurs ont souvent cherché à élever et à inspirer. Lorsqu’il est poussé à l’extrême, l’art, et par extension la mode, peut devenir troublant plutôt qu’éclairant.
Ce compagnon en cuir de première qualité arbore une silhouette vibrante sur le thème du ciel, avec un intérieur spacieux pour accueillir vos essentiels. (Image : via Shen Yun Collections)
Pensez au chef-d’œuvre de Michel-Ange, la statue de David. Ses proportions sont guidées par le nombre d’or, un principe de beauté intemporel. L’œuvre de Michel-Ange reflète une quête du divin, s’efforçant d’élever l’esprit humain par le biais de l’art. Cette quête de la beauté édifiante, intemporelle et harmonieuse est très éloignée des créations bizarres des défilés modernes.
Le lien divin dans l’artisanat
Historiquement, les artisans perfectionnaient leur art non seulement pour obtenir des gains matériels, mais aussi pour entrer en contact avec le divin. Ce dévouement a donné naissance à un art, un design et une musique intemporels qui continuent d’inspirer des siècles plus tard. De l’architecture des temples anciens aux motifs complexes des vêtements traditionnels, ces œuvres transcendent le temps parce qu’elles sont ancrées dans la recherche de la beauté, de la grâce et de la spiritualité.
Historiquement, les artisans perfectionnaient leur art non seulement pour obtenir des gains matériels, mais aussi pour entrer en contact avec le divin.(Image : Shen Yun Performing Arts)
À l’inverse, la plupart des défilés de mode modernes semblent déconnectés de ces idéaux. Au lieu de s’efforcer d’élever, elle donne souvent l’impression d’être cynique, aliénante et dépourvue de sens.
Le changement de paradigme de la mode vers le grand public
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est la façon dont certaines de ces tendances absurdes se retrouvent dans la mode grand public. La grande scène donnée à ces idées légitime leur absurdité. À mesure que ces créations s’infiltrent dans les garde-robes de tous les jours, elles menacent d’éroder notre sens collectif de la beauté et de l’utilité. La mode doit nous inciter à nous sentir au mieux de notre forme et de notre beauté, et non nous rendre perplexes ou nous aliéner. Les consommateurs doivent faire preuve de discernement et reprendre le pouvoir aux soi-disant experts.
Un mannequin marche sur le podium pour le défilé de mode Thom Browne Automne 2022 le 29 avril 2022 à New York. (Image : Capture d’écran / YouTube)
En fin de compte, les consommateurs devraient remettre en question ces idées « à la pointe de la mode ». La pensée rationnelle doit l’emporter sur la notion élitiste selon laquelle les experts savent toujours mieux que les autres. Les créations controversées, bizarres et sombres ne sont pas des signes de progrès, mais des indicateurs de régression.
La vraie beauté suscite naturellement la conversation, c’est un défi mais c’est gratifiant. Le design doit élever, inspirer et apporter de la joie, et non aliéner ou rendre perplexe. Alors que nous célébrons la beauté intemporelle des créations traditionnelles et le pouvoir édifiant de l’art véritable, il est temps de rejeter les tendances régressives qui se font passer pour des avant-gardistes. Il est temps de rappeler à l’industrie de la mode que la beauté, la vraie beauté, ne vaut pas seulement la peine d’être recherchée, mais qu’elle est essentielle à notre connexion avec les autres, à notre culture et au divin.
