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Chine. Les ressortissants chinois à l’origine de la pénurie de médicaments contre le rhume et d’analgésiques ?

ACTUALITÉ > Chine

Une forte tendance s’est imposée au cours du second semestre de 2022, relayée sur les médias sociaux, à savoir une grave pénurie de médicaments contre le rhume et la grippe et d’analgésiques en vente libre.

L’origine de cette pénurie est toutefois restée inconnue et le plus souvent passée sous silence, en raison de la normalisation des pénuries de lait maternisé et de tampons dues à la fragilité des chaînes d’approvisionnement qui a secoué l’Amérique du Nord et l’Europe fin 2021 et début 2022.

Les raisons de cette pénurie n’ont été révélées que ces derniers jours, après que la nouvelle d’une épidémie extrêmement importante et répandue d’un variant non défini de la Covid-19 a secoué la Chine continentale, faisant écho dans les médias établis, suite à l’abandon par le Parti communiste chinois (PCC) de ses mesures drastiques « zéro Covid ».

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Le paragraphe d’introduction d’un article publié le 30 décembre par The Korea Times résume d’emblée toute la question : « certains ressortissants chinois semblent acheter en masse des médicaments contre le rhume et des médicaments contre la fièvre en Corée, en raison d’une pénurie de médicaments dans leur pays d’origine, suite à une explosion des infections par la Covid-19 ».

« Un média local a rapporté mercredi qu’un ressortissant chinois a acheté pour six millions de wons (4732 $) de médicaments contre le rhume et d’analgésiques dans une pharmacie de Hanam, dans la province de Gyeonggi, suivi d’un autre rapport selon lequel un ressortissant chinois a acheté pour cinq millions de wons de médicaments dans une pharmacie de Namyangju, dans la province de Gyeonggi », ajoute l’article.

Lee Hyo-jin, l’auteur de l’article, a noté que ce fait n’était pas sans conséquences pour la chaîne d’approvisionnement et la société sud-coréennes : « la Corée est également aux prises avec une pénurie de médicaments dans le contexte de la "double épidémie" actuelle de grippe et de coronavirus. »

Bien que le sujet ait été ignoré des médias établis de langue anglaise, des reportages datant de début décembre ont montré que la tendance était déjà en marche.

Le 21 décembre, CNN a rapporté que des ressortissants chinois avaient déjà commencé à écouler les stocks de médicaments contre le rhume et d’analgésiques vendus au détail à Hong Kong, Macao, Taïwan et même jusqu’en Australie.

The Japan Times a rapporté le 26 décembre que la tendance s’était également propagée au Japon, créant un sérieux problème pour le pays qui compte le plus grand nombre de personnes infectées et de décès au quotidien depuis le début de la pandémie, il y a presque trois ans.

« Un homme de la province de Fujian, âgé de 33 ans, qui était à Tokyo en vacances, a acheté pour environ 10 000 yens d’antipyrétiques et d’analgésiques », indique l’article.

« Les médicaments japonais sont populaires car ils vous font vous sentir mieux immédiatement après les avoir pris. Je veux les envoyer à ma famille tout de suite », a déclaré l’homme au média.

La pénurie d’approvisionnement en Amérique du Nord dure depuis bien plus longtemps que le calendrier actuel.

En juillet 2022, le média institutionnel CTV News, financé par le gouvernement canadien, citait un représentant de l’Association des pharmaciens de l’Ontario déclarant que les médicaments contre la toux et le rhume, ainsi que les analgésiques, y compris ceux pour enfants, étaient confrontés à des pénuries chroniques dans tout le Canada.

Selon le média, le représentant en attribue la cause au fait qu’« un plus grand nombre de personnes développent des infections des voies respiratoires et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement affectent les différentes étapes de la production des médicaments contre le rhume. »

L’article met également en cause « l’assouplissement des restrictions en matière de santé publique », alors que les mandats Covid-19 ont été largement annihilés dans tout le pays pendant et immédiatement après les manifestations des camionneurs du Freedom Convoy dans la capitale Ottawa, en réponse à l’édit du Premier ministre Justin Trudeau selon lequel tous les camionneurs devaient accepter d’être vaccinés pour pouvoir franchir la frontière canadienne.

Bien qu’il semble qu’il n’y ait pas de rapports officiels parlant de ressortissants chinois qui utilisent leur pouvoir d’achat pour envoyer des fournitures internationales de médicaments en Chine continentale sous les auspices d’une directive du PCC, le PCC a un précédent qui donne matière à enquête.

En avril 2020, Sam Cooper, journaliste d’investigation pour le média canadien Global News, financé par le gouvernement fédéral, a publié un rapport détaillé sur la façon dont le PCC a ordonné à la diaspora chinoise de collecter d’énormes quantités d’équipements de protection individuelle dans des stocks à l’étranger pour les ramener sur le continent au tout début de l’épidémie initiale de pneumonie de Wuhan, au minimum à partir d’octobre 2019.

« En seulement six semaines, la Chine a importé 2,5 milliards de pièces d’équipement de protection contre l’épidémie, dont plus de deux milliards de masques de sécurité, selon les données du gouvernement chinois », a déclaré l’auteur.

Sam Cooper, un ardent détracteur du PCC et auteur de l’important ouvrage Wilful Blindness : how a Criminal Network of Narcos, Tycoons and CCP Agents Infiltrated the West, a replacé les conséquences pour les « amis » de la Chine dans leur contexte : « le résultat : à partir de mars, après que la Covid-19 a fait le tour du monde, les pays qui avaient fourni des masques à la Chine en janvier et février ont été contraints de se disputer l’approvisionnement de la Chine. »

Erin O’Toole, alors chef de l’opposition officielle du Parti conservateur du Canada, a déclaré à Sam Cooper que le gouvernement canadien et la communauté du renseignement étaient toutefois parfaitement au courant de ce qui se passait.

Erin O’Toole a déclaré : « une source m’a dit qu’en janvier, les services militaires et les services d’urgence savaient que la Chine stockait des masques et en achetait autant que possible. »

Il a ajouté : « alors, nous savons, … que les hauts fonctionnaires, à la fin du mois de janvier et au début du mois de février, sont également au courant à Travaux publics Canada, en ce qui concerne une pénurie d’EPI. »

Sam Cooper a expliqué que la tendance était loin d’être populaire ou organique, mais qu’elle était au contraire absolument parrainée par l’État. « La Chine a utilisé les canaux diplomatiques, les entreprises publiques et les associations communautaires de la diaspora chinoise, dont on pense qu’elles sont de plus en plus sous l’influence du puissant United Front Work Department (UFWD) du président chinois Xi Jinping. »

L’UFWD est une branche officielle de l’initiative de politique étrangère du PCC, servant à coopter et à corrompre pratiquement tous les niveaux de gouvernement international, les entreprises, les institutions et les organisations pour qu’ils adhèrent à l’objectif du PCC d’étendre son influence dans le but de maintenir son pouvoir.

Sam Cooper précise : « un examen des rapports officiels des médias d’État tels que Xinhua ainsi que des pages Web de l’UFWD en Chine et des rapports de groupes communautaires sino-canadiens associés, fait état d’expéditions massives d’EPI (Equipement de protection individuelle) d’au moins 100 tonnes, du Canada vers la Chine en janvier et février ».

Il a noté que l’initiative provient directement des consulats et des ambassades du PCC : « les efforts ont été organisés par les consulats de Vancouver, Toronto et Montréal. À Vancouver et à Toronto, des associations commerciales officiellement liées à l’UFWD semblent avoir pris la tête de la campagne mondiale pour les masques N95, assurant également l’approvisionnement et l’expédition des EPI d’autres pays vers la Chine. »

« L’appel mondial pour les masques a été publié sur les sites web de l’UFWD et envoyé aux consulats chinois où sont intégrés des responsables du Front uni », a détaillé Sam Cooper, ajoutant : « les masques vendus à la Chine en janvier et février étaient revendus au Mexique en mars, à un prix 20 à 30 fois supérieur. »

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Were Chinese Nationals Behind the Mid-2022 Cold Medication and Pain Killer Shortages?

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