« Quand le qi est recueilli, on naît ; quand le qi est fort, on est en bonne santé ; quand le qi est faible, on est faible ; quand le qi est dispersé, on est mort », selon la théorie médicale dans la Chine ancienne (*). Le qi est l’énergie la plus élémentaire constituant le corps humain et les activités qui permettent de l’augmenter assurent une bonne santé, une bonne défense contre les maladies et améliorent la résistance. Pour que le qi ne diminue jamais, les pratiques médicales des anciens préconisaient les « seize moyens pour nourrir le qi ».
Suite de la 1ère partie...
9. Faire plus d’exercices pour nourrir la colonne vertébrale
La « vie réside dans le mouvement » se réfère principalement au mouvement du corps humain. Plus le corps humain bouge plus il peut maintenir la flexibilité des grandes et des petites articulations, permettant la fluidité des énergies et du sang dans le corps et améliorant considérablement l’absorbation des nutriments internes et externes. Une personne avec des os solides et lisses ne ressentira jamais de symptômes tels que la raideur articulaire, la déformation osseuse ou l’ostéoporose.
Il existe un moyen pour nourrir la colonne vertébrale par l’exercice physique, c’est d’ajouter consciemment des pensées pour ajuster l’harmonie du corps et de l’esprit. Plus précisément, il s’agit de recevoir l’esprit dans le corps, qui se traduit par le respect des lois internes. Lors de l’exercice impliquant les membres supérieurs, la pensée est dirigée dans les membres supérieurs et lors de l’exercice impliquant les membres inférieurs, la pensée est dirigée dans les membres inférieurs. La pensée est dirigée dans chaque partie du corps concernée par l’exercice. D’après la médecine traditionnelle chinoise : « L’intention est le meilleur du qi ». En s’exerçant de cette façon, les os et même tout le corps sont nourris en qi. L’effet est multiplicateur.
Se faire des amis, vivre dans un espace de vie harmonieux et avoir des relations interpersonnelles nombreuses renforce sa popularité. (Image : Monika Robak / Pixabay)
10. Se faire des amis
L’homme est un être social, c’est sa nature. Les relations entre personnes constituent une société complexe et diversifiée, et la relation entre l’homme et la nature se maintient par l’intermédiaire de la société. Les activités de la vie humaine ne peuvent être séparées de la nature ou de la société.
Entretenir une bonne santé et vivre agréablement nécessitent d’établir un espace de vie ouvert et harmonieux, d’entretenir des relations interpersonnelles saines en développant de nombreux contacts, de consolider l’appartenance à un groupe et de renforcer sa popularité. Une bonne popularité ainsi qu’une carrière prospère contribuent naturellement à la préservation de la santé physique et mentale.
Le plus important est de développer l’habitude de la lecture. (Image : klimkin / Pixabay)
11. Trouver l’inspiration dans un bon livre
La créativité provient en général de l’inspiration. Certaines œuvres immortelles d’écrivains, de poètes, voire de calligraphes et de peintres, sont essentiellement nées de l’inspiration. Il en est de même pour certaines inventions et créations scientifiques.
Un scientifique a déclaré: « L’intelligence réside dans la diligence, et le génie réside dans l’accumulation. » Bien que l’inspiration relève du talent et de l’intelligence, un facteur trés important est de développer l’habitude de lire et faire preuve de persévérance dans le travail.
12. Ne se pas mettre en avant pour préserver la vitalité
L’énergie vitale est l’information la plus primitive et la plus fondamentale, naturellement insufflée par l’univers au moment où se forme le fœtus. Elle accompagne tout le processus de la vie humaine. La croissance et le déclin des êtres humains sont tous déterminés par la transformation de l’énergie vitale. Une énergie vitale suffisante se traduit par la force, alors que le manque d’énergie vitale entraîne la faiblesse. Lorsque le souffle vital s’éteint, la vie cesse. Il existe trois causes principales qui favorisent la perte de l’énergie vitale : 1) faire face à un accident majeur, qui choque l’âme et détruit le corps, 2) vivre longtemps dans un environnement de persécution et de torture mentale, 3) souffrir d’une maladie grave.
Il existe une autre façon de perdre sa vitalité, c’est de se mettre en avant, de se faire valoir. Ce faisant, le corps humain dissipe son énergie intérieure vers l’extérieur, la vitalité est perdue.
13. Suivre la Voie du Milieu pour cultiver l’harmonie
Les anciens croyaient qu’une personne possédant une culture profonde et de grande vertu possède naturellement l’harmonie à l’intérieur comme à l’extérieur du corps. La clé pour maintenir l’harmonie est de respecter le Milieu (le confucianisme l’appelle le Milieu, le Tao l’appelle la Voie du Milieu). Dans les rapports avec les autres et dans la façon de traiter les problèmes, il convient d’être impartial et d’éviter les excès.
Quand les familles prêtent attention à « la maison et à tout ce qui est prospère », que ceux qui sont engagés dans les affaires cherchent à « gagner de l’argent dans la droiture », et que les politiciens sont « intègres »... l’harmonie règne, les gens sont en bonne santé et vivent plus longtemps. L’harmonie se traduit par une forte cohésion, un charisme menant à une mentalité et un cadre de vie détendus et heureux.
14. Garder son esprit à l’intérieur pour élever son qi ou pratiquer un qigong
Dans le corps humain, il existe plusieurs sortes de qi selon leur orginine et leur localisation, comme le qi des viscères, des méridiens, etc. Il y a aussi une sorte de « zhen qi » (qi véritable), caché à l’intérieur du dantian (situé au centre du bas-ventre), qui est le produit du mélange du qi originel et du qi acquis. C’est un dispositif de qi très précieux dans notre corps.
Lao Tseu a dit « vider son cœur et remplir son abdomen » ce qui signifie que pour maintenir sa santé, il faut atteindre un état d’esprit calme et remplir le dantian d’énergie. Une vitalité suffisante dans le dantian fait que l’esprit guide la vitalité dans la vacuité. Sous l’action de l’esprit, le mélange du qi originel et du qi acquis favorise le vrai qi dans le dantian, afin de renforcer continuellement sa propre vitalité.
15. Dissiper l’inertie et faire preuve d’ambition
L’inertie est un vice inhérent à l’homme depuis la naissance. Il est difficile de l’éliminer. Lorsque l’inertie prédomine, il n’y a pas de place pour l’ambition. En ce qui concerne la santé, Si une personne manque d’ambition, ses efforts pour se maintenir en bonne santé n’auront pas l’effet escompté.
Dans le long processus pour se maintenir en bonne santé, il est inévitable de rencontrer des perturbations et des difficultés favorisant l’inertie. Chaque jour, il faut faire face aux perturbations et aux difficultés en avançant pas après pas, ce qui nécessite du courage et de la persévérance.
16. Être ouvert d’esprit et cultiver la justice
Il s’agit du niveau le plus élevé en ce qui concerne la préservation de la santé. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’établir une vision du monde selon laquelle « le grand chemin est ouvert à tous » et d’avoir un esprit élevé, tel que : « accéder au coeur du monde ». Cependant, « le changement dans la vision du monde est un changement fondamental » et c’est aussi un processus douloureux. Le mot « ego » et le mot « attachement » sont au cœur de la transformation du monde subjectif. Les personnes en bonne santé sont ouvertes d’esprit, se débarrassent de l’égoïsme et des obsessions, sont gentilles, sincères et bienveillantes.
Le maintien de la santé comprend le travail sur soi et une plus grande insistance sur « la cultivation de l’esprit » ce qui est le plus difficile. Cultiver l’esprit doit purifier la conscience et forger le tempérament pour atteindre la tranquillité. Pour s’améliorer, il est nécessaire aussi d’affiner son caractère au sein des contradictions sociales, de renforcer son endurance spirituelle, son adaptabilité et la maîtrise de soi, puis d’élargir son esprit et de cultiver sa moralité.
(*) "Compilation préliminaire des droits médicaux" (醫權初編, Yi Quan Chu Bian)
Œuvre en deux volumes sur la théorie médicale et les cas médicaux concrets, par Wang Sanzun, 1721, Dynastie Qing.
Rédacteur Catherine Keller
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