Longtemps présente dans quelques pays occidentaux uniquement, l’obésité infantile est devenue un fléau mondial. Les prévisions sont inquiétantes.
Selon une étude transmise au journal The Guardian par la Fédération mondiale contre l’obésité, il n’y aurait pas moins de 150 millions d’enfants obèses à travers le monde et d’ici 2030, ce chiffre atteindrait 250 millions, dont 62 millions pour la Chine, 27 millions pour l’Inde et 17 millions aux Etats-Unis. C’est l’Ukraine qui occupe le peloton de tête avec 26 % de nourrissons en surpoids.
Obésité infantile en France : révélateur des disparités sociales
D’après un article publié dans le Figaro Santé, la réalité demeure préoccupante dans l’Hexagone : « En 2017, 18 % des adolescents en classe de troisième étaient en surcharge pondérale, dont 5 % obèses. L’écart se creuse entre les garçons et les filles au détriment de ces dernières: en 2017, 20 % des filles contre 17 % des garçons étaient en surpoids, dont respectivement 5,4 % et 4,7 % obèses ».
Par ailleurs cette même enquête révèle que le surpoids ou l’obésité infantile touche davantage les enfants de milieux défavorisés. « 7% des enfants de cadres sont en surpoids et 1% sont obèses, contre respectivement 16% et 6% des enfants d’ouvriers ».
Selon une publication de l’Observatoire des Inégalités du 11 juillet 2017, la proportion d’enfants obèses chez les ouvriers est nettement plus importante que celle chez les enfants de cadres. Les disparités apparaissent dès le plus jeune âge. Nous pouvons lire : « En grande section de maternelle, 5,8 % des enfants d’ouvriers sont obèses, soit 4,5 fois plus que les enfants de cadres supérieurs. En troisième, cette proportion atteint 7,5 % pour les premiers, soit trois fois plus que pour les seconds. Ces écarts entre milieux sociaux se retrouvent tout au long de la scolarité ».
Plus loin dans le Figaro Santé, le sociologue Thibault de Saint Pol apporte l’explication suivante : « Prenez la consommation de boissons sucrées : 31 % des enfants d’ouvriers en consomment quotidiennement, alors que chez les cadres, ce pourcentage s'élève à 8 % ».
Pourquoi cette escalade de l’obésité chez les jeunes ?
La sédentarité liée à l’usage intensif de toutes sortes d’écrans serait un des facteurs favorisant l’obésité chez les jeunes. (Image : pixabay)
l’OMS définit l’obésité comme un excès de graisse dans l’organisme. Si les apports alimentaires et les dépenses énergétiques ne sont pas équilibrés, cela va poser des problèmes pour la santé, en particulier chez l’enfant. Précisons que l’obésité, la forme la plus sévère de surpoids, est déterminée à partir de l’indice de masse corporelle ou IMC.
Les professionnels attribuent la montée de l’obésité infantile à de multiples facteurs liés aux changements sociétaux :
- Consommation excessive d’aliments trop gras ou sucrés, « ultra- transformés », issus notamment de l’industrie agro-alimentaire.
- Diminution de l’activité physique, conséquente au développement des transports
- Sédentarité encouragée par l’usage de toutes sortes d’écrans
- Prédispositions génétiques
Préjugés culturels (ex : « un bébé rond est un bébé en bonne santé… »)
Quels sont les risques encourus, quel « coût » a l’obésité ?
Cette véritable maladie a de multiples conséquences. En plus d’être confrontés à des difficultés respiratoires, les enfants obèses souffrent davantage de troubles du sommeil, ils ont de la difficulté à se concentrer et pour eux le risque d’obésité à l’âge adulte s’avère important.
Selon une étude de l’Assurance Maladie du 14 novembre 2019 : « La probabilité qu’un enfant obèse le reste à l’âge adulte est d’autant plus importante que l'obésité persiste à la puberté. Sur le long terme, des maladies cardiovasculaires, des anomalies sanguines du cholestérol et/ou des triglycérides ou un diabète peuvent survenir ».
Certains cancers, notamment le cancer du colon, seraient liés à l’obésité.
Autres conséquences et non des moindres : le manque d’estime de soi, qui peut mener à la dépression chez l’enfant et l’adolescent en butte aux moqueries de l’entourage, ainsi qu’à des troubles alimentaires tels que la boulimie.
L’enfant peut-il lui-même détecter et enrayer cette spirale de dérèglements ? Comment limiter les dégâts de ce phénomène de santé publique que représente l’obésité infantile ?
Des campagnes d’informations pour apprendre à « mieux manger et bouger » sont organisées par les ministères en charge de la santé. Parallèlement des publicités ciblent les enfants grand consommateurs de produits sucrés.
Le Japon : champion de la santé infantile
Le « Pays du Soleil Levant » a pris le problème à bras le corps en associant parents, enfants, éducateurs et … nutritionnistes. Il a gagné son pari grâce à sa politique d’« éducation alimentaire » et sa mise en pratique en milieu scolaire.
Un article de l’OBS du 15 octobre 2019 explique : « Tokyo (AFP) - Le Japon réalise l’exploit pour un pays développé d’avoir d’excellents indicateurs pour la nutrition et la santé de ses enfants tout en maintenant une incidence très basse de l’obésité. Son secret ? Le déjeuner scolaire ».
« Mais ce pays parvient également à avoir le taux d’obésité infantile le plus bas parmi 41 pays développés de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne ».
« Selon les experts, plusieurs facteurs entrent en jeu parmi lesquels l’attention particulière portée par les Japonais à la santé, les contrôles médicaux réguliers organisés pour les enfants, et surtout le rôle clé du déjeuner scolaire ».
Des menus élaborés par des nutritionnistes. Les valeurs nutritionnelles des aliments expliqués aux enfants. Ces ingrédients ont fait du Japon le « champion de la santé infantile ».
Se donner les moyens de développer chez nos enfants « un esprit sain dans un corps sain ». (Image : pixabay)
Au-delà des titres, un exemple à retenir !
Il serait souhaitable que les partenaires de notre territoire national se donnent ensemble les moyens de préserver nos enfants, en instaurant une politique de lutte contre l’obésité, basée sur le principe de : « un esprit sain dans un corps sain ».
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