La retraite reste un sujet de préoccupation majeur. Au-delà de l’aspect matériel, elle peut avoir des conséquences psychologiques et faire surgir en nous des questions existentielles.
Entre jubilation et appréhension
Qu’elle soit attendue ou redoutée, la retraite constitue un tournant majeur dans notre vie : le passage d’une vie de contraintes professionnelles à l’absence totale d’activité salariée peut vous rendre vulnérable. Jubilation (Jubilación signifiant retraite en espagnol), ou appréhension ?
Il n’est pas rare que l’euphorie des premiers mois cède la place à un grand vide. Certains retraités nécessitent l’aide d’un coach pour trouver un nouvel équilibre. Cela concerne plutôt les personnes qui ont fait de leur métier une passion, ou qui ont occupé un « poste à responsabilités » leur réservant une retraite à l’abri des besoins matériels…
Les chiffres suivants, provenant d’une étude OOREKA méritent notre attention :
- 10 à 15 % des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent de dépression
- 20 % des plus de 75 ans souffrent de dépression majeure
La cause pourrait provenir d’un sentiment de dévalorisation de soi, dû à la perte du statut social. Autrement dit, le retraité se sentirait vraiment « en retrait ».
Une nouvelle retraitée témoigne : « Je me suis jetée sur les livres que je n’avais pas lus et que je rêvais de lire depuis des années, les expos que je n’avais jamais le temps de voir… Jusqu’à me demander finalement au bout d’un mois : mais quel est le sens de cette jouissance inutile et solitaire » ? (MaRetraite.fr)
D’où provient son mal-être ? Nous pourrions trouver quelques éléments de réponse dans La pyramide de Maslow
La pyramide de Maslow, ou pyramide des besoins, du psychologue du même nom, est une représentation pyramidale définissant la hiérarchie des besoins. Dans son livre « Petit guide de la retraite heureuse » Marie-Paule Dessaint s’en inspire pour parvenir à la conclusion suivante :
« Or, une fois les besoins de base comblés (survie et sécurité), ceux-ci ne contribuent que dans une proportion de 15 % au bonheur d’une personne, alors que l’ensemble des autres besoins compte pour 85 %. Ce sont justement ces besoins " supérieurs " que la retraite risque de faire disparaître ».
Selon Abraham Maslow, les « besoins supérieurs » sont les suivants: Amour, estime de soi, appartenance, accomplissement de soi.
Les analyses laissent entrevoir quelques pistes pour une retraite plus sereine. Nous en proposerons quatre.
Préserver le capital santé
En cette période de Nouvel An, quel vœu offre t’on en premier ? Celui d’une bonne santé, c’est sûr ! Ne dit-on pas « Meilleurs vœux de santé avant tout », ou bien : « La santé est une richesse… » ?
Pouvoir profiter pleinement de sa retraite nécessite d’être en bonne santé. N’attendez pas l’âge de la retraite pour prendre soin de votre santé. Les recommandations suivantes ont fait leurs preuves : « Optez pour une alimentation saine et équilibrée, pratiquez une activité physique au moins 30 mns par jour ». Certains retraités proches des 80 ans mais qui en paraissent 10 de moins, ont tous un point en commun : une hygiène de vie basée sur ces principes de base recommandés par tous les spécialistes.
Adhérer à ces principes vous permettra de réduire votre budget santé et de doper votre moral.
Pratiquer de nouvelles activités
Certains choisissent de prendre des cours de danse (comme le tango), d’apprendre une langue étrangère, ou de voyager. Tout cela contribue à la joie de vivre et à l’estime de soi. (Image : ArtTower / Pixabay)
Vous avez toujours eu envie de vous lancer dans le jardinage, de jouer d’un instrument, d’entreprendre des études de sociologie, de vous initier au golf ? Vous bénéficiez maintenant de tout votre temps, alors n’hésitez pas ! Certains passent leur doctorat à 70 ans. Certains s’inscrivent à des cours de danse, apprennent une langue étrangère, voyagent, etc. Tout cela contribue à la joie de vivre et à l’estime de soi.
Bénéficiez des programmes des 43 Universités du Temps Libre (UTL) dédiées aux séniors, existant dans notre pays.
Encore une fois, il faut anticiper ! Se préparer quelques années avant la retraite, tout comme l’explique Sophie, 55 ans.
« J’ai toujours eu une passion pour le tango. Je pensais m’y mettre à la retraite, car on peut pratiquer les danses de salon à un âge avancé. Mais il y a deux ans, une amie m’a persuadée de m’y mettre sans attendre. Elle avait raison. Maintenant, j’ai les repères et l’entraînement qui me permettront de continuer à danser longtemps ». (site maretraite.fr du 4 mars 2019).
S’intégrer dans des groupes : s’inscrire à des associations, redéfinir son rôle au sein de la famille
Les petits-enfants apprécient la présence affectueuse et rassurante de leurs grand-parents, désormais plus disponibles. (Image : Alexandra_Koch / Pixabay)
Vos relations sociales se cantonnaient jusque là à votre cercle professionnel. Comment nouer de nouvelles relations sociales et accepter que vos chers collègues ne fassent plus partie intégrante de votre vie ? Vous avez l’impression d’un grand vide autour de vous ? Rapprochez-vous des nombreuses associations, clubs et autres organisations à proximité. Faites du bénévolat. Évitez à tout prix le repliement sur soi.
Il existe 1 million d’associations en France ! Avec des opportunités à portée de mains et des tarifs abordables.
Encore une fois, ANTICIPEZ : n’attendez pas d’être à la retraite pour rejoindre l’une ou l’autre de ces associations. Choisissez l’association correspondant à vos centres d’intérêt et à vos valeurs. Vos relations perdureront au-delà de votre carrière professionnelle.
Il est aussi souhaitable de redéfinir votre rôle de parent, voire de grand-parent, au sein de votre famille. Les petits-enfants apprécient la présence affectueuse et rassurante de leurs grands-parents désormais plus disponibles. À l’heure de la retraite, votre implication en tant que grand-parent vous donnera la satisfaction de porter votre propre pierre à l’édifice familial.
Les quelques conseils ci-dessus peuvent vous permettre de satisfaire au mieux ces « besoins supérieurs » que nous venons d’évoquer.
Connaître ses droits
Renseignez-vous sur vos droits pendant que vous êtes encore en activité. Rapprochez-vous des conseillers de votre caisse de retraite qui vous aideront à établir une simulation des ressources financières dont vous disposerez en tant que retraités. Pensez également à évaluer votre nouvelle fiscalité.
En priorisant ces démarches, vous pourrez aborder l’avenir plus sereinement et mettre en place les mesures adéquates, comme en atteste le témoignage suivant, du site MaRetraite.fr :
« Simuler notre revenu à la retraite sur MaRetraite.fr a été une sorte d’électrochoc qui nous a ouvert les yeux. Après un bilan de notre situation familiale, fiscale et financière, un conseiller de MaRetraite.fr nous a aidés à établir un plan d’action que nous mettons progressivement en place. Nous sommes beaucoup plus sereins ».
Envisagez donc votre retraite comme un droit à l’épanouissement, une nouvelle vie libre et active, un privilège que vous procure le bel âge. Pour conclure, retenons cette formule de Danièle Laufer, auteur et journaliste spécialisée des questions de psychologie et de société :
« Il faut bien se préparer pour sculpter sa liberté »
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