Les plantes aromatiques sont devenues les incontournables de la gastronomie française. Cultivées depuis des temps immémoriaux pour leurs arômes et leurs saveurs, elles regorgent de vertus thérapeutiques encore sous-estimées. À ce titre le thym, le persil et le romarin peuvent faire l’objet d’une brève présentation.
Le thym, une des plantes aromatiques les plus parfumées
Le thym appartient à la famille des lamiacées. Il y a près de 300 variétés de thym. Le thym commun, Thymus vulgaris, appelé aussi « farigoule » est apprécié en tant que condiment et plante médicinale. Son nom est issu du grec thumom qui signifie « offrande (que l’on brûle ) » et « parfum ». Depuis l’Antiquité, la plante était réputée pour son odeur agréable. Les Egyptiens l’employaient pour embaumer les défunts. Les Grecs l’utilisaient pour chasser les mauvais esprits et purifier l’air. Sa culture s’est répandue dans le bassin méditerranéen. Ses vertus antiseptiques, antispasmodiques et stimulantes sont reconnues par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Riche en huile essentielle, le thym agit efficacement sur les voies respiratoires. En infusion, il est recommandé pour traiter les rhinites, les sinusites et les toux sèches. Comme agent anti-infectieux, le thym permet de combattre les troubles digestifs.
Pris en infusion à la fin du repas, il réduit les ballonnements et les flatulences. En outre, il facilite l’action détoxifiante du foie et de la vésicule biliaire. De récentes études publiées en décembre 2021 dans Proceedings of National Academy of Sciences révèlent qu’un composant du thym, la thymohydroquinone lui confère des propriétés anticancéreuses.
Par ailleurs, le thym avec ses substances immunostimulantes libèrent des principes actifs favorisant la production de cortisol, une hormone qui augmente la résistance de l’organisme.
Le persil, à consommer en abondance
Le persil, de son nom latin Petroselinum crispum, est une plante de la famille des apiacées très répandue en Europe méridionale. Elle représente l’une des plantes aromatiques les plus consommées en France. Le persil est connu depuis longtemps pour ses vertus médicinales. Sa culture était recommandée du temps de Charlemagne dans le capitulaire de Villis, acte législatif royal dédié aux plantes (fin du VIIIe siècle ou début du IXe). Au XVIIIe siècle voici ce que le Dictionnaire Botanique et pharmaceutique laissait entendre : « PERSIL : une plante potagère et médicinale. […] Le persil est chaud et dessiccatif, atténuant, apéritif, détersif, diurétique et hépatique ». De nos jours, le persil est inscrit à la pharmacopée française. Ses feuilles fraîches sont une source considérable de vitamines et de sels minéraux. Le persil contient 2 fois plus de vitamine C que le kiwi et 3 fois plus que le citron.
Sa richesse en vitamines et antioxydants fait de lui un allié idéal contre les maladies cardiovasculaires. Renommé pour ses vertus diurétiques, il exerce en outre une bonne action sur le foie, la rate, les intestins et le système digestif en général.
Le persil permet de soulager les infections urinaires. Cette plante a aussi l’avantage de combattre les maladies respiratoires liées à l’asthme, la toux. Riche en vitamine K, le persil est un puissant anticoagulant qui contribue à la solidification osseuse. Toutefois, son usage ne convient pas aux personnes sous traitement anticoagulant. En usage externe, les feuilles de persil se révèlent efficaces en cas de piqûres d’insectes et d’ecchymoses.
Il est préférable de consommer le persil sous forme de jus pour profiter au mieux de ses bienfaits car les quantités consommées sont plus concentrées. En pareil cas, les agents actifs voient leurs effets décuplés expliquent les spécialistes. Toutefois les cures de jus de persil sont déconseillées aux femmes enceintes et allaitantes.
Le romarin, la plante du souvenir
Le romarin, Salvia rosmarinus, lui aussi originaire du pourtour méditerranéen, provient de la famille des lamiacées. La fleur de la plante de couleur bleue serait blanche à l’origine. Selon une légende, Marie, mère de Jésus aurait déposé sa cape de couleur bleue sur un romarin près de l’étable avant la Nativité. Les fleurs blanches seraient alors devenues bleues. Cet épisode pourrait expliquer l’origine supposée du nom romarin, à savoir « rose de Marie », d’où le nom anglais « rosemary »…
Le romarin tout comme le persil était recommandé dans le capitulaire de Villis du temps de Charlemagne. Les nombreux principes actifs du romarin (le cinéol ou eucalyptol, les flavonoïdes, les terpènes) ont des propriétés antimicrobiennes et anti-inflammatoires. La commission E (une commission allemande spécialisée en plantes médicinales) et la Coopérative européenne en phytothérapie (l’ESCOP) reconnaissent l’action bénéfique du romarin sur les fonctions hépatiques et les fonctions digestives. L’usage des feuilles de romarin peut s’appliquer par voie orale dans ces deux cas. Une application locale est conseillée pour soulager les douleurs rhumatismales. Pour préparer une infusion, il faut utiliser 2 à 4 grammes de feuilles séchées de romarin. Puis laisser reposer 10 minutes dans l’eau bouillante. L’infusion s’utilise également sur les zones à traiter en application locale.
Des études récentes établissent que le romarin améliorerait les fonctions cognitives notamment grâce aux terpènes. « Les terpènes sont de petites molécules organiques qui peuvent facilement traverser la barrière sang-cerveau et par conséquent avoir des effets directs sur le cerveau en agissant sur les sites récepteurs ou les systèmes enzymatiques. », peut-on lire dans une publication de National Library of Medicine (NIH). Cette étude datant de juin 2012 rappelle des croyances ancestrales. Pour les anciens en effet le romarin symbolisait le souvenir et la fidélité. Les étudiants grecs portaient des couronnes de romarin pour stimuler leur mémoire.
Il existe d’autres plantes aromatiques tout aussi remarquables que le thym, le persil et le romarin. Leurs effets tendent à démontrer que la santé est bel et bien à portée de main.
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