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Nature. Des maisons en terre, des maisons en paille, un renouveau à développer 

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Depuis des milliers d’années, les maisons sont construites avec les matériaux disponibles à proximité, le bois, les pierres, la terre, la paille, entre autres. Le béton, le métal et le verre ont changé la donne, mais un retour aux traditions s’avère intéressant au niveau écologique et humain, sachant que le bâtiment représente une des plus grandes sources de pollution.

Bien que ce soit encore une niche, l’utilisation de matériaux naturels liée aux technologies actuelles offre un confort et une économie d’énergie non négligeables. Ce sont des techniques qui méritent de se développer. Pour cela, il est nécessaire de changer les mentalités, de redécouvrir les techniques, de les améliorer pour en faire de grands bâtiments comme ceux construits par l’architecte Stéphane Fuchs à Genève, Suisse. Par exemple, celui de la rue Soubeyran a cinq étages et 38 logements. Le prix à la construction est plus élevé, mais il sera compensé par les économies d’énergies futures et la qualité de vie dans les pièces sans émanations de produits chimiques, avec un taux d’humidité idéal.

Des maisons en terre, des maisons en paille, un renouveau à développer
Construction d’un mur en pisé dans l’Hacienda Santa Maria, Tarma, Junin, Pérou. (Image : wikimedia / JYB Devot / CC BY-SA 4.0)

Les maisons en terre

La technique la plus ancienne et la plus répandue sur terre est l’utilisation de la terre. Que ce soit l’adobe, la bauge ou le pisé. Ces savoir-faire ont presque disparu. Ce procédé demande des connaissances, de la main d’œuvre et un entretien régulier. Comme chaque terre est différente, chaque pisé sera préparé différemment. Pour faire du pisé, la terre, généralement granuleuse, est tassée dans des coffrages. Une fois sèche, le coffrage est retiré.

En Chine, en Amérique du Sud et en Turquie, le pisé est encore utilisé comme autrefois. Mais en Australie, en Amérique ainsi qu’en Europe centrale, si le pisé retrouve sa place, le ciment y est ajouté pour obtenir une meilleure résistance.

La particularité des murs en pisé est qu’ils vont stocker de l’énergie pendant les journées ensoleillées et la restituer la nuit, au moment le plus froid. Cependant, pour avoir une bonne isolation, le mur doit avoir une épaisseur d’environ 60 centimètres.

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Une grange en pisé à Saint-Albin-de-Vaulserre, en Isère, France. (Image : wikimedia / Patrice78500 / CC BY-SA 3.0)

Le mur en pisé a une bonne capacité à réguler la vapeur d’eau, mais sa construction dans une zone très humide pourrait poser des problèmes. À savoir que le pisé ne peut pas être enduit, cela empêcherait le mur de respirer et provoquerait du salpêtre, aussi appelé la lèpre des murs. Le mur en pisé est protégé par un soubassement étanche pour le couper de toutes eaux, qu’elles soient stagnantes, capillaires et des éclaboussements. Le toit a des grands débords pour protéger les murs des intempéries.

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Une maison en torchis que l’on retrouve dans plusieurs villes françaises, ici à Rouen. (Image : RossHelen / envato)

La maison en torchis, terre et paille

Depuis le Néolithique, les habitations européennes utilisent le torchis. Les qualités du matériau lui valent d’être redécouvert. C’est un excellent isolant thermique et acoustique qui a un faible coût en autoconstruction, est d’origine locale et a un impact environnemental minimal. C’est un matériau sain et sans déchet en fin de vie.

Le torchis est un mélange d’eau, de fibres naturelles et de terre, inséré dans une structure, traditionnellement en bois. Certains le qualifient de béton naturel. Il existe plusieurs façons de procéder. Une fois la structure terminée, elle est enduite de terre et de chaux, à l’extérieur, ce qui la rend imperméable. À l’intérieur, le torchis est enduit de terre, lissé et peint. Lors d’une rénovation, le torchis est retiré, mouillé, s’y ajoutent des fibres végétales et de la terre si nécessaire et le matériau est prêt à l’emploi. Quant au bois, il se décompose en terreau.

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L’enduit intérieur est à base de terre argileuse. Elle sera recouverte de peinture naturelle. (Image : ll0zz / flickr)

Les murs épais en torchis transmettent lentement les températures extérieures à l’intérieur, ce qui peut être un inconvénient lorsque des ajustements rapides de la température sont nécessaires.

Les maisons en torchis ont besoin d’un entretien régulier, mais cet entretien est minimal par rapport aux maisons conventionnelles, les murs sont résistants à la pourriture, aux parasites et au feu. Ce sont la pluie, la neige ou le soleil qui provoquent la détérioration des murs en torchis. Comme les maisons en pisé, les maisons en torchis supportent mal l’humidité. Il est essentiel d’installer des systèmes de drainage, de ventilation et des barrières anti-humidité adaptés pour prévenir ces problèmes.

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Les maisons de paille sont souvent bâties en autoconstruction. (Image : Brett and Sue Coulstock / flickr)

Les maisons en paille

Relativement récente, la technique utilisant des bottes de paille compressée offre de belles possibilités dans le développement architectural. Cette technique est performante au niveau isolation, anti-feu, antiparasite, recyclable. Elle est souvent utilisée en autoconstruction.

Des associations existent, elles sont souvent créées par ceux qui ont construit leur maison eux-mêmes. Des stages sont organisés pour apprendre les techniques et éviter de tomber dans les pièges de novices. Malgré cela, il est fortement conseillé de débuter avec une petite construction comme une cabane de jardin et de prendre son temps avant de se lancer dans l’aventure.

Certaines entreprises se lancent aussi dans la construction de maisons de paille. Une maison en paille montée dans les règles de l’art apporte un grand confort à ses habitants, pour longtemps et sans grands frais. Il y a différentes façons de construire sa maison de paille. La plus courante en France consiste à monter une charpente qui sera l’ossature de la maison. Les bottes de paille seront encastrées. La construction doit être montée relativement rapidement pour éviter les risques de pluie.

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Aux États-Unis, la législation étant plus souple, il existe des maisons en paille qui ressemblent à des châteaux. (Image : sean maxwell / flickr)

Comme les maisons faites en pisé ou en torchis, les maisons en paille permettent toutes les formes imaginables pour autant qu’elles respectent les lois de la physique. En Suisse, un autre architecte, Werner Schmidt, a construit une maison de trois étages en murs porteurs avec ces grosses bottes de paille, et aux États-Unis, où il est possible de donner la forme que l’on souhaite à sa maison, s’y trouvent de magnifiques demeures, presque des châteaux. 


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