La préservation écologique est l’un des sujets les plus importants à l’heure actuelle. Les incendies en Amazonie, les feux de brousse en Australie, la disparition rapide des glaciers et la recrudescence des sécheresses ont fait de la protection de l’environnement une priorité pour le monde entier.
Mais la plupart du temps, les discussions sur la conservation ne tiennent pas compte d’un facteur important : les populations indigènes.
Selon une estimation, les populations indigènes ne représentent que 4 à 5 % de la population totale. Cependant, elles sont réparties sur 25 % de la surface terrestre mondiale et gèrent souvent 11 % des forêts, préservant ainsi près de 80 % de la biodiversité sur Terre. Les populations indigènes ont une telle influence sur l’environnement mondial que beaucoup se rendent compte que les inclure dans les efforts de conservation est la voie à suivre.
Les Aborigènes australiens
En Australie en ce moment, les feux de brousse font tous les jours la une des journaux. Des millions d’animaux ont été tués et des milliers d’hectares de forêts ont été brûlés.
Avant la colonisation de l’Australie, les aborigènes avaient une façon très systématique de faire face à ces incendies. Ils déclenchaient intentionnellement de petits incendies de faible intensité sur certains terrains afin de brûler les broussailles et autres combustibles susceptibles d’alimenter des feux plus conséquents.
Ce faisant, l’impact des incendies est réduit, car ils n’ont pas assez de combustibles pour gagner en intensité. « Les incendies préventifs... doivent se propager lentement, pas se déployer. Ils doivent être programmés en fonction de la température de l’air, des conditions de vent et d’humidité, ainsi que du cycle de vie des plantes. Les traditions autochtones du Nord tournent autour de la mousson, la terre étant brûlée parcelle par parcelle lorsque la saison des pluies fait place à la sécheresse », selon le The New York Times.
Les colonisateurs européens, idéalistes, ont interdit aux indigènes de brûler les sols, pensant à tort que c’était nuisible à l’environnement. En conséquence, la terre est devenue « hors de contrôle », ce qui a conduit à des incendies de plus en plus importants, siècle après siècle. Les écologistes s’entretiennent avec les anciens aborigènes de toute l’Australie pour essayer de comprendre comment leurs ancêtres contrôlaient les incendies.
Les Mayas
Dans les pays d’Amérique, le peuple maya avait une excellente connaissance de la gestion de la biodiversité dans sa région. « Les jardins entretenus qui entourent les maisons des villageois maya vivant dans la forêt montrent qu’il s’agit du système domestique le plus diversifié au monde... Ces jardiniers de la forêt sont des héros, pourtant leurs compétences et leur système complexe ont trop longtemps été mis de côté et dévalorisés », a déclaré Anabel Ford, directrice du Centre de recherche méso-américain de l’Université de Californie à SantaBarbara, dans le cadre d’une étude (Yale Environment 360).
Les Mayas avaient une excellente connaissance de la gestion de la biodiversité. (Image : pixabay / CC0 1.0)
En 2017, un groupe de scientifiques a mis en garde contre l’expansion rapide des monocultures industrielles au Mexique, qui se concentrent sur les grandes exploitations de soja et les plantations de palmiers à huile. Comme cette agriculture ne permet de cultiver qu’un seul type de plante ou de culture sur une grande surface, la région est essentiellement privée de sa biodiversité.
En revanche, l’agriculture maya s’est concentrée sur une variété de cultures et de plantes médicinales qui non seulement répondent aux besoins alimentaires des communautés locales, mais aussi maintiennent la qualité des sols et soutiennent l’énorme biodiversité de la région, y compris les nombreuses espèces d’animaux, d’insectes et d’autres créatures qui y vivent.
Les Skolts
Les Skolts ont documenté le déclin du saumon dans une rivière locale. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Les Skolts sont le peuple indigène de Finlande. En 2017, une étude publiée dans la revue Science a révélé qu’ils étaient très compétents pour identifier les changements dans l'environnement local. En outre, le gouvernement finlandais a mis en place un programme en collaboration avec la communauté. Les Skolts ont pu documenter le déclin du saumon dans une rivière locale.
Ils ont également fourni d’importantes informations sur les insectes, dont le fonctionnement dépend de la température et qui agissent comme un indicateur de l’état de l’Arctique.
Rédacteur Guillaume
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