Le principe de compassion est au cœur de la sagesse ancienne et de toutes les traditions et pratiques spirituelles. Il se manifeste par l’empathie, la capacité de se mettre à la place des autres. Cependant, pour certaines personnes, la compassion n’est pas une chose qui se manifeste naturellement.
Cela peut-être dû au fait d’avoir été négligé pendant l’enfance, ou à la suite de violences conjugales. Pour certaines personnes ayant fait face à des évènements dramatiques, la capacité à « ressentir » est inhibée. Ce blocage est en fait un mécanisme de défense. En développant l’autocompassion, nous pourrons progressivement retrouver la paix et le bien-être, nous ouvrir aux autres, et donner un sens profond et un but à notre vie.
Un élément clé de l’autocompassion est l’estime de soi : se sentir digne et précieux et abandonner l’autocritique, même si nous ne répondons pas à nos propres attentes. L’hésitation à s’accepter « tel que l’on est » peut se manifester sous différentes formes, mais avec de la persévérance et de la bonne volonté, nous pouvons reprogrammer notre pensée vers une bonté inconditionnelle.
Obstacles courants à l’autocompassion
Certaines émotions négatives comme la culpabilité, la colère, la frustration et le dégoût peuvent saper nos pensées positives si nous n’arrivons pas à les maîtriser. Pratiquer la pleine conscience peut nous aider à reconnaître et à admettre ces émotions sans être contrôlés par elles.
La culpabilité et les regrets sont un frein qui nous empêche d’agir. Abandonner le passé et se concentrer sur le présent en acceptant ses erreurs est un point important pour évoluer vers un cœur de compassion et participer pleinement à la vie.
De même, la colère, alimentée par les déceptions et l’injustice, prend racine avec le temps, engendrant des effets négatifs sur le corps et l’âme. Mais elle peut aussi être un moteur de changement.
La frustration vient souvent de l’incapacité à accomplir une chose que l’on devrait être capable de faire. Ce jugement sur soi est à la fois rigide et injuste. Chacun a ses forces et ses faiblesses. Apprendre à accepter les défis et développer la patience sont des outils précieux sur le chemin de l’auto-compassion.
De même, la tristesse, suite à la perte d’un être cher ou face au désespoir, peut être handicapante. Savoir l’observer sans s’y attarder est une étape importante pour s’en libérer. En acceptant de lâcher prise, nous pouvons aller de l’avant.
Apprivoiser notre moi critique intérieur
Ces émotions peuvent conduire à l’autocritique et renforcer une attitude négative existante. Faire taire son moi critique intérieur est crucial pour l’autocompassion.
« Les gens s’épanouissent grâce au renforcement positif. Ils ne peuvent accepter qu’une certaine quantité de critiques et vous risquerez de les perdre complètement si vous les critiquez de façon personnelle… vous pouvez faire valoir un point de vue sans être personnel. N’insultez pas et ne rabaissez pas vos collaborateurs. Au lieu d’obtenir plus d’eux, vous en tirerez moins » (Bill Walsh, entraîneur de football).
Aucun d’entre nous n’est parfait et chacun a ses faiblesses. Oubliez l’idée que « ne pas être parfait n’est pas bon ». Selon certaines croyances traditionnelles, nous venons dans ce monde humain pour cultiver notre dimension spirituelle et nous élever dans l’illusion. Si nous étions déjà parfaits, nous n’appartiendrions pas au royaume des humains.
Nous avons tous en nous une voix intérieure, qui s’exprime sans cesse. Qu’elle soit encourageante ou démoralisante, aimable ou tyrannique, fait toute la différence. En s’acceptant soi-même, on peut mettre fin à la violence verbale et psychologique qui est un frein à notre épanouissement.
Ouvrir la voie à l’autocompassion
En prenant le contrôle de vos émotions, vous pourrez les vivre sans être influencés par elles. Il existe un certain nombre d’approches pour changer votre façon de penser.
Soyez votre meilleur ami : si vous étiez destiné à passer toute votre vie avec une seule personne, ne devriez-vous pas être en bons termes ? Traitez-vous avec compréhension et patience, comme si vous dépendiez de votre soutien et de votre amitié. Écrivez-vous une lettre pleine de gentillesse. Tenez-vous les mains, ou faites-vous un câlin si vous en ressentez le besoin.
Développer l’estime de soi : savoir se pardonner est un pas important vers l’autocompassion. Faites preuve de patience et soyez indulgent envers vous-même comme vous le seriez avec un enfant et dites-vous que personne n’est parfait. Il est naturel de commettre des erreurs dans la vie. Accepter cette évidence nous aide à avancer et à grandir.
L’erreur est humaine et personne n’est parfait. Dites-vous « Je laisse tomber les regrets et je relève les défis sans avoir peur de l’échec. »
Garder un état d’esprit serein : cultivez une mentalité de croissance en considérant les difficultés comme des défis à relever plutôt que comme des menaces. Évitez de vous comparer aux autres et de vous critiquer si vous ne faites pas aussi bien. Au lieu de cela, inspirez vous d’eux.
Dites-vous que chaque erreur est une occasion de grandir et d’apprendre et ne les laissez pas vous décourager.
Pratiquer la pleine conscience : la pleine conscience est un état actif qui consiste à vivre le moment présent et à prêter attention à nos réactions émotionnelles, plutôt qu’à les éviter. Une fois que nous pouvons reconnaître nos émotions et les accepter, il est possible d’échapper à leur contrôle.
Autorisez-vous à libérer vos émotions de manière saine comme pleurer, parler à un ami ou écrire une lettre expressive destinée à vous-même ou à une personne avec qui vous souhaitez communiquer, même si vous ne l’envoyez jamais. Mettre vos sentiments sur le papier peut avoir un effet libérateur.
Essayez d’être suffisamment large d’esprit pour imaginer les sentiments des autres, surtout en cas de conflit. Cela peut réduire considérablement l’intensité de vos propres émotions.
Participer à l’« humanité commune » : nous sommes des individus au sein d’une vaste communauté. Les sentiments de solitude, de tristesse, d’amertume et de désespoir sont universels. Lorsque nous réalisons que nous ne sommes pas seuls à éprouver ces sentiments, ils deviennent des éléments de rapprochement.
Partager nos émotions crée un sentiment de connexion, nous aide à voir les choses sous un angle plus large, et favorise la création de précieux réseaux de soutien.
Maintenir une bonne perspective : apprenez à vous libérer du regard des autres et retrouvez votre autonomie et une image positive de vous-même.
Cultivez une attitude de gratitude. Plutôt que de vous sentir découragé, « comptez vos bénédictions », comme le dit le dicton. Ce changement d’orientation peut vous aider à voir le monde comme un ami et apporter le bonheur et la paix dans votre vie.
La gratitude peut s’exprimer de différentes façons : à travers un journal de gratitude ou une lettre adressée à un ami. Elle peut aussi se manifester lors d’une promenade dans la nature, ou observée tranquillement dans votre esprit. Prenez note des moments positifs qui se produisent au cours de la journée et partagez-les pour les faire vivre.
Soyez reconnaissant pour chaque opportunité que la vie vous offre de grandir et de vous améliorer.
L’autocompassion est un voyage qui peut vous faire passer par des émotions sombres et inconfortables. La clé pour aller de l’avant est d’être attentif et rationnel face à vos sentiments, sans vous y attarder. Traitez-vous comme un ami. Cultivez la gentillesse, acceptez l’idée que vous n’êtes pas parfait et laissez tomber les remords. En vous accordant de la valeur, vous serez en mesure de réagir face aux épreuves. Vous réaliserez que tout le monde est confronté à des luttes similaires, et l’empathie émergera naturellement.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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