De toutes les choses qui influencent l’esprit des enfants, les dessins animés occupent probablement la première place. Que l’animation soit drôle, triste, héroïque, aventureuse ou évoque tout autre sentiment, les personnages, leurs relations et les idéologies qu’ils présentent peuvent avoir un impact durable sur l’esprit des jeunes.
Thèmes des dessins animés à travers les générations
Bien que les dessins animés existent depuis le début du XXe siècle, leur popularité a commencé à s’accroître à la fin des années 50, avec la prolifération des chaînes de télévision qui ont commencé à les diffuser régulièrement en série. Depuis, les dessins animés ont évolué selon les thèmes abordés et le public ciblé, à chaque nouvelle génération.
De toutes les choses qui influencent l’esprit des enfants, les dessins animés occupent probablement la première place. (Image : Julian Tysoe / flickr / CC BY 2.0 )
Les années 1950 et 1960 : une époque drôle et pleine d’esprit
Cette période a été dominée par des séries d’animations comme Tom et Jerry, Loony Tunes, Yogi Bear et Scooby-Doo. La plupart d’entre elles étaient destinées à amuser le public. Certaines animations intégraient aussi des enseignements moraux, comme prendre soin des amis, aider quelqu’un dans le besoin, etc. Quelques animations ont changé la caractérisation de certains sujets pour convenir à une société devenue plus moderne et plus centrée sur l’égalité. Par exemple, certains des premiers dessins animés de Looney Tunes - avec des personnages tels que Bugs Bunny, Daffy Duck et Porky Pig - affichaient des stéréotypes raciaux à l’égard des Africains, des Mexicains, des Allemands, des Japonais. De tels éléments ont été retirés des animations lorsqu’elles ont été diffusées à la télévision. Des sujets comme la consommation d’alcool, le tabagisme et la violence ont été jugés inappropriés pour les enfants et ont également été supprimés.
Les années 70 et 80 : L’ascension des super-héros
C’est au cours de cette période que les super-héros ont commencé à dominer dans les dessins animés. Des spectacles comme GI Joe, ThunderCats, He-Man et Teenage Mutant Ninja Turtles ont eu un énorme succès chez les enfants. Alors qu’auparavant les dessins animés faisaient appel à des sujets simples, les spectacles de super-héros ont introduit le trope «save the world» qui domine encore aujourd’hui. La moralité a été définie comme une arme pour combattre les forces maléfiques qui visaient à nuire au monde. L’impact de la moralité à touché de plus en plus de gens.
Alors qu’auparavant les dessins animés suscitaient des questions comme «Ne devrais-je pas secourir une personne qui demande mon aide», les nouvelles animations suscitaient des questions comme « Ne devrions-nous pas lutter contre un mauvais gouvernement » ? Les films d’animation ont intégré des personnages mécanisés tels que les robots ainsi que leur relation avec les humains, comme dans la série animée The Transformers, qui en est un parfait exemple. En 1989, la diffusion des Simpsons allait encore une fois modifier les thèmes des émissions d’animation.
Les années 80 ont vu l’apparition de dessins animés de super-héros comme He-Man. (Image : YouTube / Screenshot)
Des années 1990 à aujourd’hui : Commentaire social
Alors que les premiers dessins animés touchaient principalement un public enfant, la série télévisée américaine The Simpson s’adressait aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Il en a été de même pour les séries d’animation comme Family Guy, South Park et Futurama. C’est également à cette époque que la chaîne câblée Cartoon Network est devenue populaire. Ses émissions abordaient des thèmes plus sérieux comme les relations sexuelles, l’identité individuelle, la critique de la culture pop, etc. Ainsi, les enfants des années 60, 70 et 80 qui ont grandi en regardant des dessins animés de l'époque, ont continué à suivre ces émissions pendant leur vie adulte. Les séries d’animation destinées aux enfants ont même commencé à intégrer des sujets d’ordre social à leurs thèmes généraux.
S’identifier aux personnages
Tant qu’un enfant n’a pas encore construit sa propre identité et développé son monde, il va facilement s’attacher aux choses qu’il aime. En ce qui concerne les dessins animés, il va s’identifier aux personnages et s’approprier leurs tribulations et leurs émotions. La majorité des enfants ne sont pas conscients que les personnages de dessins animés qu’ils admirent tant ne sont pas réels. Ce n’est qu’à l’école primaire que cette prise de conscience va s’opérer.
Le Dr Jessamy Comer, du département de psychologie du Rochester Institute of Technology (RIT) a déclaré a RIT Reporter « Quand ils (les enfants) rencontrent Robert Downey Jr, pour eux il est Iron-Man. Ils ne comprennent pas que ce type n’a pas les pouvoirs d'Iron Man... Il est donc très important de se rappeler que, quand ils regardent ça, pour eux c’est réel. C’est très réel ».
L’incapacité d’un enfant à différencier le monde réel du monde fictif explique pourquoi les dessins animés et les médias visualisés à cet âge peuvent être particulièrement influents. La diffusion d’images violentes, affichant des personnages arrogants et irréfléchis comme étant élégants, peut pousser les enfants à s’identifier à ces comportements qu’ils jugent idéaux et à intégrer de telles tendances.
Pour les enfants, les personnages de dessins animés comme Iron Man sont perçus comme réels. (Image : pxhere / CC0 1.0)
Dessins animés et Violence
Certains dessins animés ont été jugés comme étant trop violents et susceptibles d’engendrer des tendances agressives chez les jeunes enfants. Dans la plupart des séries de super-héros, les méchants se font battre par les héros, certains assez durement. Les spectacles avec des héros se comportant comme des justiciers conduisent aussi à la normalisation de la violence en dehors des restrictions légales. Même des séries aussi ingénues que Tom et Jerry incluent des récits où un personnage cherche à se venger d’un autre, tournant en dérision de tels comportements.
La série Road Runner de Loony Tune utilise la même approche. Selon la Fondation Novak Djokovic « Il y a toujours quelqu’un qui se fait battre. Assez durement .... l’image d’un piano à queue projeté sur la tête de quelqu’un, des coups de feu, des explosifs dans les mains ou même dans la bouche, et l’explosion assourdissante qui s’ensuit, tous ces messages subliminaux ou directs illustrent la violence qui se répand dans l’esprit des enfants. Les enfants absorbent ces scènes comme le ferait une éponge et acceptent la violence comme quelque chose de tout à fait normal et commun ».
Selon l’American Academy of Pediatrics (AAP), les enfants qui regardent des dessins animés incluant des scènes de violence ont tendance à être plus agressifs, nerveux et désobéissants que les autres enfants. Ils sont également plus susceptibles d’être insensibles à la douleur des autres et de ne pas ressentir d’inconfort lorsqu’ils sont confrontés à une violence extrême dans la vie réelle. Selon une étude de l’Iowa State University, certains dessins animés destinés aux enfants seraient beaucoup plus violents que ceux destinés à un public adulte. Les parents n’accordent souvent pas d’attention à de telles émissions sous prétexte que « ce ne sont que des dessins animés ».
Le Road Runner de Loony Tune et les dessins animés de Wile E Coyote sont réputés pour leur contenu violent. (Image : Capture d'écran / YouTube)
Les parents doivent comprendre que l’ouverture d’esprit chez les enfants représente à la fois une bénédiction et un danger. Les groupes de propagande pourraient inclure leurs idéologies dans des dessins animés afin d’influencer la prochaine génération. Cette propagande pourrait conduire les différents groupes à une incitation haineuse à la violence et à une radicalisation pouvant conduire à l’extrémisme.
Cela ne signifie en aucun cas que les dessins animés sont la forme de divertissement la plus dangereuse pour les enfants. Certaines animations aident les enfants à améliorer leurs connaissances, à développer un sens moral, à avoir de la compassion pour les plus faibles, etc. Il incombe aux parents de veiller à ce que leurs enfants ne soient pas exposés au contenu subversif de certains dessins animés.
Selon Samaa, « il serait bon aussi que les parents regardent régulièrement les dessins animés avec leurs enfants et en discutent ensemble. De cette façon, non seulement ils éloigneront leurs enfants de la violence, mais ils les orienteront vers... d’autres activités ». Si vous n’avez pas le temps de regarder des dessins animés avec les enfants, prenez au moins la peine de vous renseigner sur les émissions qu’ils regardent. Identifiez celles qui affichent une violence excessive ou des idéologies perverses. Vous pouvez vous désabonner de la chaîne concernée ou bloquer l'émission en utilisant des services de streaming comme Netflix.
Rédacteur Fetty Adler
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.