Saviez-vous que le calendrier romain original ne comportait que 10 mois ? Alors, pourquoi le neuvième mois de notre calendrier porte-t-il le nom du septième mois du calendrier romain ? Cela peut paraître étrange, mais lorsque les Romains ont créé leur système calendaire, celui-ci ne s’alignait pas sur l’année lunaire ou solaire. Au contraire, il résultait de l’agriculture et de la guerre.
Jetons un coup d’œil amusant et fascinant sur la genèse du calendrier romain. Mais aussi sur les raisons pour lesquelles il ne couvrait qu’une partie de l’année, ainsi que sur ce que d’autres cultures anciennes ont à dire sur la notion de temps.
Pourquoi le calendrier romain comportait-il seulement 10 mois ?
Quelque 200 fragments de calendriers romains ont été découverts à ce jour. Ils sont connus sous le nom de Fasti. Les Romains avaient emprunté aux Grecs une partie de leur premier calendrier connu. Ce calendrier comportait 10 mois pour une année de 304 jours. Dans un premier temps, les Romains semblent avoir ignoré les 61 jours restants qui tombaient au milieu de l’hiver. Romulus, le premier souverain légendaire de Rome, est censé avoir introduit ce calendrier dans les années 700 av. J.- C.
Pourquoi un calendrier si court ? Pour les Romains, l’année ne devait couvrir que les mois « actifs », c’est-à-dire ceux où les agriculteurs pouvaient travailler la terre et les soldats partir à la guerre. Les mois d’hiver, froids et improductifs, étaient ignorés et laissés sans affectation, ce qui semble bizarre aujourd’hui, mais qui fonctionnait pour les Romains de cette époque.
L’année commençait donc en mars (martius), du nom de Mars, le dieu de la guerre, ce qui convenait parfaitement à une société qui vivait et respirait le combat. Elle se terminait en décembre (decem), qui signifie « dix », et clôturait la saison des récoltes. Entre les deux, il y avait avril, mai, juin et ainsi de suite, chaque mois ayant sa signification. L’idée de conserver un calendrier uniquement pour la partie productive de l’année montre à quel point les premiers Romains étaient pratiques, et peut-être aussi un peu anticonformistes.
Quelle est l’histoire recouvre les noms de mois ?
Certains noms de mois romains sont très logiques, du moins au départ. Mars a été nommé d’après Mars, avril était probablement lié à l’ouverture et à la floraison : du latin aperire qui signifie « ouvrir ». Mai honorait Maia, une déesse du printemps, et juin était nommé d’après Junon, la reine des dieux. Mais ensuite, les choses sont devenues assez simples.
Quintilis, ou « cinquième », et Sextilis, ou « sixième », ont suivi, puis septembre (sept), octobre (huit), novembre (neuf) et décembre (dix). Facile, non ? Cependant, lorsque janvier et février ont été ajoutés, un peu plus tard, tous ces nombres ont été désynchronisés par rapport aux mois qu’ils représentaient. Aujourd’hui, septembre (qui signifie « sept ») est notre neuvième mois, et décembre (« dix ») est notre douzième. C’est la faute des réformes du calendrier !
Comment le système calendaire romain a-t-il évolué ?
Le système des 10 mois présentait quelques défauts, notamment celui de ne pas être synchronisé avec l’année solaire. Le roi Numa Pompilius (753 – 673 av. J. – C.) , deuxième roi de Rome, a pensé qu’il était venu le temps de changer les choses. Vers 713 av. J_-C., il ajouta janvier et février pour porter le total à 12 mois et tenter de rendre l’année plus « raisonnable ».
Malgré cela, son calendrier compte 355 jours, ce qui signifiait qu’il fallait encore l’ajuster pour qu’il corresponde aux saisons. Parfois, ils ajoutaient un mois supplémentaire, appelé mercedonius, pour réaligner les choses, ce qui créait un véritable désordre dans le calendrier.
Les Romains ont finalement pris des mesures sévères pour se synchroniser avec l’année solaire à l’arrivée de Jules César. En 46 av. J.-C., il a introduit le calendrier Julien, qui nous donne une année de 365 jours et une année bissextile tous les quatre ans. Ce calendrier a changé la donne en alignant l’année romaine sur le cycle solaire. Il est à la base du calendrier que nous utilisons aujourd’hui.
Quels étaient les systèmes calendaires utilisés par les autres cultures ?
Alors que les Romains se débattaient avec leur calendrier étrange, d’autres civilisations anciennes avaient des idées fascinantes. Les Mayas, par exemple, étaient de brillants astronomes qui aimaient le chiffre 13. Leur calendrier Tzolk’in comptait 260 jours divisés en 20 périodes de 13 jours, reflétant ainsi le caractère sacré du chiffre 13 dans leur culture. Même s’ils n’avaient pas de calendrier traditionnel de 13 mois, ils reconnaissaient la puissance de ce nombre dans leurs pratiques religieuses et célestes.
Les Égyptiens avaient également une façon unique de mesurer le temps. Ils avaient 12 mois de 30 jours chacun, plus cinq jours supplémentaires ajoutés à la fin de l’année pour faire 365. Ces jours supplémentaires étaient considérés comme sacrés. Les Égyptiens avaient aussi un calendrier lunaire qui nécessitait des ajustements occasionnels, ce qui laissait supposer un mois supplémentaire.
Le calendrier chinois, encore utilisé pour les fêtes, est lunisolaire, c’est-à-dire qu’il combine les cycles de la lune et du soleil. Tous les trois ans environ, le calendrier chinois ajoute un treizième mois pour se synchroniser avec l’année solaire. Ce système calendaire met en évidence la façon dont les humains ont toujours essayé d’équilibrer la nature et le temps.
Qu’en est-il de la carapace de tortue ?
C’est là que les choses deviennent intéressantes. Avez-vous déjà regardé de près une carapace de tortue ? De nombreuses cultures indigènes, dont certaines tribus amérindiennes, y voient une représentation du calendrier naturel.
La carapace comporte 13 grandes scutes, ou sections, correspondant aux 13 pleines lunes de l’année. Sur le pourtour, 28 scutelles plus petites correspondent au nombre de jours d’un mois lunaire. La tortue, qui symbolise la stabilité et le lien avec la Terre, nous rappelle la relation profonde entre la nature et le temps.
Les principaux enseignements des systèmes calendaires
Ce qu’il faut retenir de ces déclinaisons de système calendaire :
- Le calendrier romain d’origine était plus pratique que relié à l’astronomie et se concentrait sur les saisons agricoles et militaires.
- Les noms des mois racontent une histoire de mythologie et de comptage, mais des réformes ultérieures les ont déséquilibrés.
- Les cultures anciennes telles que les Mayas, les Égyptiens et les Chinois avaient chacune une approche unique du temps, certaines reconnaissant même 13 cycles.
- La carapace de tortue en tant que « chronométreur naturel » montre que les hommes se sont toujours tournés vers la nature pour obtenir des conseils.
Le mot de la fin
Nos systèmes calendaires sont plus qu’un simple moyen de compter les jours, ils sont une fenêtre sur la façon dont les anciennes civilisations voyaient le monde. Les Romains ont construit leur système en fonction des besoins de la vie quotidienne, tandis que d’autres cultures ont établi des liens plus profonds avec la lune, le soleil et même avec des animaux comme la tortue.
Ces systèmes calendaires rappellent que l’humanité a toujours cherché à comprendre et à organiser le temps qui passe, en conciliant l’aspect pratique et les mystères du cosmos. Il est peut-être temps de penser davantage aux rythmes de la nature dans notre monde au rythme effréné. Qui sait ? Peut-être pouvons-nous apprendre une chose ou deux de ces anciens gardiens du temps.
Rédacteur Charlotte Clémence
Source : Unraveling the Secrets of the Roman Calendar System
www.nspirement.com
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