Toute vie est composée d’eau. L’eau, c’est la vie. Alors que l’on pensait qu’elle était une ressource inépuisable, l’eau potable se fait de plus en plus rare. Mais rien n’est perdu.
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire de l’humanité, l’eau a toujours été crainte et vénérée. Par exemple, les dieux de la mythologie mésopotamienne, Tiamat (eau salée) et Apsû (eau douce) personnifient l’océan primordial d’où toute vie est née. Dans beaucoup de cultures, la divinité de l’eau prend la forme d’un être humain au corps de poisson ou de serpent qui peut être féminin ou masculin. Elle est sacrée, source de vie, d’union, de fertilité, de purification, de pureté, de sérénité, de sagesse, mais aussi de destruction par des inondations ou des sécheresses.
Le roi nâga protégeant Bouddha Sakyamuni. (Image : Pexels / Pixabay)
On raconte que les nâgas, des divinités de l’eau à forme de serpent protègent ceux qui respectent la nature et punissent ceux qui lui nuisent. Mucilinda, le roi des nâgas, aurait protégé Bouddha Sakyamuni alors qu’il méditait tranquillement lors d’un terrible orage. Il enroula ses anneaux sous le corps du bouddha et déploya ses sept têtes en éventail au-dessus de lui pour le protéger de la pluie.
Dans la Chine antique, on considère qu’il y a cinq éléments et que chaque chose est rattachée à un de ces éléments. L’eau est un des cinq éléments, elle est associée à l’hiver, à la féminité, sa couleur est le noir. En Occident, nous considérons que la terre est composée de quatre éléments plus l’éther, l’eau en fait partie, elle est source de vie.
Dans la religion chrétienne, l’eau nettoie du péché et permet la renaissance par le baptême. Elle purifie aussi les musulmans qui doivent faire des ablutions avant de se présenter à Allah pour prier.
Une bonne douche donne l’impression de se sentir réveillé et plus léger. Un bain chaud permet de se détendre et soulage les douleurs. Les thermes sont réputés pour soulager toutes sortes de maux.
Durant ces deux derniers siècles, la croyance en Dieu ou aux divinités s’est tournée vers ce qui est concret, notamment la science qui dicte ce qui est vrai ou faux. Au fil des découvertes, les hommes se sont éloignés de la nature pour se centrer sur leurs propres besoins oubliant qu’ils font partie d’un tout.
Certains scientifiques ont le courage de chercher au-delà des faits établis par la science. C’est le cas de Claudine et Vinh Luu, deux botanistes et docteurs d’État en pharmacie et en sciences physiques, qui, en 1974, pour la première fois, se sont penchés sur la théorie controversée de la « mémoire de l’eau ». Puis il y a eu les travaux du docteur Jacques Benveniste, du docteur Masaru Emoto, et récemment du professeur Luc Montagnier. « Le jour où l’on admet que les ondes peuvent agir, on peut agir par les ondes, et à ce moment-là, on peut traiter par les ondes. C’est un nouveau domaine de la médecine qui fait peur à l’industrie pharmaceutique », affirme Luc Montagnier suite à ses travaux sur les ondes électromagnétiques captées par l’eau et l’information qui en découle. Comme l’être humain est fait essentiellement d’eau, l’impact pourrait s’avérer important, mais la recherche actuelle est soumise aux intérêts financiers des industriels.
La mer d’Aral asséchée en quelques dizaines d’années. (Image : wikimedia / NASA. Collage by Producercunningham / Domaine public)
L’eau potable disparaît
On critique souvent les Etats-Unis d’être un grand pollueur. Pourtant la Chine et la Russie on détruit une grande partie de leur patrimoine écologique. La mer d’Aral, entre le Kazakhstan au nord et l’Ouzbékistan au sud était l’un des quatre plus grands lacs au monde. Elle a été asséchée pour produire du coton en masse. En Chine, les industries déversent impunément leurs déchets dans les fleuves, qui sont au bord de l’asphyxie. Selon le ministère des Ressources en Eau (MRE) plus de 80% des eaux souterraines superficielles de la Chine continentale seraient polluées par des métaux lourds.
Les contaminants nuisent autant à l’homme qu’à la nature. Les principales sources de pollution de l’eau sont l’agriculture, l’industrie, la médecine, les plastiques et le réchauffement de l’eau.
Les produits phytosanitaires créent provisoirement une meilleure production avant de tuer la terre. (Image : Erich Westendarp / Pixabay)
L’agriculture
70% de l’eau douce est utilisée par l’agriculture. Les firmes multinationales produisant les pesticides, fongicides, désherbants et engrais chimiques exercent un lobbying important auprès des gouvernements et des agriculteurs qui ont été formés pour utiliser ces produits phytosanitaires.
Les pluies entraînent ces polluants dans les cours d’eau ou s’infiltrent dans les nappes phréatiques. En Europe, l’utilisation de ces produits phytosanitaires est de plus en plus restreinte surtout quand les terres se situent sur les nappes phréatiques, mais ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres régions du monde. Les produits industriels se dégradent très difficilement. En diminuant la pollution, on voit que la qualité de l’eau s’améliore mais les déchets restent dans le fond des rivières et des lacs, incorporés à la vase et les poissons s’en nourrissent.
Durant ces soixante dernières années, l’usage excessif des engrais a augmenté le taux de nitrate au point que certaines zones côtières et beaucoup de lacs et rivières sont régulièrement étouffés par la prolifération d’algues. Cette eutrophisation étouffe les autres vies et leur décomposition dégage des gaz mortels.
Depuis quelques années, en Europe, une limitation volontaire des nitrates a fait baisser le taux de pollution. Les nouvelles technologies utilisées pour le traitement des effluents d’élevage gagnent en popularité et ouvrent de nouvelles voies pour lutter contre la pollution.
Macro et micro plastiques étouffent la vie dans l’eau. (Image : Rafael_Neddermeyer / Pixabay)
Par ailleurs, une bonne partie de la vie dans la terre a disparu suite à la pollution et à cause d’un labour trop profond. De ce fait, la terre devient acide et retient mal l’eau de pluie. Elle demande plus d’arrosage. Après que l’eau de pluie ait absorbé les gaz polluants de l’air, elle absorbe aussi l’acidité de la terre et cela augmente l’acidité des eaux.
Nos gouvernements se penchent sur l’importance de former les nouveaux agriculteurs à une agriculture raisonnée qui utilise en quantité modérée des produits phytosanitaires, si possible naturels, et qui intègre les prédateurs naturels ou des parasites. Les agriculteurs ont besoin d’aide financière pour se restructurer. Il faut du temps pour permettre à la vie de se développer à nouveau. Une agriculture de conservation et non de labour pourrait être une voie de reconversion de l’agriculture traditionnelle. Elle permet de faire des économies de diesel, de temps et avec les années, de produits phytosanitaires tout en restant productif.
De fortes concentrations d’un produit non réputé toxique (fer, sel par exemple) peuvent faire disparaître la plupart des formes de vie. (Image : wikimedia / CC0)
L’industrie et la pollution des eaux
Le site Belge Aquawal relève plusieurs polluants dans l’eau :
- des matières organiques et des graisses (abattoirs, industries agro-alimentaires...)
- des hydrocarbures (industries pétrolières, transports)
- des métaux (traitements de surface, métallurgie)
- des acides, bases, produits chimiques divers (industries chimiques, tanneries...)
- des eaux chaudes (circuits de refroidissement des centrales thermiques)
- des matières radioactives (centrales nucléaires, traitement des déchets radioactifs)
Cette pollution provient des industries qui rejettent dans les eaux leurs polluants. En Europe, les lois plutôt strictes les obligent à traiter l’eau avant de la rejeter dans la nature. Mais les pays en développement qui ont vu s’implanter ces industries pour des raisons économiques n’ont pas de telles exigences et la santé des habitants est parfois mise en péril.
La terre vit, il faut la nourrir si on ne veut pas qu’elle devienne stérile. (Image : Engin Akyurt / Pixabay)
Issus de l’industrie, les produits de nettoyage, les cosmétiques, les médicaments, la consommation de produits pétroliers, l’évacuation de déchets de ménages s’ajoutent à la pollution déjà importante de l’agriculture et de l’industrie.
Les médicaments engendrent une pollution bien particulière. La fuite d’antibiotiques des usines qui les fabriquent crée des bactéries résistantes, voir multi-résistantes. De plus, chacun élimine une partie des médicaments ingérés, comme les contraceptifs, les antibiotiques, les antidépresseurs, les anticancéreux..., qui sont aussi à l’origine de la modification de la faune aquatique, car les stations d’épuration traditionnelles n’ont pas encore la capacité de filtrer ces déchets.
Choisir nos produits en fonction du risque de pollution est un choix de vie. (Image : Willfried Wende / Pixabay)
Concernant le plastique, il n’y a pas que celui des bouteilles, car lorsque l’on fait sa lessive, le lavage emporte des microparticules des vêtements synthétiques que l’on retrouve ensuite dans la nature. De même, les pneus laissent de la gomme sur les routes. Quand il pleut, ces microparticules sont entrainées dans l’eau. Une étude menée par Oceaneye a révélé que le lac Léman, un des plus grands lacs d’Europe, est envahi par ces particules de plastique contenant des métaux lourds. Le niveau de cette pollution est identique à la moyenne des océans, ce n’est donc pas négligeable. Ces microparticules sont totalement indigestes pour la flore et les poissons du lac. Cela entraîne de grosses perturbations dans leur reproduction et leur survie, les pêcheurs témoignent de l’appauvrissement de la faune lacustre. Sachant que l’eau du robinet des habitants proche du lac Léman est tirée du lac et filtrée avant d’être consommée, cela demande les dernières technologies très coûteuses pour capter les microparticules.
La vie n’a pas de prix, l’eau est source de vie, elle mérite toute notre attention. (Image : pxhere /CC0 Domaine public)
Quels sont les dangers pour la santé ?
Même à faibles doses, des perturbateurs endocriniens (médicaments, pesticides, rejets industriels) peuvent altérer la reproduction et le développement. Pour la faune, on observe une féminisation des mâles, une baisse des défenses immunitaires. Serait-ce un hasard que de plus en plus d’êtres humains ont de la peine à procréer ou que les défenses immunitaires (allergies, maladies auto-immunes, polyarthrite), chez les êtres humains soient en augmentation ? Certes, la pollution de l’eau ne serait qu’un aspect, mais c’est tout de même très préoccupant.
Le réchauffement de nos rivières influence la pollution bactériologique, une augmentation de quelques degrés peut favoriser la prolifération d’amibes, de bactéries, d’algues et phytoplancton toxiques.
Trop de gens sont privés d’une eau potable. (Image : quentcourtois0 / Pixabay)
Seule la moitié des besoins en eau potable est satisfaite dans les pays en voie de développement. Il manque dramatiquement d’infrastructures pour évacuer les eaux usées et les eaux de pluie, d’où les inondations et les maladies souvent meurtrières. 90 % des eaux usées sont rejetées dans le milieu naturel sans aucun traitement.
Le manque d’eau devient un sérieux problème dans beaucoup de pays. Répartir l’eau de façon équitable et respectueuse de l’environnement est un challenge. Dans les pays anglo-saxons, des économistes ont trouvé un moyen de se faire beaucoup d’argent en privatisant l’eau avec le soutien des écologistes. Certes, le prix est un frein qui permet de rationaliser la consommation d’eau. Toutefois, on constate que les plus pauvres sont démunis. En Australie par exemple, beaucoup de petits paysans ne peuvent plus payer cette eau et font faillite. Les terres sont rachetées par des géants de l’agro-industrie dont certains sont Chinois. De surcroît, pour avoir plus de profits, les infrastructures sont mal entretenues et le prix de l'eau fluctue selon l’offre et la demande. En Europe, les citoyens refusent la privatisation. Il n’empêche que l’eau devient rare et que l’on doit apprendre à l’économiser et à la préserver pour pouvoir en profiter sur le long terme. Une idée serait de faire payer le prix réel de l’eau et taxer les personnes qui prélèvent trop de cet or bleu.
Rendre les berges des rivières à la nature permet de limiter les inondations. (Image : Free-Photos / Pixabay)
Comment inverser la tendance ?
Une grande partie du problème se trouve dans les mains des politiciens et de l’économie. En tant que citoyens, nous pouvons demander à nos gouvernements d’agir rapidement. Nous pouvons aussi être acteurs en participant au nettoyage des berges ou des plages organisés par des associations.
Quelques conseils utiles :
Employer moins de produits chimiques.
Ne pas verser de produits toxiques dans l’évier.
Ne jeter dans les toilettes que du papier WC et limiter la quantité d’eau de la chasse
Ramener les médicaments à la pharmacie
Limiter le plastique
Économiser l’eau
Ne pas utiliser d’herbicide ni de pesticide, lancez-vous dans la permaculture, un sujet passionnant
Faire une poubelle à compost
Laver la voiture dans des centres qui récoltent l’eau
Eviter de boire l’eau embouteillée
La nature comme alliée
La nature a des capacités d’autoépuration, par l’action directe de l’oxygène (aération) et par l’action d’organismes aérobies (oxydation) et anaérobies (réduction). L’écosystème est ainsi capable de transformer ou d’éliminer (en partie ou en totalité) les substances biodégradables qu’il reçoit. Le maintien de l’équilibre de l’écosystème ainsi que de sa qualité des eaux est alors effectif. Ce phénomène n’est possible que dans les zones restées sauvages, d’où l’importance de maintenir et de réhabiliter les bords des rivières, les zones inondables et marécageuses.
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