L’esprit humain est plein de mystères, notamment chez les personnes atteintes du syndrome du savant. Certains des plus grands génies de tous les temps, considérés comme des savants, souffraient de troubles mentaux.
Les personnes atteintes du syndrome du savant ont une incroyable capacité à développer intuitivement des compétences qui demanderaient normalement des quantités extraordinaires d’efforts et de concentration. Bien que ces compétences soient souvent liées à des troubles mentaux comme l’autisme, certains cas de savants sont apparus spontanément chez des adultes « neurotypiques » considérés comme normaux.
Léonard de Vinci, par exemple, semblait souffrir de dyslexie. Il prenait de nombreuses notes qu’il écrivait à l’envers (une écriture dite spéculaire) et de la droite vers la gauche. Coïncidant avec une perte progressive de l’audition à l’âge de 27 ans, Ludwig van Beethoven aurait souffert de troubles bipolaires et d’une grave dépression. Bien qu’aucun trouble mental n’ait jamais été diagnostiqué chez Albert Einstein, les experts en autisme pensent aujourd’hui qu’il souffrait du syndrome d’Asperger.
Les personnes atteintes du syndrome du savant apparaissent généralement comme souffrant de troubles du développement, et jusqu’à 50 % d’entre elles sont atteintes d’un trouble du spectre autistique. Le film Rainman, qui a connu un grand succès en 1988 et qui mettait en scène un adulte autiste (interprété par Dustin Hoffman) doté de capacités mathématiques extraordinaires, a mis en lumière une communauté qui avait jusqu’alors été ignorée. Même si le film est très romancé et se sert de stéréotypes, il a apporté une compréhension et une sensibilisation indéniable vis-à-vis de la communauté autiste.
Si 50 % des « savants » sont principalement constitués de personnes souffrant de différents troubles du développement, les cas suivants démontrent que ce trouble peut, très occasionnellement, apparaître spontanément chez n’importe qui, à n’importe quel moment.
Syndrome du savant chez des adultes neurotypiques
Le psychiatre Darold Treffert a relaté plusieurs cas de syndrome du savant apparu spontanément chez trois personnes.
En Israël, un homme de 28 ans, portant les initiales K. A., se trouvait dans un centre commercial lorsqu’il est tombé par hasard sur un piano. Avant cet incident, l’étendue de ses capacités musicales se limitait à jouer de mémoire des « chansons populaires simples ».
Cependant, lorsqu’il a commencé à jouer du piano, il a miraculeusement joué « comme un pianiste professionnel », éblouissant ses amis par son talent. Il était capable de reconnaître les gammes majeures et mineures du piano et de coordonner et positionner ses doigts sur les touches. Il a maîtrisé immédiatement les accords, ce qui lui permettait « d’harmoniser les gammes » et de jouer « la mélodie en identifiant les intervalles ».
K. A. ne présente aucun trouble du développement connu, quel qu’il soit. Il est maintenant avocat et joue de la musique de temps en temps.
Un autre cas concerne une femme portant les initiales M. F., qui s’est soudainement réveillée une nuit avec un « besoin urgent » de dessiner des triangles. Le lendemain matin, elle a réalisé qu’elle avait dessiné des motifs extrêmement complexes et qu’elle avait envie d’en dessiner davantage.
Au cours des trois jours suivants, elle a continué à dessiner de façon « intense », produisant un chef-d’œuvre qu’elle a appelé Le Maya. Elle a fait tout cela sans aucune formation préalable.
M. F. continue à créer des œuvres d’art époustouflantes, en y consacrant environ huit heures par jour, tout en travaillant comme agent immobilier.
Une autre femme, du nom de S. S., a commencé, à l’âge de quarante ans, à « voir des couleurs » à partir de choses qu’elle n’avait jamais considérées auparavant.
Elle a concrétisé cette « vision » en dessinant un gorille à partir d’une photographie. Les résultats ont sidéré ses amis et sa famille. Comme dans les autres cas, elle n’avait aucune expérience ou formation artistique préalable, ni aucun trouble du développement.
Depuis, S. S. a continué à dessiner au pastel, et elle est si absorbée par son travail qu’elle craint d’être distraite des autres choses de la vie.
Toujours un mystère
Alors que certaines personnes parviennent à maîtriser une nouvelle compétence à un stade avancé de leur vie, ce que les savants ont d’unique est que leurs aptitudes surgissent de nulle part. Ils maîtrisent soudainement des sujets compliqués ou acquièrent des compétences avec précision sans avoir éprouvé d’intérêt ou subi d’entraînement au préalable.
Bien qu’aucun des trois cas cités ci-dessus n’ait été diagnostiqué autiste ou atteint de lésion, trouble ou autre cause mentale, ils avaient tendance à avoir des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), avec un besoin radical de s’investir dans leurs nouveaux talents. Ils craignaient également que ce don n’incite les autres à les fuir, les accusant de « perdre la tête ».
Selon le SSM HealthTreffert Center, jusqu’à 10 % des personnes atteintes d’autisme et moins de 1 % des personnes souffrant d’autres « déficiences intellectuelles et/ou développementales » présentent un certain degré de compétences de « savant ». Ainsi, bien que tous les savants ne présentent pas de déficience mentale, tous les déficients mentaux ne sont pas non plus savants, bien que ceux atteints d’autisme semblent avoir une prédisposition considérable.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de théorie unique qui suggère comment les aptitudes de savant se forment dans notre esprit.
L’auteur Daniel Tammet, lui-même savant, a déclaré dans un documentaire : « La frontière entre un talent profond et un handicap profond semble être étonnamment mince. Qui sait ce qu’il peut y avoir de caché en chacun de nous qui peut être exploité d’une manière ou d’une autre »
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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