Des études montrent que l’exposition aux pesticides - en particulier ceux contenant du chlorpyriphos, qui attaquent le système nerveux des insectes - peut nuire au développement physique et mental de l’enfant.
Lvenquête nationale sur la santé et la nutrition des Centers for Disease Control and Prevention, aux Etats –Unis, a permis de détecter la présence de chlorpyriphos chez 96 % des enfants échantillonnés à l’échelle nationale, les enfants de 6 à 11 ans ayant des concentrations supérieures à celles des adultes.
Nancy Fiedler, professeure à la Rutgers School of Public Health et directrice adjointe de l’Environmental and Occupational Health Sciences Institute, qui étudie les effets de l’exposition aux pesticides sur les fœtus à chaque trimestre de la grossesse, affirme que l’on ignore exactement à quelle étape les enfants sont les plus vulnérables, mais il ne fait aucun doute que la plupart des enfants - même ceux qui vivent hors des zones agricoles où des pesticides sont pulvérisés - sont à risque.
Nancy Fiedler, qui étudie les effets des neurotoxicants, y compris des pesticides, sur le fonctionnement et le développement du cerveau humain, explique comment les enfants sont exposés, et ce que les parents peuvent faire pour assurer leur sécurité.
Qui est le plus à risque d’être exposé au chlorpyriphos ?
Le développement cérébral d’un enfant, depuis in utero jusqu’à la petite enfance, est le plus vulnérable. Ces jeunes enfants n’ont pas la même capacité que les adultes pour supprimer les effets des produits chimiques. Si une femme enceinte ingère ou respire un produit chimique, il peut traverser le placenta et affecter le fœtus.
Cette situation est particulièrement préoccupante pour les femmes enceintes qui travaillent dans l’agriculture et pour les enfants qui sont exposés aux résidus chimiques présents dans les aliments traités, comme les fruits et légumes, et dans l’eau potable.
Comment l’exposition peut-elle affecter le développement ?
Des études ont montré que les bébés exposés au chlorpyriphos avant la naissance risquent de présenter des troubles du développement, notamment un faible poids à la naissance, un faible développement mental et moteur et une intelligence réduite. Des études ont également montré des risques accrus de trouble déficitaire de l’attention, d’hyperactivité et d’autisme.
En outre, ces risques persistent jusqu’au milieu de l’enfance, ce qui entraîne une diminution de la capacité cognitive globale. L’exposition au chlorpyrifos ainsi qu’à d’autres pesticides organophosphorés est plus importante dans les pays à revenu faible et moyen, comme la Thaïlande, où nous menons actuellement une étude de cohorte depuis la naissance.
Cette étude permettra d’apporter une plus grande spécificité sur les créneaux potentiels de vulnérabilité pendant la grossesse et sur l’impact sur le neurodéveloppement. La mesure précoce de l’intégrité neurale du nourrisson à la naissance et des éléments constitutifs de l’attention et de la mémoire pendant la petite enfance, aidera à déterminer comment les pesticides peuvent affecter la trajectoire des habiletés neurodéveloppementales nécessaires au rendement scolaire et au-delà.
L’exposition au chlorpyrifos ainsi qu’à d’autres pesticides
organophosphorés est plus importante dans les pays à revenu
faible et moyen, comme certains pays asiatiques. (image : pixabay)
Comment les parents peuvent-ils réduire l’exposition des enfants aux pesticides ?
Il n’est pas sécuritaire pour les femmes enceintes de travailler dans les lieux exposés à la pulvérisation de pesticides. Les familles dont les appartements et les maisons sont exposés aux pulvérisations peuvent commencer par demander au gestionnaire de l’immeuble un suivi concernant l’entreprise concernée, si elle bénéficie d’une autorisation, et quels produits sont pulvérisés.
Même si les entreprises concernées affirment que vous pouvez rentrer chez vous quelques heures après la pulvérisation des pesticides, il y a de sérieuses preuves que les produits chimiques sont toujours présents. Si vous le pouvez, Il serait préférable d’attendre au moins une journée avant de rentrer chez vous.
Les familles avec de jeunes enfants devraient ranger ou enlever les articles que ces enfants pourraient toucher ou mettre dans leur bouche, surtout les animaux en peluche, qui peuvent conserver le produit chimique pendant des jours. Les tapis, également susceptibles d’être souillés par des produits chimiques, devraient être si possible enlevés.
Les parents devraient laver tous les fruits et légumes , notamment ceux dont les pelures ne sont pas comestibles, en les trempant dans l’eau et en les frottant ensuite. Lavez vous aussi les mains après avoir touché des fruits à peau épaisse, comme des oranges et des bananes, afin de ne pas contaminer les produits lavés après les avoir pelés.
Collaboration de Patti Verbanas, Rutgers, The State University of New Jersey
Rédacteur Fetty Adler
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