Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université internationale de Floride (FIU) révèle la présence de médicaments tels que des antidépresseurs, chez les poissons évoluant au large des côtes de Floride.
Des traces d’autres médicaments comme ceux pour le traitement de la prostate, ainsi que des antibiotiques et des analgésiques ont également été répertoriés.
Des enquêteurs du Bonefish and Tarpon Trust (BTT), une organisation à but non lucratif basée à Miami, faisant équipe avec des scientifiques de la FIU, ont testé 93 poissons individuels, incluant des bonefish et des tarpons, deux espèces endémiques des eaux côtières de Floride.
Les scientifiques ont prélevé des échantillons de sang et de tissus de poissons cobayes dans la baie de Biscayne et les Keys de Floride dans le cadre d’une étude menée depuis 2018, présentant en moyenne les traces de sept types de médicaments dans leur système.
L’un d’entre eux en particulier présentait des traces de 17 médicaments différents.
« Ces résultats sont vraiment alarmants », a déclaré Jennifer Rehaga, spécialiste de l’écologie côtière et piscicole et professeur associée à l’université, lors de la présentation du rapport à une réunion du BBT à Tallahassee.
« Les produits pharmaceutiques constituent une menace invisible, contrairement aux efflorescences algales ou aux eaux turbides », poursuit le texte.
« Pourtant, ces résultats nous indiquent qu’ils constituent une menace redoutable pour nos pêcheries et soulignent la nécessité urgente de s’attaquer à nos problèmes d’infrastructures d’eaux usées qui perdurent depuis longtemps », conclut Jennifer Rehaga.
Selon les chercheurs, les médicaments ont dû se retrouver dans le corps des poissons par le biais des eaux usées issues des activités humaines. Le rapport indique que près de 5 milliards de médicaments sur ordonnance sont distribués chaque année aux États-Unis.
L’industrie de la pêche en Floride en danger
La contamination n’est pas seulement un problème de santé pour les poissons et un risque toxicologique pour les consommateurs, elle a aussi un revers économique.
« Les pêcheries côtières sont confrontées à des menaces croissantes liées aux contaminants d’origine humaine », a déclaré Jim McDuffie, président et directeur général du BTT, selon le rapport.
« Les produits pharmaceutiques sont une dimension souvent négligée de la qualité de l’eau, et leur présence dans les bonefish du sud de la Floride est préoccupante. », poursuit-il.
« Ces contaminants représentent une menace importante pour la pêche en haut-fonds, une partie importante de la pêche récréative en eau salée en Floride, qui a un impact économique annuel de 9,2 milliards de dollars et soutient directement plus de 88 500 emplois. »
Les proies dont se nourrissent les bonefish et les tarpons sont également contaminées
L’étude, coparrainée par l’université suédoise d’Umeå et l’université des sciences agricoles (SLU), a également révélé que de nombreux crabes et crevettes, des proies dont se nourrissent généralement les bonefish et les tarpons, sont également fortement contaminés, ce qui pourrait avoir aggravé le problème.
Les prédateurs situés au sommet de la chaîne alimentaire accumulent généralement de plus grandes quantités de toxines en raison des animaux contaminés dont ils se nourrissent.
Même dans le cas où de petites doses de médicaments ont pu pénétrer dans le système de l’animal, elles peuvent déjà avoir un impact considérable sur sa vie et son comportement en termes d’habitudes alimentaires, de comportement social et migratoire, a constaté l’équipe.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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