Les épices sont utilisées depuis des millénaires pour leurs qualités gustatives. De nos jours elles font l’objet de recherches actives mettant en lumière des valeurs nutritionnelles insoupçonnées.
Qu’est-ce-qu’une épice ?
Une épice est une « substance d’origine végétale et aromatique servant à l’assaisonnement des mets » selon la définition du dictionnaire Larousse.
Dans l’article de l’Encyclopédie de l’Environnement, Anne -Marie Roussel, Professeure Emérite de Biochimie Générale, Métabolique et Nutritionnelle à l’Université Grenoble Alpes, précise la différence entre les épices « dérivées des parties non-chlorophylliennes des végétaux » et les herbes aromatiques dont seules « les parties vertes » sont utilisées. [*] L’usage des épices serait apparu il y a 6000 ans avant notre ère, selon la même source, donnant lieu au commerce mondial des épices.
Un certain nombre d’épices semble remporter un palmarès des plus impressionnants sur le plan nutritif.
Le curcuma
Le curcuma est l’un des constituants principaux du curry, plat d’origine indienne. Il est dénommé l’épice par excellence pour ses qualités anti inflammatoires exposées dans la revue médicale américaine National Center for Biotechnology Information, U.S. National Library of Medicine. (Centre national d’information sur les biotechnologies, Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis.) Ses composantes, la curcumine et les curminoïdes, véritables antioxydants naturels permettent de lutter contre l’apparition du diabète et du mauvais cholestérol.
Le curcuma est conseillé pour soulager les maux d’estomac et les nausées. Il peut aussi stimuler l’appétit.
Avec « plus d’une quarantaine de composés antioxydants », le gingembre est considéré comme « une plante très prisée pour lutter contre le vieillissement prématuré de l’organisme ». (Image : Couleur / Pixabay)
Le gingembre
Epice très populaire, le gingembre est utilisé depuis des millénaires dans la médecine traditionnelle chinoise et la médecine ayurvédique indienne pour ses nombreuses vertus thérapeutiques.
Le gingembre avec « plus d’une quarantaine de composés antioxydants », est considéré comme « une plante très prisée pour lutter contre le vieillissement prématuré de l’organisme », explique Anne Butin dans son mémoire présenté à l’Université de Lorraine en 2017. Ces composés antioxydants ont l’avantage de réduire les risques de maladies cardiovasculaires.
Le gingembre est également connu pour ses vertus anti-inflammatoires. Il peut combattre les fièvres et les refroidissements. Il favorise le système immunitaire.
Agissant comme un puissant anti-vomissement, le gingembre est recommandé par l’OMS notamment pour combattre le mal du transport. Les principes actifs que renferme cette tubercule contribueraient à limiter les troubles intestinaux.
Grâce à ses vertus dépuratives, le gingembre permettrait une élimination plus rapide des toxines ce qui avantagerait les personnes en surpoids.
Le gingembre peut se consommer aussi bien frais que cuit, en poudre ou en infusion. Il est conseillé de privilégier l’usage du gingembre biologique et de respecter les doses appropriées.
Le poivre
Epice incontournable en cuisine, le poivre agrémente les plats. Ses nombreuses vertus thérapeutiques s’avèrent souvent ignorées. La pipérine, qui donne au poivre le goût piquant, lui confère de précieuses propriétés médicinales : outre des qualités d’antioxydant, d’anti-inflammatoire et d’antibactérien, le poivre stimule les endorphines, ces hormones responsables d’une sensation de relaxation et de bien-être. Il jouerait ainsi un rôle d’anti-dépresseur. Il est toutefois déconseillé en cas de douleurs gastriques.
Le girofle
Le girofle utilisé en cuisine pour épicer les plats sous forme de fruit sec possède de nombreuses propriétés médicinales. Les principes actifs de l’eugénol qui lui donne la saveur piquante font de lui un puissant antiseptique.
Grâce à ses qualités anti-inflammatoires, il atténue les douleurs musculaires.
Ses vertus antibactériennes permettent de combattre les infections urinaires.
Son action microbicide est recommandée pour désinfecter les plaies et soulager les douleurs dentaires en particulier.
En outre le girofle soulage les maux d’estomac et évite les ballonnements.
Particulièrement riche en antioxydants, la cannelle compte parmi les épices les plus efficaces pour soigner le diabète de type 2. (Image : Peggy und Marco Lachmann-Anke / Pixabay)
La cannelle
Connue depuis des millénaires, elle est réputée pour le traitement contre la toux et les rhumes. Particulièrement riche en antioxydants, la cannelle compte parmi les épices les plus efficaces pour soigner le diabète de type 2.
Une étude américaine publiée en mars 2000, extraite de la revue ACS, American Chemical Society (société chimique américaine) prouve que les principes bioactifs de la cannelle peuvent réduire le taux de glycémie.
Par ailleurs la cannelle permet de retarder la progression des maladies dégénératives telles que la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer. Une autre étude menée sur des souris, étude publiée dans la revue médicale Neuroimmune Pharmacology en 2016, a permis d’isoler un composant de la cannelle, le benzoate de sodium qui agirait directement sur la zone du cerveau correspondant à la mémoire.
Cette épice contiendrait également des molécules anticancéreuses bloquant l’apparition de tumeurs malignes.
La vanille
La vanille, la seule orchidée dont la plante est comestible se distingue par plusieurs actions.
Très stimulante, elle ouvre l’appétit et active la digestion. Comme le chocolat, la vanille est réputée pour son effet relaxant. Elle réconforte et libère de l’anxiété.
L’action antioxydante de la vanille se traduit par une richesse en polyphénols, ces substances qui ralentissent le vieillissement. La vanille se montre particulièrement efficace pour les soins de la peau, des cheveux et des ongles.
La vanille, grâce à son pouvoir sucrant représente une alternative à la consommation de sucre, ce qui constitue un atout nutritionnel majeur.
En vertu des récentes données scientifiques, il apparaît que l’usage régulier et mesuré des épices constituerait un véritable capital santé pour l’homme. Cependant, des connaissances restent à définir en termes de dosage et de conditions de culture. Les épices, substances végétales ancestrales n’ont pas fini de livrer leurs secrets.
[*] Roussel Anne-Marie (2021), Épices et herbes aromatiques : un bénéfice pour notre santé ?, Encyclopédie de l’Environnement, (en ligne ISSN 2555-0950)
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