Le riz est un élément indispensable de la culture japonaise, qui relie la mythologie, les divinités et le peuple japonais depuis le IIIe siècle. Il est largement présent dans les fêtes locales et régionales, les événements marquants, les mariages et les occasions festives. Les offrandes de riz japonais vont de l’alcôve ancestrale aux cimetières.
Pour chasser les mauvais esprits et apporter santé et bonne fortune à la famille, un saké (vin de riz) épicé appelé Otoso (signifie abattre le mal ou raviver l’âme) est siroté lors de la fête du Nouvel An japonais. Ce n’est là qu’une des nombreuses pratiques liées au riz japonais dans le shintoïsme, la religion indigène polythéiste du Japon.
La riziculture est également importante dans la culture japonaise, comme en témoignent les gravures sur bois ukiyo-e (signifie image du monde flottant) réalisées par des peintres de premier plan tels que Katsushika Hokusai et Utagawa Hiroshige. C’est un fait que les rizières et les paysages ruraux japonais représentent cette identité japonaise fondée sur le riz.
La mythologie du riz japonais
Le riz apparaît fréquemment dans la mythologie japonaise du Kojiki (recueil mythique de la création du Japon, 712 ap. J.-C.) et du Nihon Shoki (livre d’histoire, 720 ap. J.-C.).
La mythologie du riz japonais commence avec Amaterasu, la première souveraine du Japon, qui envoie son descendant Jimmu transformer le pays, alors région sauvage en un lieu d’abondantes récoltes de riz. Amaterasu-Omikami est la mère de l’âme du grain et on lui attribue la création de la culture du riz et du blé.
L’empereur Jimmu n’était pas seulement le conquérant et le roi du Japon, mais aussi un agriculteur et un chaman qui priait les dieux pour obtenir une récolte fructueuse.
L’ancien nom du Japon, tel qu’il est décrit dans le Nihon Shoki, est Toyoashihara no mizuho no kuni, (qui se traduit par la nation où d’innombrables pousses de riz fleurissent splendidement) et a très probablement été donné parce que la topographie était propice à la production de riz.
Un goût d’histoire
Dans les années 1800, les habitants de Tokyo souffraient du béribéri, alors considéré comme une maladie mystérieuse. Ceux qui quittaient les zones rurales pour s’installer en ville tombaient malades, et les nobles semblaient être les plus touchés. Il était courant pour les samouraïs ruraux de travailler en ville par roulement. Mais rapidement, ils tombaient malades.
Les médecins supposaient à l’époque que cela était dû à l’atmosphère de la ville et à l’urbanisation. Comme la transformation par les machines est devenue plus accessible, de plus en plus d’humains ont été infectés. Pendant des années, personne n’a pu trouver la cause du problème.
Il ne s’agissait pas d’une maladie mystérieuse s’attaquant aux nantis, mais d’une carence en vitamine B1 produite par le raffinement du riz qui perd ainsi ses vitamines et oligoéléments. Même s’il s’agissait d’une erreur mineure, elle a causé des problèmes importants au Japon pendant des décennies.
L’idée de ne manger que du riz blanc pur a cédé la place à une alimentation équilibrée dans le Japon moderne. Néanmoins, certaines des croyances culturelles de l’époque demeurent.
Si le fait de manger exclusivement du riz blanc peut et a déjà causé de graves problèmes, il n’est pas mauvais d’inclure une bonne quantité de riz japonais dans un régime moderne. À quoi ressemblerait la cuisine japonaise si le riz n’existait pas ? La cuisine japonaise et son plat de base sont intimement liés : ils sont « comme du riz blanc sur du riz ».
L’usage quotidien du riz
Non seulement le riz satisfait l’estomac et l’esprit affamé, mais la plante entière est utilisée, laissant peu de déchets.
Une fois les grains retirés, la paille peut être utilisée pour couvrir les toits de chaume, renforcer les murs de boue ou être tissée en sacs, sandales, nattes et imperméables. La fabrication de sandales avec les restes de paille était une source de revenus secondaire pour les samouraïs de la classe inférieure lorsqu’ils n’étaient pas appelés à la guerre, notamment pendant les 400 ans de l’ère Edo.
Le shintoïsme fait couramment usage de la paille. La paille est utilisée pour fabriquer les décorations du Nouvel An qui sont suspendues à l’extérieur des maisons japonaises, ainsi que les cordes sacrées appelées Shime Nawa. Elles sont tendues dans les sanctuaires shintoïstes ainsi qu’aux portes torii, qui sont des portails délimitant la frontière entre le monde profane et l’espace sacré du sanctuaire. En outre, les fils sont censés éloigner les mauvais esprits et garder les environs propres.
L’eau de riz peut également être utilisée dans la cuisine. Une fois cuite, elle peut être utilisée pour éliminer l’astringence des légumes, notamment le daikon (radis blanc), les pousses de bambou, les racines de bardane et les carottes. L’eau peut également servir à irriguer les plantes et à nettoyer les plats en éliminant les odeurs et les saletés.
Rédacteur Catherine Keller
Source : Japanese Rice: A Taste of Culture and History
www.nspirement.com
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