Ces deux dernières années, la pneumonie de Wuhan a changé la vie de la plupart des gens au niveau planétaire. Mais ce n’est pas la première épidémie vécue par l’humanité. Ainsi, Newton, Shakespeare et Léonard de Vinci ont été confrontés à de grandes épidémies. Ils ont su faire de « l’isolement social », mis en place pendant ces épidémies, un atout qui les a rendus encore plus forts. Ainsi, ils ont rencontré un énorme succès pour le bien de l’humanité, lorsqu’ils sont sortis « de l’isolement social ».
Newton a fait des percées scientifiques
En 1665, une épidémie de peste s’est déclarée à Cambridge, en Angleterre. C’était une extension de la peste de la région de Londres. Le Trinity College de l’université de Cambridge avait fermé ses portes. Les professeurs, étudiants et résidents évitaient les banlieues et mettaient en œuvre « l’isolement social ».
Isaac Newton (1642-1727), qui allait avoir 23 ans cette année-là, était l’un d’entre eux. Il est retourné dans son domaine natal, le Manoir de Woolsthorpe, dans le Lincolnshire, pour une « retraite ». Dans cet environnement loin de toute épidémie et isolé, il n’avait pas de classes, ni d’activités sociales. Mais en fait, son esprit n’était pas du tout inactif. Il avait de nombreux sujets auxquels il voulait réfléchir et qu’il voulait explorer.
Cette période de recherche intensive a en effet été fructueuse. En mathématiques, il a développé le prototype du calcul moderne, la géométrie analytique, mené des expériences pour mesurer la gravité et conçu le concept de la loi de la gravité. Il a conduit également des expériences d’optique dans sa chambre. Il a fait un petit trou dans la feuille de l’obturateur pour laisser entrer la lumière blanche, puis il a appliqué un prisme triangulaire pour observer les sept changements de couleur dans le spectre visible.
Il se souviendra plus tard de cette époque comme d’un « temps magique ». « C’était le sommet de mon invention, et mon intérêt profond pour les mathématiques et la philosophie était sans égal », aurait-il déclaré.
De retour à Cambridge, Newton a publié un certain nombre d’articles et est devenu universitaire six mois plus tard. Après deux ans, il a été nommé professeur. Tout au long de sa vie, il a continué à réfléchir sur des thèmes tels que la matière, le temps, l’optique, la couleur…
La « Grande Peste de Londres », qui a débuté en 1665, s’est propagée entre 1665 et 1666, tuant un quart de la population britannique. Il s’agissait de la plus grande épidémie de peste mortelle sur le sol britannique depuis la peste noire au XIVe siècle.
Shakespeare achève trois tragédies marquées par l’atmosphère des grandes épidémies
William H. K. Hoffman, William Shakespeare (1564–1616), a connu de nombreux fléaux tout au long de sa vie. En fait, on dit qu’il a lui-même été un survivant de la peste dès sa naissance. Lors de la peste qui a balayé Londres, de nombreux proches de Shakespeare sont morts, y compris son fils.
Afin d’éviter la propagation de l’épidémie, les théâtres sont généralement les premiers à recevoir l’ordre de fermer. Le London Globe, auquel Shakespeare appartenait, a fermé ses portes en 1593, 1603 et 1606. La troupe a dû se déplacer et se produire dans différents villages, priant que les villages qu’ils visitaient ne soient pas touchés par l’épidémie.
C’est alors que Shakespeare, profitant d’une retraite discrète, s’est tourné vers l’écriture. Le Roi Lear, Macbeth, Antoine et Cléopâtre sont tous présumés avoir été achevés à cette époque. Cette période de refuge a aussi été celle de sa brillante créativité.
La peste faisait alors rage à Londres et l’horreur dans toute la ville était visible. Sans égout, les déchets étaient déversés directement dans la Tamise. L’air était sale et vicié. Les personnes infectées par la peste mourraient en trois ou quatre jours.
C’est peut-être cette triste atmosphère due aux grandes épidémies qui a fait de ces trois créations des tragédies célèbres.
Léonard de Vinci conçoit le plan d’urbanisme pour Milan ravagée par la peste
En 1485, le célèbre peintre, sculpteur et inventeur, Léonard de Vinci (1452 -1519), était à Milan. Il travaillait pour le Grand-Duc Ludovic de Milan, Ludovic Sforza, dit le More (1452 – 1508). À cette époque, Milan était ravagée par la peste. Cette épidémie a sévi entre 1484 et 1485, et tué au total 50 000 personnes : soit un tiers de la population milanaise.
Ayant vu la ville de Milan, exiguë, sale et surpeuplée, ravagée par la peste, Léonard de Vinci a commencé à concevoir des moyens d’améliorer la structure du plan d’urbanisme : afin que la ville puisse se redresser et être plus saine à l’avenir. Ses idées comprenaient entre autres, l’intégration des voies d’eau et des canaux souterrains, le développement vertical de la ville vers des terrains plus élevés, la création de passerelles pour les piétons.
Léonard de Vinci avait déjà envisagé des solutions pour répondre aux nombreux problèmes rencontrés par les grandes villes au XVe siècle, comme le montrent ses dessins et ses annotations manuscrites, concernant notamment les transports, les eaux souterraines, la coexistence des anciennes et des nouvelles zones urbaines, le développement de la population. De plus, il mettait en même temps davantage l’accent sur la beauté, la propreté et l’efficacité.
Bien que ses idées, jugées à l’époque trop radicales n’aient pas été immédiatement réalisées, l’urbanisme contemporain a su en tirer profit. La construction du nouveau Paris au XIXe siècle avait quelque chose en commun avec le concept de Léonard de Vinci. Le maître polyvalent de la Renaissance a prouvé une fois de plus qu’il avait des siècles d’avance.
La pandémie mondiale a permis d’expérimenter à nouveau l’isolement social et la distanciation sociale. Elle a aussi eu pour conséquences de limiter les déplacements. Mais, les restrictions imposées par l’épidémie sont-elles tombées juste au bon moment pour aiguiser les forces de la créativité et la réflexion de l’humain ?
En se penchant sur ces trois histoires, les trois maîtres ont su faire le meilleur usage de leur temps, et des talents que Dieu leur avait donnés, durant ces moments difficiles de grandes épidémies.
Alors, peut-être que certains diront un jour que cette période qu’ils ont vécu, à cause de la pandémie mondiale, n’était pas si terrible. Car, cela leur a peut-être permis d’explorer des talents cachés, de revoir les priorités et enrichir le monde de demain. Un monde avec peut-être des liens renforcés autour de véritables valeurs humaines qui permettent à l’homme de rester droit face au destin de l’humanité.
Rédacteur Charlotte Clémence
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