Bien que considéré comme un légume, le gombo est en fait, d’un point de vue botanique, un fruit, car il porte des graines. Cette cosse rugueuse à l’extérieur et visqueuse à l’intérieur pourrait également détenir un secret. Des études ont montré que le gombo serait capable de filtrer le microplastique des eaux usées.
Le problème des microplastiques
Les microplastiques sont des particules de matière plastique inférieures à 5 mm, dispersées dans l’environnement et sources de pollution. Ces minuscules particules peuvent être libérées lors du lavage des vêtements en polyester ou autres fibres synthétiques, ou de l’usure naturelle des pneus de voiture, en passant par la rupture de toutes sortes de produits en plastique après leur exposition au soleil.
Comme le processus de dégradation du plastique peut prendre des milliers d’années, les microplastiques s’accumulent rapidement dans l’environnement et sont devenus si omniprésents partout dans le monde qu’il est impossible d’éviter d’en consommer.
Bien que les effets à long terme de la consommation de plastique ne soient pas clairs, il s’agit certainement d’une préoccupation, et de nombreuses parties cherchent des moyens d’éliminer cette menace potentielle de notre environnement.
Le Dr Rajani Srinivasan, professeur de recherche en chimie à l’université d’État de Tarleton, estime que « les microplastiques en eux-mêmes ne sont peut-être pas très dangereux pour la santé, mais tout ce dans quoi ils entrent ou tout type de substance toxique qui s’y attache pourrait pénétrer dans notre corps et causer des problèmes. »
Ainsi, des choses se fixent effectivement sur ces microplastiques. Il est bien connu qu’ils adhèrent à des substances collantes appelées floculants, qui ont été utilisées pour collecter les conglomérats de microplastiques dans l’eau, les faisant couler, après quoi ils peuvent être retirés. Le floculant le plus couramment utilisé est toutefois le polyacrylamide, lui-même une substance synthétique.
Le gombo attire les microplastiques grâce à son pouvoir collant naturel
Alors que la Dr Rajani Srinivasan étudiait l’utilisation d’extraits de plantes de qualité alimentaire pour éliminer les micro-organismes, elle s’est dit : « Pourquoi ne pas essayer les microplastiques ? ». Résultat, elle et son équipe de l’université du Texas ont peut-être découvert une solution naturelle et non toxique pour réduire les microplastiques dans l’eau.
La Dr Rajani Srinivasan et un groupe d’étudiants de premier cycle et de maîtrise en sciences de l’environnement ont appliqué des extraits de polysaccharides de sept plantes - aloe vera, cactus, fenugrec, gombo, psyllium et tamarin (individuellement et en combinaison) - pour éliminer les microplastiques de l’eau.
Le résultat a été que le gombo a attiré les microplastiques : les polysaccharides de gombo ont donné les meilleurs résultats, éliminant efficacement les microplastiques de l’eau de mer lorsqu’ils étaient associés à l’extrait de fenugrec, et de l’eau douce lorsqu’ils étaient associés au tamarin. Tous les extraits de plantes ont donné des résultats au moins aussi bons que le polyacrylamide, un floculant synthétique, et, ce qui est tout aussi important, ils peuvent être intégrés dans les systèmes de traitement existants.
« L’ensemble de la méthode de traitement avec les matériaux non toxiques utilise la même infrastructure », a déclaré la Dr Rajani Srinivasan. « Nous n’avons pas besoin de construire quelque chose de nouveau pour incorporer ces matériaux à des fins de traitement de l’eau. »
Et n’oubliez pas, vous pouvez en consommer !
Si le gombo peut purifier nos océans et fournir un meilleur accès à l’eau potable, imaginez ce qu’il peut faire pour notre corps lorsque nous le consommons. Le gombo regorge de nutriments précieux. Pour commencer, il s’agit d’un aliment riche en fibres et en antioxydants, et faible en calories. Le mucilage collant du gombo peut également aider à nettoyer le corps.
Cette substance collante, constituée de glycoprotéines et de résidus de sucre appelés exo polysaccharides est utile pour épaissir les plats cuisinés, car sa viscosité augmente avec la chaleur. Elle « fixe également le cholestérol et les toxines porteuses d’acides biliaires déversés par le foie », selon une étude du Global Journal of Medical Research.
Par ailleurs, le gombo agit comme un diurétique neutre ce qui signifie qu’il ne s’accompagne pas d’effets secondaires. La teneur élevée en fibres de la gousse signifie qu’elle agit comme un prébiotique pour encourager la croissance des bonnes bactéries dans votre intestin, facilitant ainsi la digestion, et ses phytostérols aident à réduire le cholestérol.
Le gombo est riche en vitamine C, un antioxydant précieux qui contribue à réduire le risque de cancer et à atténuer les symptômes de l’asthme. Certaines études montrent que le gombo est également bénéfique pour la santé des reins.
Si le gombo ne fait pas déjà partie de votre alimentation, essayez cette recette super simple et commencez dès aujourd’hui à profiter des nombreux bienfaits de ce drôle de petit fruit.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Okra Attracts Microplastics – an Odd Fruit With an Unusual Application
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