Appelé « rubis des forêts », Antrodia cinnamomea, également connu sous le nom de Antrodia camphorata, Taiwanofungus ou Niu-chang-chih ( 牛樟芝), est un champignon endémique de Taïwan. En raison de sa rareté et de ses effets miraculeux sur la santé, il est considéré comme un cadeau du ciel par les Taïwanais et un trésor national de Taïwan.
Les caractéristiques de Antrodia cinnamomea
Antrodia cinnamomea est une espèce médicinale de champignon parasite unique qui se développe naturellement dans la cavité du tronc, en décomposition, de Cinnamomum kanehirae (Cinnamomum kanehirae Hayata) : un grand arbre à feuilles larges et persistantes.
Cinnamomum kanehirae, également connu sous le nom de camphrier à petites fleurs, ou de camphrier robuste, est endémique à Taïwan. Il se développe dans les forêts de feuillus à une altitude d’environ 450 à 2 000 mètres. Il se trouve principalement dans les chaînes de montagnes de Taoyuan, Miaoli, Nantou, Kaohsiung, Taitung et Hualien. Cet arbre précieux est une espèce menacée, qui est protégé par le gouvernement taïwanais.
Histoire de ce champignon endémique
Antrodia cinnamomea est un champignon comestible que les aborigènes de Taïwan utilisaient traditionnellement comme médecine populaire dans un premier temps, après l’avoir trouvé efficace pour traiter les malaises dus au lendemain d’ivresse, l’intoxication alimentaire, la diarrhée, les douleurs abdominales, la fatigue, mais aussi pour renforcer l’immunité.
À Taïwan, il est souvent admis que c’est en 1773, que Wu Sha, le célèbre pionnier de la région de Yilan, dans le nord-est de Taïwan, a été la première personne d’origine Han à commercer avec les aborigènes pour obtenir le champignon.
Dans les années 1980, le champignon a commencé à se répandre plus largement en tant que denrée alimentaire. Depuis 1990, les universités et les instituts de recherche publics ont activement étudié ce champignon singulier.
Ce précieux champignon médicinal a été décrit comme nouveau par la science et a été nommé Antrodia cinnamomea en 1995 : après la publication d’une thèse dans Mycological Research. Actuellement, 40 à 50 fabricants produisent ce champignon à Taïwan, pour une valeur marchande annuelle d’environ 100 millions de dollars américains.
Des centaines de thèses ou de mémoires sur le champignon ont été publiés depuis 1990, a précisé le Dr Chen Shui-Tein, président de l’Association Antrodia cinnamomea du trésor national de Taïwan (ACATT) et président d’une importante société de biotechnologie basée dans le parc national de recherche en biotechnologie de Taipei. En outre, plus de 3 000 articles pertinents ont été publiés dans des revues scientifiques internationales au cours de la même période.
En raison de la rareté du champignon et de ses propriétés, jugées miraculeuses, la demande de fructifications de Antrodia camphorata a largement dépassé l’offre au cours des dernières décennies. Les fructifications sauvages de ce « champignon miraculeux » peuvent même atteindre près de 25 000 USD par kg, à la vente.
De nos jours, avec le développement des technologies de fermentation et de culture, la culture artificielle de Antrodia cinnamomea a été adoptée comme substitut.
La culture artificielle de ce « champignon miraculeux »
Les méthodes actuelles de culture artificielle comprennent principalement la culture sur du bois de bardane, la culture à l’état solide et la fermentation en solution liquide.
Il faut environ un an pour produire des fructifications du champignon via le bois de bardane. Cependant, ils coûtent plus cher et leur qualité est similaire à celle de la version sauvage du champignon. Quant à la culture en milieu solide, il faut généralement environ six mois pour obtenir des mycéliums de Antrodia cinnamomea.
La fermentation en solution est plus viable pour une production à grande échelle, car sa période de production moyenne est d’environ deux semaines. Cependant, elle ne permet pas d’obtenir les triterpénoïdes uniques et les composants rares que l’on trouve généralement dans les fructifications du champignon sauvage. Par conséquent, les extraits issus de la fermentation à l’état liquide sont moins efficaces en matière d’activité anti-inflammatoire.
Aujourd’hui, les produits commerciaux de Antrodia cinnamomea sont principalement dérivés de mycéliums, ou de fructifications, produits par des méthodes de fermentation en solution et de culture à l’état solide.
L’efficacité du champignon
De nombreuses études ont suggéré que le champignon est efficace pour prévenir et traiter diverses maladies et troubles chroniques, notamment les maladies du foie, les intoxications alimentaires, les intoxications médicamenteuses, les diarrhées, l’hypertension, etc. Il peut, entre autres, être transformé en aliments sains et en nouveaux médicaments.
Le Dr Chen Shui-Tein a également souligné que le champignon est non seulement un remède efficace pour protéger le foie et prévenir diverses maladies, mais qu’il peut également réduire le risque d’infection par la Covid-19.
Promotion du champignon
Afin de promouvoir l’innovation industrielle de Antrodia cinnamomea dans le monde entier, l’ACATT, avec le co-parrainage de Taïwan Academia Sinica, a organisé ces dernières années des ateliers internationaux sur le champignon.
Une exposition d’art sur Antrodia cinnamomea, L’art et la nourriture de Antrodia cinnamomea, a été organisée pour la première fois à la galerie d’art de l’université catholique Fu Jen dans la ville de New Taipei en août 2014.
En outre, l’exposition artistique a été transformée en festival culturel Antrodia cinnamomea en 2019, lorsqu’un symposium international sur le champignon s’est tenu à Taipei en octobre 2019.
À noter :
L’article ci-dessus n’est qu’un guide. Veuillez consulter votre médecin de médecine traditionnelle chinoise avant d’entreprendre tout traitement.
Rédacteur Charlotte Clémence
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