Ni Kuang, l’un des écrivains les plus célèbres de Hong Kong, est né à Shanghai dans une famille d’intellectuels de la province côtière orientale du Zhejiang, en Chine.
En 1951, Ni Kuang, alors âgé de 16 ans, a été profondément ému par la propagande communiste et est devenu déterminé à poursuivre l’idéal de créer le paradis sur terre tel qu’envisagé par le Parti communiste. Il a suivi une formation de trois mois et a reçu le titre d’« officier de sécurité publique ».
Embrasser le communisme
De 1952 à 1953, il a participé au mouvement de la réforme agraire dans le sud de la province du Jiangsu, qui a entraîné la persécution des propriétaires terriens et fait arrêter les « anti-révolutionnaires ». Lorsqu’un propriétaire a été condamné à mort, Ni Kuang a été sollicité par son supérieur pour formuler un avis. Ni Kuang a demandé la raison de la condamnation à mort. Son supérieur lui a répondu : « C’est un propriétaire ». Ce à quoi Ni Kuang a rétorqué : « Etre propriétaire ne constitue pas une condamnation à mort ». Son supérieur a répondu avec impatience : « Je vous ai demandé d’écrire une annonce, pas de donner votre avis ».
En 1955, Ni Kuang s’est porté volontaire pour devenir gardien de prison dans un camp de rééducation par le travail nouvellement ouvert en Mongolie intérieure et est devenu responsable de la gestion des prisonniers dans la ferme agricole du camp. Un jour, l’un des chiens de garde de Ni Kuang a mordu le secrétaire du Parti de l’équipe d’inspection, alors Ni Kuang est devenu la cible de condamnations répétées. On l’a contraint à réfléchir sur ses « erreurs » et à admettre qu’il avait une « pensée contre-révolutionnaire potentielle ».
Ni Kuang a partagé l’expérience qu’il a vécu au cours de l’hiver 1956. Une tempête de neige s’est abattue sur la région, empêchant les camions de livrer le charbon, causant ainsi la mort par gel de nombreuses personnes. Il a alors démonté un pont en bois en ruines pour s’en servir comme bois de chauffage, pensant ainsi sauver la vie de ses camarades, mais il a été accusé d’un crime grave – « vandalisme de propriété publique ». Ni Kuang a alors été isolé dans une petite maison abandonnée, sans chauffage et livrée aux courants d’air. Chaque nuit, des loups entouraient la maisons, et leurs hurlements l’horrifiaient. En apprenant qu’il serait condamné à 10 ans de prison, il n’a pas pu le supporter. Fin 1956, il s’est échappé une nuit et a projeté de s’enfuir à cheval en Mongolie extérieure.
Par suite d’une pénurie de charbon, Ni Kuang a démonté un pont de bois pour en faire du bois de chauffage, pensant qu’il sauvait ainsi la vie de ses camarades, mais il a été accusé d’un crime grave – « vandalisme de propriété publique ». (Image : The Epoch Times)
Mais il est arrivé par erreur à la gare et a pris un train en direction du sud, de Dalian City, puis il est parti en bateau pour rejoindre sa famille à Shanghai. Étant considéré comme fugitif, sa famille à Shanghai avait peur de l’héberger, il a alors cherché une occasion d’entrer clandestinement à Hong Kong, colonie britannique à l’époque.
Plus tard, avec une douzaine d’autres personnes, il a été embarqué clandestinement, caché au fond d’un navire de cargaison de légumes, à destination de Hong Kong. La cale du navire était extrêmement encombrée et les clandestins ne pouvaient se reposer et s’étirer sur le pont supérieur que lorsqu’il n’y avait pas de navires patrouillant dans les eaux internationales.
En juillet 1957, lors d’une journée pluvieuse, Ni Kuang a payé 20 $ pour être débarqué à Hong Kong. À son arrivée, il a été emmené dans une agence gouvernementale pour se faire délivrer une carte d'identité et est devenu citoyen de Hong Kong sous juridiction britannique. C’était l’année de ses 22 ans.
Des années plus tard, Ni Kuang s’est exprimé, expliquant : « Si je n’avais pas quitté le continent pour venir à Hong Kong, je n’aurais pas eu l’occasion d’écrire, ni même de survivre. Je suis persuadé que je n’aurais pas pu vivre le mouvement « anti-droite » ni la « révolution culturelle ». C’était ma chance de venir à Hong Kong... »
Devenir l’écrivain le mieux payé de Hong Kong
Lorsque Ni Kuang est arrivé pour la première fois à Hong Kong, il n’avait pas fait d’études supérieures et ne parlait pas cantonais. Tout ce qu’il pouvait trouver, c’était des petits boulots nécessitant un travail physique, mais il était très content de sa vie simplement parce qu’il avait la liberté de vivre et qu’il pouvait savourer un plat de rôti de porc et de riz.
Après trois mois de dur labeur, Ni Kuang a décidé de devenir écrivain et a publié, en octobre 1957, son premier roman, Buried Alive, Ce roman a été écrit en un après-midi et lui a rapporté environ 12,75 $ de redevances, ce qui était plus que son salaire mensuel, en tant qu’ouvrier. Son roman a reçu des critiques élogieuses, à partir de ce moment là, Ni Kuang s’est consacré à l’écriture. Tout au long de sa carrière d’écrivain, son œuvre n’a jamais été rejetée. Il est devenu l’écrivain le mieux payé de Hong Kong.
Ni Kuang est devenu l’écrivain le mieux payé à Hong Kong. (Image : The Epoch Times)
Le patriotisme, c’est l’anticommunisme, l’anticommunisme, c’est le patriotisme
Cinquante ans après que Ni Kuang ait quitté la Chine continentale, Asia Weekly lui a offert un voyage pour explorer sa ville natale sur le continent. Il a choisi de refuser, mais un de ses bons amis a accepté le voyage, ce qui a énormément contrarié Ni Kuang, il a alors critiqué son ami : « Il n’a ni l’intégrité ni l’ossature d’un intello... »
La position anticommuniste de Ni Kuang est inébranlable. Il croit fermement que les actions du PCC (Parti communiste chinois) violent les principes de l’humanité. « L’élément le plus effrayant du Parti communiste est le lavage de cerveau et le contrôle de la pensée des individus. Les gens sous l’emprise du système du parti communiste ne deviendront que des machines obéissantes ».
Ni Kuang a également déclaré qu’il est un patriote de la Chine – « l’amour à l’extrême » ! Il a écrit deux slogans : « Le patriotisme est l’anticommunisme. L’anticommunisme est le patriotisme ».
Ni Kuang a précisé qu’il a fui à Hong Kong pour échapper au communisme, mais aujourd’hui, il admire le courage des jeunes de Hong Kong : « Je me suis enfui, mais les jeunes d’aujourd’hui ne l’ont pas fait : au lieu de cela, ils ont choisi de rester et de se battre et pour cela je les admire... Plus la pression est grande, plus la résistance est forte ». Il a affirmé qu'il soutiendra toujours les jeunes. « Ma position personnelle ? - quoi qu’il arrive, je suis avec les jeunes ».
Rédacteur Charlotte Clémence
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