Géranium Herbe à Robert. (Image : wirestock / envato)
Le géranium fait partie de la longue liste de nomenclatures botaniques déconcertantes. Bien que ces belles plantes lumineuses que l’on achète chaque été pour embellir le jardin soient largement connues sous le nom de géranium, il s’agit en fait, d’un point de vue botanique, de pélargoniums.
Ce genre fait partie de la famille des Géraniacées, mais les vrais géraniums appartiennent au genre Géranium. Comme les deux genres possèdent des qualités médicinales similaires, nous examinerons ensemble le géranium sauvage indigène Geranium maculatum et le populaire géranium indigène africain Pelargonium spp.
Géranium sauvage d’Amérique du Nord. (Image : YuriArcursPeopleimages / envato)
Les géraniums
Les pélargoniums et les géraniums sont tous deux des plantes vivaces dans leur habitat d’origine. Ces plantes à fleurs sont connues sous le nom de « sous-arbrisseaux », car elles sont principalement herbacées avec une base légèrement ligneuse. La plupart des espèces ont des feuilles lobées et portent des grappes de fleurs allant naturellement du blanc pur au rouge profond, avec quelques nuances plus claires de violet.
De nos jours, les pélargoniums sont principalement cultivés à des fins ornementales, bien qu’en Afrique, ces plantes aient été utilisées dans la médecine traditionnelle par plusieurs tribus indigènes. Les vrais géraniums poussent à l’état sauvage dans les climats tempérés et sont également cultivés en tant que plantes vivaces indigènes.
La source de la plupart des propriétés médicinales de ces plantes est la racine. Pour le pélargonium, il s’agit d’un tubercule fibreux, tandis que les véritables géraniums ont des rhizomes peu profonds.
Utilisations traditionnelles du géranium
Comme de nombreuses plantes médicinales, les géraniums ont été utilisés pour traiter diverses affections. Les tribus africaines comme les Basotho, les Fingos et les Zoulous utilisaient la racine de pélargonium principalement pour les problèmes gastro-intestinaux. Après son introduction en Europe, cette plante a été utilisée pour traiter les affections respiratoires, notamment la bronchite, le rhume, la pneumonie, la sinusite et les maux de gorge.
Le géranium indigène Cranesbill était utilisé par les tribus amérindiennes pour traiter la diarrhée, la dysenterie, l’inflammation, les maux de gorge, les hémorragies et même les affections oculaires telles que la conjonctivite et les irritations de la rétine.
Les colons européens l’ont trouvé efficace contre le choléra, la diarrhée, les hémorragies internes et les MST. Leur géranium indigène Herb Robert était utilisé dans les remèdes populaires pour des applications similaires.
Les vrais géraniums poussent à l’état sauvage dans les climats tempérés. (Image : YuriArcursPeopleimages / envato)
Propriétés médicinales du géranium
La science moderne a découvert dans les géraniums de nombreux composés qui pourraient contribuer à leurs prétendus effets médicinaux. Les racines des deux plantes contiennent des tanins, connus pour apaiser le tube digestif.
Les deux plantes présentent également des propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires et antibactériennes, probablement en raison de la présence de coumarines et d’acides hydroxycinnamiques.
Certaines études suggèrent que l’effet antimicrobien est dû à la façon dont les substances phytochimiques bioactives du géranium interfèrent avec la liaison des microbes aux récepteurs des cellules hôtes, les rendant inefficaces.
Culture des géraniums
Le pélargonium
À moins que vous ne soyez totalement novice en matière de jardinage, vous connaissez probablement le pélargonium. Ces plantes lumineuses sont faciles à cultiver à l’intérieur et à l’extérieur, bien qu’elles ne résistent pas aux températures glaciales.
Plantez les pélargoniums à l’extérieur après tout danger de gel, ou gardez-les dans un pot que vous pourrez sortir et rentrer. Cette plante préfère un sol fertile et bien drainé, situé en plein soleil, et supporte mieux la sécheresse que l’humidité. Elle se multiplie facilement à partir de boutures, mais peut aussi être semée.
Le nom commun « géranium » vient de la forme unique de sa gousse. (Image pazham / envato)
Les vrais géraniums
Les géraniums indigènes supportent mieux l’ombre et préfèrent des conditions humides. Sinon, ce couvre-sol parfumé et fleuri est tout aussi facile à cultiver. Il se propage volontiers, mais pas agressivement, par ses rhizomes médicinaux.
Remèdes maison
De nos jours, la racine, les feuilles et les fleurs des deux plantes sont reconnues pour leurs propriétés médicinales.
En ce qui concerne le géranium, la plante peut être utilisée fraîche ou séchée pour des infusions, des teintures et des pommades. Choisissez des feuilles et des fleurs jeunes et saines, et récoltez-les tôt dans la journée, lorsque les huiles essentielles sont les plus puissantes.
Pour une infusion de géranium sauvage, faites infuser une à deux cuillères à soupe de plante fraîche dans une tasse d’eau bouillie pendant 10 minutes.
Les rhizomes se récoltent de préférence à l’automne, une fois que les feuilles sont un peu fanées. Ils peuvent être utilisés directement ou séchés et conservés dans des sacs en papier. Réduites en poudre, les racines séchées peuvent être utilisées en compresses, en ablutions et en applications internes. Attention : une consommation excessive peut entraîner une toxicité hépatique en raison de la grande quantité de tanins contenus dans la racine.
En ce qui concerne le pélargonium, contentez-vous d’utiliser les feuilles et les fleurs pour des remèdes médicinaux, à moins que vous ne soyez prêt à sacrifier votre plante quand arrive l’hiver. Dans ce cas, vous pouvez nettoyer et sécher la racine pour diverses préparations.
Les tisanes peuvent varier en intensité et en temps d’infusion selon l’application.
Les teintures sont obtenues en infusant une plante dans de l’alcool pour en extraire les composés médicinaux. Si vous utilisez une plante fraîche, remplissez une bouteille aux 2/3 avec des feuilles hachées. Remplissez le reste de la bouteille avec de l’alcool fort, comme du whisky ou du brandy. Veillez à ce que le végétal soit complètement immergé et couvrez hermétiquement. Placez le bocal à l’abri de la lumière directe du soleil et secouez-le tous les deux ou trois jours. Au bout d’un mois environ, filtrez la teinture à l’aide d’un entonnoir et versez-la dans un flacon ambré muni d’un compte-gouttes.
Pour une recette alternative sans alcool, consultez notre article sur l’échinacée.
Applications des remèdes à base de géranium
Le géranium peut soutenir le foie et favoriser la désintoxication en cas de chimiothérapie, de cytose, d’alcoolisme ou de toxines environnementales. Une préparation à base de feuilles doit être infusée jusqu’à ce qu’elle soit froide, puis bue progressivement tout au long de la journée. Une gorgée par heure est recommandée.
Pour les problèmes digestifs, une infusion peut être divisée en trois doses : une avant le déjeuner, une avant le dîner et une avant le coucher. Pour soulager la diarrhée, il est recommandé de prendre un quart de cuillère à café de teinture ou de fluide glycériné à base de feuilles et de fleurs.
Pour les affections respiratoires mineures, une infusion froide peut être utilisée en bain de bouche, en gargarisme et/ou en pulvérisation nasale. Pour les affections plus graves comme la bronchite, une cuillère à café de teinture peut être prise trois fois par jour avec une tisane de menthe, et peut également être frictionnée sur la poitrine et le dos pendant la nuit.
La teinture de géranium est également réputée pour aider à résoudre les problèmes de thyroïde. Il est recommandé de prendre une cuillère à café 30 minutes avant chaque repas.
La racine de géranium est recommandée pour les affections cutanées. Une préparation avec trois cuillères à soupe de racines séchées ou six cuillères à soupe de racines fraîches dans un litre d’eau bouillante et infusée pendant deux heures sera ajoutée à l’eau du bain. Deux semaines de bains quotidiens devraient aider à résoudre de nombreux problèmes dermatologiques.
