Bien que la lumière artificielle soit devenue indispensable depuis l’invention de l’ampoule électrique au XIXe siècle, de nombreuses personnes apprécient toujours la lueur apaisante des bougies. Que ce soit pour décorer une pièce, parfumer la maison ou accompagner la méditation ou les prières, ces artefacts simples sont encore largement utilisés aujourd’hui.
La plupart des bougies sont faites de paraffine, une cire économique dérivée du pétrole, du charbon ou du schiste bitumineux. En se consumant, la paraffine dégage des gaz nocifs et des sédiments qui menacent notre santé et l’environnement. Mais en a-t-il toujours été ainsi ?
Voyons comment certains des matériaux contenus dans les bougies peuvent nuire à notre santé et quelles sont les alternatives naturelles les plus sûres.
Les bougies naturelles du début
L’histoire des bougies est vraiment fascinante. Elle remonte à environ 3 000 à 5 000 ans, lorsque les anciens Égyptiens trempaient la moelle séchée du roseau dans de la graisse animale fondue pour l’utiliser comme source de lumière, ou lors de célébrations religieuses.
Ce sont les Romains qui auraient créé les premières bougies munies d’une mèche en utilisant du suif, un produit résiduel obtenu par la fonte de la graisse d’espèces animales comme le mouton et le bœuf. Les graisses animales, en particulier celles de l’eulakane (ou poisson-chandelle) étaient également utilisées par les tribus d’Alaska et du Canada comme source de lumière. Ce poisson est si riche en graisse, qu’une fois séché, il s’enflamme au contact d’une simple étincelle. D’autres civilisations avaient recours à des cires fabriquées à partir de plantes locales, comme celle extraite du fruit du cannelier en Inde.
Depuis des siècles, les bougies jouent un rôle majeur dans les célébrations religieuses. En effet, dans le christianisme, les bougies représentent la lumière purificatrice de Dieu et sont largement utilisées depuis l’époque de Constantin, créant une forte demande en raison de leur perfection et de leur aspect pratique. C’est ainsi que les bougies en cire d’abeille sont apparues au Moyen Âge.
La cire d’abeille dégage une odeur agréable
Par rapport aux bougies d’origine animale à l’odeur âcre, les bougies en cire d’abeille brûlaient plus proprement tout en dégageant une odeur agréable. Cependant, elles étaient coûteuses à produire et seuls les riches pouvaient se les offrir, si bien que la nécessité de trouver des alternatives économiques s’est faite plus pressante.
Au XVIIIe siècle, avec l’essor de la chasse à la baleine, une découverte pratique a été faite : les cachalots ont dans leur tête une substance appelée spermaceti qui, lorsqu’elle est cristallisée, peut brûler de manière éclatante sans dégager d’odeur désagréable. Malheureusement pour les baleines, ces nouvelles bougies se sont répandues, d’autant plus que cette matière reste solide même dans les climats chauds.
À cette époque, les femmes de la période coloniale aux États-Unis fabriquaient de la cire de bougie en faisant bouillir des baies de laurier, le fruit cireux d’un arbuste aromatique et médicinal originaire d’Amérique du Nord. Si la résine au parfum distinctif les rendait très attrayantes, le processus de production était terriblement laborieux et prenait beaucoup de temps.
C’est au XIXe siècle que la production de bougies s’est éloignée des sources animales et végétales pour se tourner vers l’extraction chimique. Dans les années 1820, un chimiste français a extrait l’acide stéarique des acides gras, mettant au point une cire dure et propre appelée stéarine, qui est encore couramment utilisée en Europe. Dans les années 1850, les chimistes se sont tournés vers le pétrole et, grâce à des procédés de raffinage, ont mis au point la paraffine, principal composant de la plupart des bougies actuelles.
Les inconvénients d’une production de masse peu coûteuse
En tant que sous-produit du pétrole brut raffiné, la paraffine est facilement disponible et donc peu coûteuse. Toutefois, des études ont montré que, lorsqu’elle brûle, la paraffine libère des substances chimiques telles que le benzène, le toluène et le formaldéhyde, trois substances connues pour être des agents cancérogènes possibles pour l’homme ainsi que du naphtalène, un composé qui peut provoquer une irritation de la peau et des yeux lorsqu’il est inhalé.
Pour obtenir leur blancheur caractéristique, les bougies de paraffine sont baignées dans de l’eau de Javel de qualité industrielle. Lorsque l’eau de Javel entre en contact avec des composés organiques comme la paraffine, elle forme des dioxines, un composé hautement toxique qui, selon l’Organisation mondiale de la santé(OMS), peut causer des problèmes au niveau de la reproduction et du développement, endommager le système immunitaire et provoquer des cancers.
L’acroléine, un agent solidifiant, est également ajoutée à la paraffine. Ce liquide incolore ou jaune se transforme en vapeur lors de la combustion de la bougie, et lorsqu’il est présent dans l’air en forte concentration, il peut provoquer une irritation des voies respiratoires, du nez, de la gorge et des yeux.
Les bougies parfumées artificiellement contiennent en plus des phtalates utilisés pour fixer le parfum plus longtemps. Ce produit chimique, couramment utilisé pour rendre les plastiques plus durables et pour dissoudre d’autres matériaux, a été associé à des maladies cardiovasculaires, à l’infertilité chez les hommes, à des naissances prématurées, à des déficiences cognitives chez les nourrissons et au cancer. Les effets plus immédiats de l’exposition aux phtalates comprennent l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, des démangeaisons et des maux de tête.
Les bougies colorées artificiellement sont généralement fabriquées avec des colorants à base de pétrole. La combustion de ces bougies libère naturellement des composés organiques volatils (COV) toxiques dans l’air, ce qui augmente l’incidence des problèmes respiratoires et pollue l’environnement.
Revenir aux bougies naturelles
Bien que nous ne vous conseillions pas d’aller pêcher un eulakane ou de passer des heures précieuses à extraire la cire de baies, opter pour un type de cire naturelle dans votre magasin de bougies typique est un bon pas vers des méthodes plus traditionnelles et naturelles.
Les bougies en cire d’abeille restent une alternative naturelle et non polluante. Cette cire est exempte de toxines et peut même être consommée par l’homme. Son parfum naturel peut être décrit comme terreux et subtilement sucré, évoquant l’arôme distinctif du miel.
La cire d’abeille pure a le point de fusion le plus élevé de toutes les cires connues, ce qui prolonge sa durée de vie. Cependant, il n’est pas facile de garantir que les abeilles impliquées dans le processus de production sont traitées de manière éthique, donc vérifier cela peut être bénéfique pour nos amies volantes.
En ce qui concerne les cires à base de plantes, la cire de soja est un choix populaire. Fabriquée à partir d’huile de soja, c’est une cire naturelle et biodégradable à l’odeur neutre. Leur point de fusion étant bas, la vitesse et l’intensité avec lesquelles leur parfum se répand dans l’air en fait d’excellentes candidates pour transporter des huiles essentielles ou infusées dont les propriétés médicinales peuvent être bénéfiques pour votre santé. En outre, elles brûlent deux à trois fois plus longtemps que la paraffine.
La cire de noix de coco est un excellent choix. Fabriquée à partir de pulpe ou d’huile de noix de coco obtenue par une pression à froid, cette cire incolore et inodore est remarquablement respectueuse de l’environnement, car elle n’émet ni fumée ni suie. Comme la cire de soja, la cire de noix de coco brûle plus lentement que la paraffine et dégage une odeur supérieure, ce qui la rend adaptée à l’aromathérapie. La cire de noix de coco est peut-être chère, mais elle permet d’obtenir une bougie naturelle de grande qualité.
Vous vous sentez créatif ? En fabriquant ces bougies naturelles à la maison, vous pouvez non seulement mélanger différents types de cire pour profiter de leurs qualités naturelles combinées, mais vous pouvez aussi les parfumer avec des huiles essentielles naturelles et sans danger.
Restez à l’écoute pour la troisième partie à venir et d’autres suggestions sur les moyens naturels et traditionnels de maintenir une maison sans toxines.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Common Products With Toxins and Their Healthy Alternatives, Part II – Candles
Cliquez ici pour lire l’article N°1
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.